La Saga des Syrès : Dévastation ( tome 3) (TERMINÉ)

Chapitre 10

« La distance est seulement un test

afin de savoir jusqu'où l'amour peut voyager.

L'amour n'a pas de distance. Il n'a pas de continent.

Ses yeux sont les étoiles. »

-Gilbert Parker

Amiel fut quelque peu surpris lorsque Cléophée lui annonça qu'elle voulait retourner à Céfir. Elle qui voulait tant voyager et découvrir le monde !

- Je te rappelle que c'est toi qui voulais partir, lui dit son ami, Qu'est-ce qui t'a fait changer d'idée ?

Après toutes les sensations fortes qu'elle avait vécues au cours des derniers jours, elle avait besoin de retrouver le décor familier de Céfir, ses arbres, ses monts, et tous les Syrès qu'elle connaissait, surtout sa famille. Elle avait hâte de revoir son père et de lui raconter les événements récents. À bien y penser, peut-être qu'elle tairait l'épisode où elle avait failli se noyer ! Quant à sa mère, leurs prises de bec lui manquaient. Elle avait également hâte de revoir son mignon petit frère ainsi que Stéphanie, Lotus, Gick, Lod et Daegan.

Amiel accepta tout de même de l'accompagner et décida d'emmener Paige afin de la présenter à sa famille. Celle-ci avait une certaine réticence à les rencontrer, mais il avait insisté et elle avait fini par céder. Morad, quant à lui, les avisa qu'il les téléporterait à Céfir, et qu'il irait seul à Arbollis.

- Je veux venir avec toi, dit Cléophée au souverain d'Atlansìa. C'est ce qui était prévu...

- Les choses ont changé, répliqua-t-il sèchement. Retourne chez toi comme tu le souhaites. Je viendrai te chercher lorsque les Souverains seront prêts à se réunir à nouveau.

La consternation et la douleur se peignirent sur le visage de la jeune Syrès. Pourquoi lui parlait-il avec tant de ressentiment ? Habituellement, il était toujours aimable avec elle.

- Au fait, n'invoque pas le feu sans moi, l'avertit-il. Tu devras t'entraîner d'abord et avec les bonnes personnes.

Cléophée eut envie de défier son ordre, mais se contenta de croiser les bras, fâchée et déçue des dernières paroles de Morad.

Celui-ci les déposa donc à Céfir, et après un rapide au revoir, il se téléporta. Cléophée resta quelques instants devant l'endroit où il les avait quittés, stupéfaite qu'il ne l'ait pas au moins serrée dans ses bras. Elle sentit les larmes couler sur ses joues, mais au moins Amiel et Paige ne s'en aperçurent pas, car ils s'éloignaient déjà en direction de la maison de Gick et Stéphanie.

Cléophée se dirigea vers la demeure de ses parents. Lorsqu'elle y entra, elle fut déconfite en s'apercevant qu'il n'y avait personne. Même le lit avait disparu. Elle se hâta donc de communiquer par télépathie avec son père, qui lui répondit qu'ils habitaient maintenant en dehors du village, car Calix finissait par réveiller le village entier avec ses pleurs chaque nuit. Elle s'empressa d'informer Rem qu'elle était de retour et se mit immédiatement en route.

Se promener dans les sentiers de Céfir lui allégea le cœur.

Le chemin qu'elle emprunta longeait la rivière ; elle n'aimait pas l'eau mais adoraient le son régulier provoqué par le courant qui l'apaisait et lui permettait de se ressourcer. La berge, aménagée par les Syrès, était composée de fleurs multicolores qui longeaient la rivière. De l'autre côté se dressaient de grands monts enneigés. La forêt à côté d'elle l'attirait, et elle eut envie d'aller s'y promener, mais la journée avançait et Cléophée avait trop hâte de voir ses parents pour s'y attarder ; elle se promit de revenir le lendemain.