Brained

Épisode 4: Suite.

*30 minutes plus tard*
Bon, chambre rangée, ça suffira, je veux essentiellement lui faire visiter et qu'il ait une... Non, je m'en fiche qu'il ait une bonne impression... Je crois ?
*La porte sonne*
Sang froid gardé, tout va bien pour moi.
« Chérie, descend, les voisins sont là ! » fit mon père.
« J'arrive ! »
Ah, finalement c'est pas compliqué de garder un BPM stable...
« Bonjour ! Je suis Georges, père de Shawk et... Nouveau voisin, hein ? Haha ! »
Le père de Shawk avait l'air d'être quelqu'un de sincère.
Quoi ? Oui, c'est tout ! Je ne suis pas encore descendue...
Je pousse le pas de la porte du salon.
« Enchanté ! Et bien... Jack, père de Lina et donc... Nouveau voisin, hein ? Hahaha ! » Fit mon père.
Il... Il y a Shawk.
Bien sûr, ouai, je le savais ! Et ouai, j'étais prête ! Je... Crois ?
« Bonjour, Lina- Ça alors ? Shawk ? »
Bah oui, il faut jouer la surprise... Lui a tout compris, mais bon, on a le droit de s'amuser un peu, non ?
Shawk n'eut pas besoin de jouer la surprise, du coup, lui.
La mère se présentât :
« Françoise, enchantée de même, mademoiselle ! Tu connais Shawk ? Incroyable ! Mais... Comment cela se fait-il ? » Demanda alors la mère de Shawk.
« Et bien en réalité, Shawk et moi sommes dans la même classe ! Il a fait une entrée plutôt fracassante, et pourtant si discrète à la fois. »
Actrice depuis mon plus jeune âge ? Peut-être.
« Oh, je vois. Tu sais donc pour... Tu sais quoi. » Fit la mère de Shawk.
« Oh, chérie, on en a parlé, on en parle dès le début, comme ça le tabou est levé. Jack... Je peux vous appeler Jack ? »
« Bien sûr, évidemment, dite moi donc, je suis toute ouïe. » fit mon père.
« En réalité, Shawk est muet depuis de longues années désormais. On ne ressasse pas le passé, car il est ce qu'il est, mais c'est juste le présent qui compte, à savoir qu'il l'est. Puis, nous vivons très bien, voir normalement, rassurez-vous ! » Dit-il en posant la main sur l'épaule de son fils.

« Ah. Ça alors, si je m'y attendais. Et bien... Désolé... » Dit mon père, regardant le sol. Bon, je suppose que c'est à moi de sauver la situation.
« Bon ! Shawk, je te fais visiter ? On a quelques étages, on monte ? » Je m'empresse de dire, avant que le silence ne devienne pesant. Shawk hocha la tête, et vint vers moi. Je ferme la porte derrière moi :
« Après vous, monsieur ! On grimpe d'un étage ! » Lui dis-je.
Il fouille dans sa poche, et sors ses écouteurs. Il veut peut-être parler ? Enfin bref, on arrive au palier de ma chambre.
« Donc à cet étage, il y a la salle de bain, avec les toilettes et compagnie, et cette porte, c'est ma chambre. »
Il se retourne vers moi, me tend un écouteur.
« Oh, cool, c'est parti. »
« Donc toi, tu ne me préviens même pas que nous sommes voisins ? Super, et moi qui angoissais et qui rejetais mon envie d'aller les rencontrer, tu aurais tant pu m'aider. »
« Oh, dis, on peut s'amuser un peu, non ? » dis-je en riant.
« Oui. J'avoue avoir été très surpris en te voyant. C'était drôle. » Me dit-il.
« Ah, ce qui était drôle, c'était justement de voir ta tête de confusion, je m'y ferais pas, je t'avoue ! »
« Tu viens de me tacler, là ? » demanda-t-il.
« Allez ! Donc ici, c'est ma chambre. Mon petit coin de paradis : un lit, un ordi, une télé, un petit balcon... Ça me suffit ! » Dis-je. Oui, je viens de changer de sujet. Oui, ça a vraiment marché. J'ajoute alors :
« Comme on se connais déjà, je te propose de regarder la télé en attendant qu'on mange ? »
« Oui, je suppose qu'il n'y a ri- »
Soudain, la « voix » de Shawk se coupe, pour laisser place à une musique :
« When you were here before
Couldn't look you in the eye
You're just like an angel
The skin makes me c- »
Shawk arrache son écouteur de mon oreille, comme si je venais de faire une terrible bêtise.
« Oh... Je suis désolé, on dirait que ça a bugué. »
Il regarde le sol, comme si il avait honte de quelque chose : qu'est-ce qu'il a ? Oh non... C'est gênant... Gros silence...
Attends... La musique, enfin, comment j'ai pu ne pas remarquer ?!
« Tu sais, j'aime bien Radiohead, moi aussi ! »
Soudain, il se tourne vers moi et me regarde dans les yeux. Souris, souris !? Non, ne souris pas...
« On regarde la télé' ? » Je redemande, pour changer de sujet.
Il acquiesça, et on s'assied sur mon lit. On zappe en chaîne, il n'y a vraiment rien. Soudain, à la chaine 23, il me fait signe d'arrêter de zapper.
« Quand des box à louer sont laissés à l'abandon ;... »
Il aime ça ? Qu'est-ce que c'est... « Pawn... Stars » ? Je ne connais pas.
« Je laisse ça ? Ouai, c'est toi l'invité après tout. »
Par contre, il n'y a pas moins romantique... Il est passionné, et moi, déchirée... Super...
Un petit quart d'heure plus tard, on se fait appeler pour manger. On descend, et on met les pieds sous la table : un des plats préférés de mon père et moi : Raclette !
« Vous aimez le fromage et la charcuterie, tout le monde, rassurez moi ? » demanda mon père.
« Et comment ! Nous avons une maison de vacances dans le sud de la France ! » Fit Françoise.
« Ah, mais vous devez connaître la raclette, Françoise ! » réponds alors mon père.
« Bien évidemment, nous en avons déjà faites quelques-unes. »
« Parfait, alors ! »
Et c'est l'heure... De l'analyse ! Je suis votre hôte, Lina, et on va analyser un peu les parents de Shawk !
La mère semble assez stricte, ça vient de ses parents, qu'elle affectionne tout particulièrement. Et... Woah, avec son mari... Elle a une EPA infinie ! Ça veut tout dire... Le père lui, adore... Les trains ? Les maquettes de trains... Apparemment, c'est lié à son père, qu'il adore plus que tout... Adorait ? Probable.
Enfin bref, la soirée continua, jusqu'à 22h, où tout le monde rentra chez soi. On raccompagne le trio au rez-de-chaussée, pour leur dire au revoir :
« Cette soirée était vraiment superbe, Jack ! Vous êtes un bon gars, vous le savez ça ? » Fit Georges.
« Toi aussi, Georges ! Eh, tu reviens QUAND-TU-VEUX ! On se fait une bouffe, un truc, un machin, hein ? » Répondit mon père.
Shawk était derrière ses parents, et me faisait signe, me disant qu'ils avaient quand même sacrément bu. Je lui répondais avec des signes, pour lui faire comprendre qu'il avait totalement raison. On rit tous les deux :
« Allez, au revoir à tous, et merci de cette soirée ! » dis-je pour abréger, parce que je suis vraiment fatiguée...
« Bonne soirée a vous tous aussi ! » fit Françoise.
Je ferme la porte à double-tours. Une soirée le jour de la rentrée, quelle idée... Bon, au lit...

Fin de l'épisode 4 !