Chapitre 6

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Je la retrouvai étourdie, en position allongée.

« Tout va bien ?

-         Quel est cet endroit ? Que s’est-il passé ?

-         Patience, je vais t’expliquer ! »

Elle écarquillait les yeux, incrédule. J’avais moi-même un peu de mal à reprendre mes esprits. Ce que nous venions de vivre n’était pas commun en même temps, presque irréel.

Flottant dans la poche d’air je lui expliquais que nous nous trouvions autour de Blendya. Notre pays, notre planète, notre maison, chez nous. Enfin pas chez elle, mais je devais l’emmener ici. C’était le seul moyen de la convaincre de rester. Nous ne voyions pas grand-chose, seulement un énorme cercle derrière un espèce d’écran et des millions de petits points bouger. Je lui dis que c’étaient le peuple qui nous avait envahi. Que c’était eux que nous détestions mais contre lequel nous ne pouvions rien.

Je posai ma main à plat contre l’écran et la déplaça sur la droite. Blendya tourna, suivant la trajectoire de ma main.

«  C’est incroyable me dit-elle !

-         Regarde ! »

Je plaçais cette fois mes deux mains et les faisait dévier chacune d’un côté. Un zoom opéra. Elle me regardait, les yeux brillants.

- Ce doit être horrible pour toi de voir tout ça sans pouvoir intervenir !

-         …

-         Je peux essayer ? »

Je hochais la tête en guise de réponse. Elle s’approcha et répéta les mouvements que je venais d’exécuter. Penchée sur l’écran, les yeux virevoltants d’un endroit à un autre, elle ne s’arrêtait plus, captivée. Voyant la peur sur son visage, je pris ses mains et la tirai plus loin. Elle fixait l’écran, horrifiée par la bataille qui se déroulait devant ses yeux. Je me hâtais de rendre la vue plus lointaine afin de ne plus voir ces détails sauvages.

Sentant que j’avais toute son attention, je l’entraînais plus loin, toujours dans la poche d’air. Je lui expliquais que c’étais comme l’espace, sauf qu’il y avait de l’oxygène. Se déplacer n’était pas chose facile mais l’endroit que je voulais lui montrer n’était pas loin. Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvions devant une porte vitrée. De l’autre côté, on pouvait voir un tourbillon de couleurs, de matières, un tourbillon de tout et n’importe quoi.

« Qu’est ce que c’est ? » me demanda-t-elle

-         Tu as devant toi la porte qui mène à Blendya.

-         … 

Elle s’approcha hésitante. Sa main se posa sur la poignée ; en une fraction de seconde, nous fûmes entraînés à l’extérieur. Nous atterrissâmes en plein cœur de la ville.  Paniqué, je la pris par la main et l’entraînais sur le côté. Je courais, courais, ne la lâchant pas. Mes pas se faisaient plus lents. Il fallait que je m’arrête. Elle n’en pouvait plus et moi non plus.

Je m’assis dos à un arbre ; elle sur un rocher. Tout s’était passé tellement vite que je n’avais pas remarqué que nous avions atteint l’orée de la forêt.

J’en étais convaincu à présent. Elle pouvait nous sauver. Seuls plusieurs Blendyou ensemble ou un être doté du pouvoir de Blen pouvait ouvrir le portail. Elle l’avait fait, seule. J’en étais encore tout retourné.

Le soleil entama sa descente derrière les montagnes. Il fallait nous trouver un abri pour la nuit.  

Maya / En pause (en attente d'inspiration fantastique :p )/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant