Chapitre 1

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 Une forme humaine apparut derrière un buisson. Habillée de haillons, j’eu du mal à comprendre que j’avais en face de moi une jeune fille. Les cheveux en bataille, brune, elle était grande, le dos courbé. Je me demandais d’où elle sortait. Elle portait un pantalon ample, noir, accommodé d’un vieux pull-over gris qui pluchait. Elle était frigorifiée, un regard noir, triste et assassin ornait un visage sombre de suie et de saleté. Seule sur cette pleine, je me demandais qui elle était et ce qu’elle faisait là. Elle s’avança vers la petite rivière qui bordait la verdure, s’agenouilla au bord et de ses petites mains, récupéra de l’eau, qu’elle se jeta sur le visage. Elle recommença et déposa cette foi l’eau sur ces avants-bras. Sa peau devenait plus claire, je pouvais distinguer un visage triste, aux traits fins.

  L’eau était froide et le vent soufflait alors elle arrêta, s’essuya à l’aide d’un tissus sorti de sa besace et reprit son chemin. Elle marcha le long de la route qui serpentait jusqu’en en haut du mont. Un petit sentier s’enfonçait dans une forêt sombre et ténébreuse. Elle se dirigea vers elle. Pourquoi allait-elle vers l’endroit le plus lugubre qui soit ? Je me dis que c’était sûrement pour ne pas être vue. Elle avança et je fus surpris de découvrir une étendue d’herbe. Elle déposa sa besace puis marcha vers la foret. Elle ramassa de petites branches, deux gros cailloux et retourna au centre de l’étendue verte. Elle s’assit, creusa un trou d’environ un centimètre de profondeur et déposa les branches par-dessus. Elle prit ensuite les deux cailloux et entreprit de les cogner l’un contre l’autre. Elle avait l’air d’avoir l’habitude, très rapidement, des étincelles apparurent. Elle les mit près du bois puis souffla pour que le feu prenne.

  Elle resta un moment, se réchauffant au coin du feu, assise en tailleur. Elle sifflotait un air qui m’était inconnu. Au bout d’un moment, elle sortit une petite couverture, s’allongea et posa sa tête sur son sac, recouverte de celle-ci. Elle contemplait les étoiles. De son petit doigt, elle faisait des signes. Je ne compris pas immédiatement ce qu’elle désignait. Elle montrait la grande et la petite ours. Dans un ciel d’un noir intense, parsemé de paillètes, elle s’endormit. Toute la nuit, je l’observais. C’était donc elle…

  Un rayon de soleil illumina son visage. Elle cligna des yeux puis se redressa. Après avoir rassemblé ses affaires, elle reprit le chemin de la grande route. Elle se dirigea non pas vers le mont mais vers le centre du village. Elle arriva sur la place du marché. Elle marcha dans les allées, l’air de rien, faisant abstraction des regards qui se posaient sur elle. Arrivée devant le marchand de fruits et légumes, elle attendit qu’il se retourne et vola une orange, qu’elle cacha dans son sac. Elle quitta le marché avec un morceau de pain noir, deux bananes, un pot de miel et son orange. Je la voyais revenir sur ses pas. Mais que faisait-elle ? Je ne comprenais pas où elle voulait aller. Pour assouvir ma curiosité, je décidais de la suivre.

  Elle reprit le petit sentier mal en point., mangeant une partie de son pain. Toute la journée, elle marcha, sans arrêt, jusqu'à ce qu’elle n’en puisse plus. La nuit ne tarda pas à tomber, lui intimant un repos bien mérité. Elle s’allongea, à l’abri de la pluie sous deux grands arbres. Cette longue marche l’avait épuisée au plus haut point, elle ne tarda donc pas à s’endormir. Elle se réveilla, ne sachant plus exactement où elle était. D’un côté, la forêt ; elle tourna la tête… quelle ne fût pas sa surprise quand elle découvrit de l’autre côté, une maison d’une taille impressionnante, recouverte de mauvaises herbes, elle paraissait abandonnée et avait plutôt l’aspect d’un manoir.

 Elle se pinça pour vérifier qu’elle ne rêvait pas, tant elle était émerveillée, autant par la taille de la bâtisse, que par le fait de la trouver à cet endroit. Elle la contempla encore un moment, n’arrivant pas à se décider à approcher. J’espérais de tout mon cœur qu’elle y aille mais le soir venu, elle ne s’était pas approchée d’un pouce, toujours subjuguée par sa découverte. Le lendemain, seule la faim la fit bouger ; comme sortie d’une torpeur profonde, elle prit le chemin du village, cherchant de quoi manger. Elle se retrouva dans une allée bordée d’orangers en fleurs. La rue était tapissée de maisons plus belles les unes que les autres. Encore une découverte qui ne la laissa pas indifférente. Au bout d’une heure de marche, elle trouva une fontaine. Elle plongea son regard puis ses mains dedans. Quelle ne fût pas sa surprise quand elle découvrit en se relevant, ses mains remplies de pièces ! Après en avoir ramassé une quantité qu’elle jugeait raisonnable pour s’acheter à manger, elle retourna sur ses pas. Elle avait repéré une petite épicerie qui se tenait au coin d’une rue. La porte tinta quand elle la passa. La vendeuse la dévisagea des pieds à la tête, l’air béat. Se rendant compte qu’elle ne devait pas être très présentable, elle se dépêcha de régler ses achats et reprit le chemin de son observatoire.

  Deux jours plus tard, elle se décida enfin à passer la porte de ce manoir. Elle s’avança jusqu’au portail, tourna la poignée et constata qu’il n’était point fermé à clef. Elle s’avança d’un pas mal assuré. L’excitation brûlait en moi ; je savais qu’il me fallait encore attendre un bon moment mais je ne pouvais m’empêcher d’y croire. J’avais attendu depuis tellement longtemps… La jeune fille s’immobilisa devant la porte. Ah non, elle ne pouvait pas rebrousser chemin, pas maintenant. Je pus voir la peur sur son visage mais aussi de l’envie. Elle poussa la porte doucement, toute tremblante. La porte s’ouvrit dans un grincement strident, laissant place à un décor tout à fait irréel. Une entrée immense, tapissée de grosses fleurs que l’on pouvait à peine distinguer. La poussière avait tout envahi mais l’on comprenait que cela avait été magnifique auparavant. Elle restait la bouche ouverte, droite comme un piquet, attendant je ne sais quoi. 

Maya / En pause (en attente d'inspiration fantastique :p )/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant