Épisode 22:

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Je me réveille.

Il fait froid, je ne suis pas assez couverte, là...

Je suis où ? Je n'en sais rien.

Pourquoi ? Aucune idée.

Comme dans un rêve, je ne peux pas me souvenir comment je suis arrivé là...

Bah évidemment, je me suis réveillée ici... Je crois ? Est-ce que je n'étais pas réveillée depuis le début ? Ou... Depuis la fin peut-être ?

En tout cas, je suis dans une forêt enneigée, et il fait très froid, mais je ne suis pas en manche courte non plus, j'ai un pull et un manteau ; mais il fait quand même froid.

J'avance. Depuis quand, déjà ? 2 secondes ? Ou 8 heures ? Je crois que je commence à devenir folle.

J'entends une voix. Mathilde. Mais... Je l'entends, où elle est là ?

Elle est là. A ma droite. Elle marmonne à la fois nettement et indistinctement. Je l'écoute de plus près, plus attentivement :

« Okay ! Après tout tu ne mérites pas la vie ! Okay ! Après tout tu ne mérites pas la vie ! Okay ! Après tout tu ne mérites pas la vie ! Okay ! Après tout tu ne mérites pas la vie ! Okay ! Après tout tu ne mérites pas la vie ! Okay ! Après tout tu ne mérites pas la vie ! Okay ! Après tout tu ne mérites pas la vie ! Okay ! Après tout tu ne mérites pas la vie ! »

« M-Mathilde ? Ça va ? »

Soudain, elle cria de tous ses poumons, son visage fut défiguré, et elle était morte. Au sol, ses vêtement arrachés et ses bras et jambes cassés.

Je ne retiens pas mon envie de vomir, et je salis la neige blanche immaculée.

Je relève ma tête, et soudain il y a des gens. Je veux dire, tout le monde. Tous les lycéens, ils sont là, voguant sans buts. Mathilde a disparue. Tout le monde me regarde, me défigure tel un alien. Je continue de marcher sans but, a travers la forêt enneigée, jusqu'à arriver à une falaise.

Une personne reste immobile ici. Cheveux blancs.

« B-Bonjour ? »

Il se retourna. C'était un homme assez âgé, la quarantaine.

« Bonjour Lina. Tu ne comprends pas. Normal. Tu as bouleversé l'espace-temps. Tu as sauvé Mathilde de Kyle. Elle devait mourir. Tu n'aurais jamais dû. Tu es condamnée à périr dans les limbes de ton propre esprit. »

Je commence à paniquer. C'était logique, je veux dire... Si c'est faux, ça pourrais être vrai... Et c'est faux... Hein ? Quand même...

L'homme ajouta :

« Adieu. Adieu. Adieu. Adieu. Adieu. Adieu. »

Petit à petit, tout le monde se rapproche de moi, répétant « Adieu » en boucle.

Des pensées horribles, des sentiments et sensations de tous ces gens m'assaillent, c'est juste trop.

Ils m'acculent jusqu'au bord de la falaise : Je vais tomber.

C'est impossible. C'est encore une mauvaise vision de mes pouvoirs. Je vais me réveiller dans mon lit... Hein ? Il le faut. Sinon, je saute. Je me réveillerais aussi... Non ?

Soudain, une voix, inconnue et pourtant si familière, cria mon nom.

« LINAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

Et tout est devenu poussière.

La forêt, la neige, les gens, tous mes habits chaleureux.

Cendres à cendres, poussières à poussières.

Le sol était bétonné, le ciel de la nuit était noir... Enfin, on ne voyait aucune étoile à cause des lumières de la ville.

On est en ville... ?

Qui est... « On » ?

« Lina, arrêtes tes conneries putain, descends de là, je ne veux pas te perdre ! »

Je me retourne.

Shawk.

Shawk est là, les larmes aux yeux... Pourquoi ? Lui qui reste d'habitude si stoïque et imperturbable...

Je regarde mes pieds. Je suis à une quarantaine d'étages au-dessus du sol. Sur un immeuble.

Je suis paralysée de peur.

Qu'est-ce qu'il a failli se passer... ?

Je me retourne vers Shawk lentement.

« Lina... Ne fais pas ça ! »

Il articule vraiment... Il parle ! Il m'a parlé, pour de vrai, avec ses cordes vocales !

« Sh... Shawk... »

Je sentais que Lina allait perdre l'équilibre.

Soudain, mon cœur se mit à ralentir de battre. Tous les bruits s'atténuèrent, pour ne laisser place qu'aux battements de mon cœur.

Cette sensation de puissance coulant dans mes veines... Je l'ai déjà reconnue.

C'est cette bague. Elle me confère la force de la sauver. Je peux le faire... Je peux !

Je distingue ces mots sur ces lèvres :

« Sauves moi. »

Elle ferma ses yeux, et se mit à tomber en arrière.

« LINAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

Je pris appui sur mes jambes comme je ne l'avais jamais fait. Elles se mirent à bruler de l'intérieur. J'avais l'impression horrible qu'elles allaient me lâcher. Mais je m'en branle ! La seule chose qui importe, c'est de la sauver, elle. Alors, j'ai crié de toutes mes forces :

« FALORLOXEN ! »

J'ai foncé à la vitesse du son, si ce n'est plus, vers elle. Mes jambes, en effet, partirent en miette : je peux plus compter sur elles.

Je m'accroche à un bras à la façade, et je tends mon bras vers Lina.

Quelques centimètres...

J'attrape le bras de Lina.

La bague ne fait plus effet. Je n'ai plus de jambes, la douleur se fait ressentir. Je suis maintenant suspendu à une façade d'un immeuble de 40 étages, la seule personne qui m'apprécie à ma juste valeur est au bout de mon bras, je dois arriver à me tracter à un bras jusque-là haut, et je l'aurais sauvée.

Comment faire... J'ai besoin de cette bague, une dernière fois, quitte à perdre encore un bras où un autre membre ! J'ai gagné une personne qui m'apprécie vraiment, et ce n'est pas demain la veille de que je vais la perdre !

Alors, j'ai crié, une fois de plus, de toutes mes forces, sans savoir que c'était ce qu'il fallait faire :

« FALORLOXEN ! »

Un faisceau lumineux apparu de la lune jusqu'à l'anneau, et je me senti pousser des ailes... Au sens Littéral. Des ailes poussaient sur mon dos. C'est comme si mes jambes s'étaient manifestées, et ne voulaient pas mourir, et renaissaient.

Je commence à battre des ailes, comme si j'avais fait ça toute ma vie. Je tiens Lina avec mes deux mains, et je l'amène jusqu'au toit. Je me pose, je la pause, et je n'en peux plus. J'ai épuisé toutes mes énergies possibles et imaginables. Je crois que je vais... Je vais...

BrainedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant