VIII.

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Lentement, elle ôte ses chaussures et les dépose sur le sable blanc, au pied d'un rocher. D'un bleu à peine plus clair que celui du ciel, l'océan reflète tel un miroir le manteau immaculé de la lune, dont les pans glissent à sa surface. Le drap céleste qui enveloppe la Terre est semblable à un abîme profond où errent les souhaits jamais exaucés des hommes.

Quelque part dans son cœur, entre deux battements, des notes venues d'ailleurs crépitent. Elles chantent un hymne lointain, empreint de détresse, qui résonne d'une telle façon en l'être d'Estrella que l'espace d'instant, elle semble ne faire plus qu'un avec cet intrus dont le malheur haletant pulsait tout contre ses veines.

C'est bien étrange pour deux âmes de devoir partager un même espace, et ça l'est plus encore lorsque l'on a connaissance des kilomètres et des millénaires les ayant séparé.

Estrella prête l'oreille aux relents de la mer, qui souffle longuement en déposant les armes sur la grève et en l'assiégeant. Plus tard, dans une autre vie peut-être, elle apprendra qu'il n'y avait en réalité qu'elle et son étoile, de l'autre côté de la Méditerranée.





Fin.

Merci.

L'infimement grand.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant