La Saga des Syrès : Dévastation ( tome 3) (TERMINÉ)

Chapitre 3

« Je porte ton cœur dans mon cœur

Je ne suis jamais sans lui et partout où je vais, tu vas

Et c'est ça le miracle qui fait briller

les étoiles dans mon ciel »

-E. E. Cummings

Pendant que Paige et Amiel restaient immobiles sous le choc de la nouvelle, Morad s'était déjà levé et serrait Cléophée dans ses bras. La jeune fille, en pleurs, déposa sa tête sur la poitrine du Semi-Syrès afin d'y trouver du réconfort. Celui-ci savait qu'en d'autres circonstances, elle n'aurait pas permis un rapprochement avec un presqu'inconnu mais, comme Amiel semblait paralysé sur sa chaise, il ne paraissait pas prêt à endosser ce rôle.

- C'est impossible ! s'exclama Amiel. Ton père a le don de guérison. Pourquoi ne l'a-t-il pas utilisé ?

- Il...il a dit qu'elle allait bien...et tout d'un coup...elle est partie, répondit Cléophée à travers ses pleurs. Je...je dois retourner à Céfir. Immédiatement !

La panique se lisait dans ses yeux, dont les pupilles étaient dilatées par le choc et la détresse.

- Je dois trouver un vol pour l'Australie de plus rapidement possible, ajouta Cléophée.

- Ce n'est pas la peine, fit Morad en lui touchant doucement l'épaule.

La jeune fille fronça les sourcils.

- Je crois que le bon moment est venu pour te révéler mon don, dit-il. Je peux voyager de la même façon que Bess.

La jeune femme n'avait jamais accompagnée sa mère lorsque celle-ci se téléportait et elle n'avait donc jamais tenté l'expérience.

- Je vous accompagne, annonça Amiel. Bess a toujours fait partie de ma famille.

En réalité, Cléophée préférait s'y rendre seule. Elle ne voulait pas que tout le monde voit à quel point elle était dévastée par cette nouvelle et craignait de devenir hystérique en apercevant sa mère inerte.

- Je préfère être seule, leur dit-elle.

- Tu es sûre ?

Elle hocha la tête.

- Dans ce cas, je t'accompagne jusqu'à Céfir et je reviendrai donner des nouvelles à Paige et à Amiel par la suite, annonça Morad.

Il prit alors la main de Cléophée.

- Prends une grande inspiration, lui conseilla-t-il tout juste avant de les téléporter.

Cléophée comprit à quoi ressemblait ce moyen de transport que sa mère utilisait fréquemment. Cette dernière n'avait jamais voulu l'emmener avec elle et la jeune fille l'en aurait remercié si elle avait pu lui parler. Elle détesta cela !

Malgré la présence de Morad, elle eut l'impression de tourner dans tous les sens et de ne plus pouvoir respirer. Le Semi-Syrès la tenait tout contre lui, et elle sentit son souffle dans ses cheveux. Elle se concentra sur celui-ci pour ne pas être malade.

Puis, tout s'arrêta et elle sentit le sol tangible à nouveau sous ses pieds. Morad la retint pour ne pas qu'elle s'écroule et Cléophée mit un moment pour reprendre ses esprits.

- Désolé, s'excusa-t-il. C'est un peu moins confortable qu'en avion.

- Tu aurais pu me prévenir ! s'indigna la jeune Syrès. Du genre, tu vas avoir l'impression de mourir pendant les prochaines secondes...