Elle s’avança, lentement, sur ses gardes. De fins faisceaux de lumière passaient à travers les vitres sales. Elle passa un doigts sur les murs ; ils étaient rouges. Le doigts noir, elle l’essuya sur son pull. Ayant découvert la cuisine, elle se dirigea vers les placards. Elle y trouva de vieux morceaux de pain aussi durs que de la pierre et des boîtes de conserves. Portant le pain à sa bouche, je me dis que cette jeune fille avait vraiment vécu dans la misère. Rien chez elle ne me laissait deviner ne serait-ce qu’une petite partie de sa vie, de sa famille, de ses origines ou même de son comportement… Elle restait pour moi, une énigme entière.
Sentant la curiosité gravir les échelons, elle se décida à monter à l’étage. La première porte qu’elle poussa s’ouvrit sur une salle d’eau tellement poussiéreuse que l’eau ne coulait plus. Apparemment une femme vivait ici auparavant : elle trouva dans l’un des placards de vieilles fioles de parfum ancien. Elle poussa une seconde porte et poussa un cri d’étonnement. La pièce était sublime, les couleurs n’avaient pas disparu. La fenêtre était restée ouverte et avait laissé le vent s’engouffrer dans la pièce. Dans les tons chauds et bois, la chambre avait l’air vivante. Elle s’assit sur un lit en bois massif et observa avec stupéfaction la scène. C’est vrai que j’avais réagi de la même façon en la découvrant. Les yeux fatigués, elle décida d’établir son campement ici. Elle ferma la fenêtre, alluma un feu dans l’ancienne cheminé en prenant garde à ce qu’elle ne soit encombrée et s’allongea, songeuse dans une ambiance chaude et lumineuse.
Le lendemain, elle fût réveillée à l’aube par de petits grincements au-dessus de sa tête. Elle se redressa ; les bruits venaient du plafond. Elle sortit de la chambre et s’engouffra dans le long couloir qui menait à un escalier. Celui-ci était d’un noir impensable. Elle posa un pied prudemment pour vérifier sa solidité. Un craquement se fit entendre mais le bois avait l’air de tenir. Elle monta les marches avec une prudence infinie. Arrivée en haut, elle se trouva devant une porte en bois. Elle la poussa, lentement. Elle faisait un bruit infernal. Contrairement au reste de la bâtisse, l’accès au grenier témoignait du mal en point de la maison. Elle avança, l’œil attentif, aux aguets. L’odeur qui régnait dans la pièce était étrange. On eut dit que la pénombre habitait dans ces combles.
La pièce était noire. Elle cherchait désespérément une lumière, se cognant contre les murs, buttant contre ce qui jonchait le sol. A bout de souffle, elle s’appuya contre ce qui avait tout l’air d’être une poutre ; soudain, cette poutre laissa place à un long couloir lumineux, tapissé de feuilles vertes. Elle se dirigea vers la lumière, au bout du tunnel. Elle s’arrêta. Le décor était un parfait contraste avec l’intérieur du grenier. Le soleil était au rendez-vous, les fleurs coloraient l’herbe et un immense arbre régnait en maître sur tout ce petit monde.
Elle marcha un moment, tournant sur elle-même pour observer plus attentivement chaque détail, certaine qu’elle se réveillerait, que tout cela ne serait qu’un rêve. Non, cela n’en était pas un, je le savais. La joie qui m’envahissait était indescriptible. Je la regardais s’émerveiller devant chaque plante, chaque parcelle de vert, et devant cet arbre.
Heureuse de se retrouver à l’air libre, elle courut à grandes enjambées, à travers la clairière. Epuisée, elle s’arrêta. Devant elle se dressait une ville comme elle n’en n’avait vu ailleurs. Le clocher de l’église semblait fondre sous un soleil de plomb, les couleurs de la ville invitaient à entrer, du rouge, du orange, du jaune, du marron, que de couleurs, que de chaleur, que de lumière . Quelques instants plus tard, elle vit une ribambelle de formes humaines arriver sur la place.
VOUS LISEZ
Maya / En pause (en attente d'inspiration fantastique :p )/
Ciencia FicciónMaya, notre seul espoir, la seule qui peut nous sauver, nous rendre Blendya. La dernière de la lignée...