About Time - James "Bucky" Barnes

« -Elle avait de la famille ? -Oui, nous. »

Steve attachait maladroitement sa cravate noire tandis que James tirait désespérément sur sa manche comme pour cacher son bras. Le soleil brillait aujourd'hui ce qui ne se prêtait pas au cadre de la journée, accablée par le deuil. Ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde mais ils s'estimaient beaucoup l'un l'autre et Steve avait beaucoup pleuré la veille au soir. L'enterrement ne fut pas plus joyeux mais tout le monde était là, tout le monde sauf Mavy et Natasha qui avaient rejoint Tony pour un monde meilleur. Steve s'était éclipsé immédiatement après les funérailles ne pouvant en supporter davantage et James et Sam partirent de leur côté.

Quelques jours plus tard, Bruce entama le processus afin de ramener les pierres dans leur réalité respective et Steve décida d'en être le gardien. James et Sam étaient à ses côtés, non pas en tant que compagnons de voyage mais comme soutient moral. Steve leur fit un signe de tête et s'éclipsa. Le voyage ne dura que cinq secondes mais il ne réapparut pourtant pas. Bruce vérifia ses écrans et la machine, il était pourtant formel, Steve était revenu. James aperçut au loin, assis sur un banc, un homme avoisinant les quatre-vingt ans. Il fixait l'étendue d'eau face à lui, serein. James donna un coup d'épaule à Sam pour lui signifier d'aller le voir. Steve était effectivement revenu mais des années plus tard. Il y avait sûrement longuement réfléchis et la décision ne fut pas dure à prendre lorsqu'il vit Peggy lors la mission récupération des pierres, c'était une nouvelle chance pour lui de pouvoir enfin vivre avec celle dont il était tombé amoureux. Il n'en dit pourtant rien mais offrit à Sam son bouclier si légendaire. Il se leva, marchant en direction de James lui frappa gentiment l'épaule avant de regarder sa montre.

-En retard, comme toujours. Sourit Steve.

James fronça les sourcils sans trop comprendre, voyant son meilleur ami disparaître au loin parmi la foule. Il jeta un regard d'incompréhension à Sam qui lui semblait bouché bée en le regardant. Ce dernier lui fit un signe de tête comme pour pointer quelque chose derrière lui. James tourna la tête furtivement et en tomba dénu. Elle s'avançait doucement dans sa petite robe blanche en mousseline, les cheveux lui tombant dans le bas du dos, les lèvres pincées et les mains jointes traduisant un trac naissant.

-Bonjour Bucky...
-Mavy...

Il se jeta presque à son coup retenant difficilement ses larmes, c'était presque trop beau pour être vrai.

-Mais comment... tu es morte dans mes bras. Tu viens d'une autre époque ? Steve t'a ramené des années quarante ?
-Non, en claquant des doigts, Tony a procédé à un échange. Ma vie contre celle de Thanos et la sienne afin d'équilibrer l'ordre de la nature.
-Tu es...
-100% humaine, oui.
-Comment Steve savait ?
-Je n'en ai aucune idée...
-Heureux que tu sois revenue parmi nous. Sourit Sam en l'étreignant tendrement.
-Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Reprit James.
-Je n'en sais rien, mais je n'ai pas envie de gâcher cette nouvelle chance. Je veux vivre normalement.
-Je ne suis pas sûr de pouvoir t'offrir cette vie.

       Mavy lui sourit tendrement en lui caressant la joue et adressa un dernier regard à Sam.

-Bien, j'imagine que c'est ici que nos chemins se séparent. Et pour de bon je crois. Lança Mavy.
-Tu t'en vas ? Demanda Sam.
-Il y a quelqu'un que je dois aller voir. Je n'ai plus ma place avec vous.
-Est-ce qu'on se reverra ? Fit James.
-Je n'en suis pas sûre. Prenez soin l'un de l'autre et évitez les risques inutiles.

       Lorsqu'elle se retourna, elle sentit chaque millimètre carré de son corps se briser et ses yeux devenir de plus en plus brûlants. Se fut compliqué mais elle résista à l'envie de se retourner, elle savait que si elle craquait, elle aurait suivi James peu importe où il allait. La vie lui avait offert une seconde opportunité de pouvoir vivre comme elle l'entendait, suivre James n'était pas ce à quoi elle aspirait.

       Pepper l'avait accueillie dès son retour. Elle était présente lors des funérailles et l'avait accompagnée elle et sa fille jusqu'au bout. Pepper à toujours été gentille avec Mavy et malgré ses divergences avec Tony, sa disparition l'avait tout autant affectée que celle d'Howard. Tony avait sûrement cette idée depuis qu'il eut appris sont décès de la bouche du Captain, ramené Mavy à la vie au prix de la sienne. Si son plan avait fonctionné et que Mavy était revenue, il avait fait promettre à Pepper de prendre soin d'elle et de lui remettre un trousseau de clefs dont elle ne connaissait pas la provenance. Mavy en revanche, ne connaissait que trop bien ses clefs. Après avoir quittée James, elle s'était rendue dans un quartier calme de Brooklyn qu'elle connaissait sur le bout des doigts. Tony lui avait offert les clefs de la maison de ses parents, maison dans laquelle elle avait grandi et s'était épanouie. Elle ne pouvait pas rêver mieux comme nouveau départ. Elle reconnaissait au loin les escaliers qui menaient à son ancienne demeure et pressa le pas sans réellement faire attention. Lorsqu'une silhouette attira son attention, descendant les marches de façon peu assurée.

-Peter ?

       Il tirait nerveusement sur sa chemise un air presque triste au visage. Il s'approcha d'elle, hésitant en regardant fixement ses pieds.

-Comment tu as su que...
-Mademoiselle Potts m'a dit que vous viendriez ici... Après l'enterrement de Monsieur Stark, j'ai demandé à Monsieur Rogers et Monsieur Barnes pourquoi vous n'étiez pas là. C'est là qu'ils m'ont appris votre décès. La disparition de Monsieur Stark m'a plus que bouleversée mais lorsque j'ai appris que vous aussi vous n'étiez plus là, ça m'a anéanti.
-Je suis désolée... Admit Mavy en baissant la tête.
-Je suis soulagé que vous ne m'ayez pas abandonné...

       Un larme perla sur sa joue et cela suffit à Mavy pour le serrer dans ses bras. Elle avait l'impression qu'il avait encore grandit, il faisait un peu plus d'une tête de plus qu'elle. Mais la dernière fois qu'elle l'avait prit contre elle il n'avait que onze ans. Comment aurait-elle pu l'abandonner, lui et May étaient pour elle, des membres à part entière de sa famille.

Steve avait vécu sa vie en saisissant une opportunité idéale, James avait choisit le chemin de la guerre comme toujours et Mavy choisissait elle aussi de vivre sa vie et cela commençait par la restauration de sa vieille maison d'enfance. Pendant un mois entier elle y travailla jour et nuit pour lui redonner son cachet d'antan. Lorsque Peter avait du temps libre, il venait l'aider ainsi que Pepper et sa petite fille Morgan. May venait la voir le soir avec un bon petit plat cuisiné pour s'assurer qu'elle avait quelque chose dans le ventre jusqu'au jour la maison fut terminée. Seule subsistait la troisième marche grinçante de l'escalier que Mavy n'avait pas voulut remplacer. Petite, elle sautait dessus pendant des heures jusqu'à en faire craquer ses parents qui n'ont cependant, jamais eu le temps de faire réparer la marche. Maintenant qu'elle était réellement chez elle, elle allait pouvoir tout recommencer de zéro.

Tout s'installait progressivement, Mavy avait décroché un nouvel emplois entant que professeur de français et pour la première fois, elle adorait ce qu'elle faisait. Elle exerçait dans le lycée de Midtown où Peter étudiait. C'est d'ailleurs grâce à lui si elle avait pu décrocher ce poste. Après les cours, ils rentraient ensemble et Peter se servait de la maison de Mavy comme QG. Ça ne plaisait pas particulièrement à la jeune fille que le lycéen s'évertue à se consacrer à ses activités d'araignée mais elle avait été elle aussi beaucoup trop bornée à une époque pour avoir son mot à dire. Au moins, elle pouvait garder un œil sur lui. C'était un train de vie qu'elle adorait plus que tout, passer du temps avec son petit protégé, manger un soir sur deux chez May et faire un métier qu'elle aimait. L'absence de Steve et James ne la faisait plus autant souffrir, elle avait appris à vivre par elle même, persuadée que cette fois-ci elle ne les reverrait plus jamais. Jusqu'a ce jour fatidique d'octobre où elle reçu un faire-part de décès, Steve était parti.