𝐃𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐲 𝐉𝐞𝐦𝐦𝐚 [Terminé]

Chapitre 32

Du haut de son 1m 90, cheveux châtain clair tirant sur le blond comme ceux de Luke et ses yeux marron-oranger, il avait la faculté de capter l'attention des personnes autour de lui. Il dégageait une sorte d'aura chaleureuse qui nous enveloppait dans une sensation agréable. Cependant, le fait que Flo ait le sentiment de l'avoir déjà vu me déstabilisait. Je m'étais fait la réflexion peu de temps avant et en le voyant aussi pour la première fois.

Il devait être dans les alentours de 1:15 pm. Aucun de nous n'avait envie de dormir après ce qu'il s'était passé. Nous avions décidé de rester à la maison pour que Flo comprenne réellement les enjeux de la situation. Nous reprendrions les recherches le lendemain. Je me faisais un sang d'encre à ne pas savoir où se trouvait mon meilleur ami.

Nous fûmes surpris en voyant notre père rentrer dans la demi-heure qui suivit. Il était censé finir son service que bien plus tard.

— Pourquoi es-tu là ? lui demanda Flo.

Il se retourna après avoir déposé son manteau et nous constatèrent une bosse à la tête, légèrement cachée sous ses cheveux bruns grisonnants. Je n'y avais pas du tout fait attention ce matin quand la mère de Matthieu était venue. Flo écarquilla les yeux pendant que je fis un reproche à Tyler : « Merci pour la bosse ! C'est vrai que c'était nécessaire ».

Tyler s'approcha de notre père et lui tendit sa main. Le quadragénaire lui rendit son geste en ajoutant un léger sourire. Le plus jeune posa une question à l'autre.

— Comment vous êtes-vous fait cela M. Lawford ?

— Deux individus se sont introduits hier soir dans le commissariat et nous ont neutralisés, mon coéquipier et moi-même.

Seulement deux. Cela prouvait qu'ils ne m'avaient pas vu. Il enchaîna, se doutant de la question de Flo :

— Nous n'avons aucune idée de ce qu'ils étaient venus faire car les malfaiteurs n'ont rien volé. Cependant, les bandes de vidéos surveillance à l'intérieure ont été effacée et coupée après l'attaque. Pareil pour celles se situant à l'extérieur du bâtiment. Nous n'avons aucun indice, un travail de professionnels.

« Malin Tyler » pensai-je.

« Tu vois, ce n'est pas si mal de fréquenter des personnes qui sont astucieuses » répliqua-t-il sur la même intonation.

« Ça pourrait être pire en effet » avouai-je.

— Et pour répondre à ta question Flo, je suis ici car j'avais demandé mon après-midi pour l'enterrement.

Le dernier mot me colla un frisson sur tout le corps. Des larmes me montèrent aux yeux. Non seulement j'avais oublié que c'était aujourd'hui mais en plus je ne m'étais pas préparée. Me voyant au bord des larmes, Flo me prit la main. Cette fois, elle paraissait étonnée. Puis son expression au visage se dissipa.

— On va y aller, déclara Luke.

— Oui, au revoir M. Lawford. À bientôt les filles.

Tyler me fit un petit signe de la main pour me (nous) dire au revoir avant que la porte d'entrée ne se referme après eux. Flo m'entraîna dans l'escalier pour ensuite aller dans ma chambre. En me faisant m'asseoir sur mon lit, elle me déclara :

— Réunion de crise ! Faut absolument qu'on parle.

Et ça recommençait ! La machine d'interrogation était relancée. Comme à chaque réunion, elle ferma la porte pour que personne n'entende la conversation. Elle avança dans la direction, sa main droite avec le petit doigt en l'air. Je l'entourai avec mon auriculaire et nous récitâmes en cœur : « Cross my heart and hope to die ». C'était un rituel que l'on faisait pour se jurer de ne pas se mentir.

— Première question : est-ce que tout ce que m'a dit Tylor est vrai ?

— C'est Tyler d'abord, et oui.

Elle enchaîna les questions de telle façon que je n'avais presque pas le temps d'en placer une.

— Deuxième : comment se fait-il que tu ne sois pas un vampire tout le temps toi ? Tu as l'air tout à fait normal depuis quelques minutes.

— Je n'en ai aucune idée. Je sais juste que je suis différente car ma transformation prend du temps. À des moments je suis vampire, à d'autres moments, humaine.

— Troisième : est-ce que ça veut dire que tu peux me mordre à tout moment et me vider de mon sang ? Dois-je me méfier de toi ?

— Là ça fait troisième et quatrième Flo, rétorquai-je. Et moi qui croyais que tu étais forte en mathématiques.

Elle me fusilla duregard en attendant toujours la réponse. Sauf que notre père s'impatientait etnous l'entendions grogner à l'étage inférieur. Il fallait que je lui donne des réponsesconcises et efficaces. Nous n'avions pas le temps de nous attarder sur lesujet.