2. Le reigne d'un roi.

Chapitre 1

Je regardais ma sœur qui pour la énième fois, fixait son portable. D'habitude, elle l'éteignait à chaque fois que nous sortions ensemble.

Pour pouvoir pleinement profiter de mon frère chéri; disait-elle.

Peut-être en a-t-elle marre que je n'en fasse pas de même et qu'un coup de fil important gâche notre sortie à chaque fois?

Je soupirai, las de ce silence:

_Avec qui parles-tu?

Elle releva la tête à une vitesse phénoménale, me faisant penser qu'elle me cache quelque chose.

_Oh juste une amie; répondit-elle assez rapidement, comme si cette réponse était préparée d'avance.

Je haussai un sourcil, lui faisant clairement comprendre que je ne la crois point. Elle rangea enfin son téléphone et me demanda:

_N'as-tu toujours pas reçu un appel urgent auquel tu dois absolument répondre?

De son ironie, je devinai qu'elle ai vexé, et en effet, je la comprend.

_Je ne sais pas; répondis-je.

Elle haussa un sourcil à son tour. Un signe qui me posait la question "comment ça".

_Je l'ai éteins; ajoutais-je.

Elle ne chercha pas à me cacher sa surprise. L'une des choses que j'aime chez ma sœur, c'est qu'elle ne porte jamais son masque avec moi. Jamais.

_Waw, c'est une première ; ironise-t-elle.

_Je me devais bien de faire un effort, pour toi.

Son visage s'illumina soudain et un sourire apparut sur ses lèvres. Un sourire que je devinai joyeux.

_Enfin. J'ai cru que ce soir, tous tes sourires étaient réservés pour ton amie.

J'avais bien insisté sur les deux derniers mots, lui rappelant que je ne la crois toujours pas.

_C'est pas de ma faute si tu ne parlais pas de choses rigolotes; se justifie-t-elle.

J'avoue, elle a gagné.

Le serveur arriva enfin avec les plats qu'il disposa dans l'ordre avant de s'en aller après nous avoir souhaité un bon repas.

_Enfin, j'ai cru que cette nourriture n'arriverait jamais; dit ma sœur en piquant furieusement dans son assiette.

_Pas étonnant qu'il ait mis autant de temps avec ce que tu as commandé; rétorquais-je tout en prenant ma fourchette en main.

_Mais ça prend pas autant de temps que ça à préparer une dinde au citron, une tarte aux poires et des croquettes de légumes au four; s'indigne-t-elle.

_Ajouter aux commandes des autres clients? Je questionnai, un sourire au coin des lèvres.

Elle finit par râler et me sourit mais n'avoua point qu'elle avait tort. Comme toujours.

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J'avais garé ma voiture un peu plus loin du restaurant, dans une rue un peu sombre. Mais ça, ce n'est pas un problème pour nous. Nous marchions tout en parlant. Soudain, on entendit de petits reniflements. Ma sœur et moi tournions le regard vers un coin sombre et c'est là que nous aperçûmes un petit garçon qui pleurait.

Ma sœur, qui a un coup de cœur pour tous les enfants, se précipita vers lui, inconnu ou pas, elle s'en fichait. Elle lui essuya ses larmes et lui demanda d'une voix douce:

_Pourquoi pleures-tu mon grand?

Le petit renifla avant de répondre la voix tremblante:

_Ta...ta a dit de parler à personne.

Ma sœur fit semblant d'être blessée et demanda d'une petite voix:

_Est-ce que je ressemble à une méchante?

Le petit secoua la tête de gauche à droite.

Si il savait.

_Alors arrêtes de pleurer et dis-moi qui t'a frappé pour que je lui donne une bonne fessée; l'encourage ma sœur.

Après quelques interminables secondes, il finit par répondre:

_C'est un homme g..
grand, il voulait m'attraper, mais tata m'a dit de courir...

_Et où est cet homme?

Le petit tourna la tête pour nous indiquer le lieu et au même moment, un cri résonna dans la rue.

Le cri d'une femme qui semble souffrir le martyr.