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Chapitre 2 : Une Mariée Stressée

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Son premier baiser, qu'elle devait avoir dans une nuée de pétales de roses sur un fond de soleil couchant, volé dans les escaliers de ses grands-parents décédés par un putain de démon rouge pomme !

Debout derrière la caisse de la petite librairie où elle travaillait, Lisa tapait sur les touches de sa machine enregistreuse avec une rage non dissimulée. Rares étaient les boutiques ouvertes le dimanche, mais celle-ci avait obtenu une dérogation par elle ne savait quel moyen.

— Heu... Tout va bien, mademoiselle ? fit un touriste, venu acheter des souvenirs littéraires de Toulon.

— Je vous en pose, des questions !?

— Désolé...

— Prenez vos achats et dégagez !

Il partit sans demander son reste. Les autres clients, terrés derrière les rayonnages, n'osèrent pas venir tout de suite payer leurs livres.

— Putain de rustre à la noix !

— Dit donc, mademoiselle Perrone, vous n'avez pas bientôt fini de crier sur tout le monde ?

Le fils du propriétaire.

— Ta gueule !

Il eut un mouvement de recul. Lycéen lui aussi, il allait dans un autre établissement que le sien. Et s'il était gentil, elle le trouvait un petit peu trop souvent dans ses pattes, même si elle ne disait rien. Elle avait besoin de ce boulot. Mais en cet instant...

— Ne viens pas me gonfler, Maxime ! Retourne chez toi compter les pixels sur ton ordi et lâche-moi la grappe !

— Mais...

— Casse-toi !

Il partit sans demander son reste. Les autres clients baissèrent un peu plus la tête derrière leur ouvrage, attendant que la tempête Lisa se calme. C'était mal barré, car son regard se posa sur la bague à son doigt. Saloperie ! Elle ne pouvait pas l'enlever ! Elle avait eu beau tirer, vitupérer et la badigeonner de savon, impossible d'enlever cette horreur !

— Lisa ? Je pense que tu devrais rentrer chez toi.

Son employeur. Un homme d'une quarantaine d'années, avec des lunettes rondes dorées et des cheveux coupés plutôt courts. Mince, gentil, et le père de Maxime. Ce morveux était allé pleurer chez son paternel. En parlant de paternel, tiens ! Elle se demandait où se trouvait l'enflure qui l'avait vendue à Satan.

— Ça tombe bien, j'ai des choses à faire, cracha-t-elle en jetant son tablier sur la caisse, pour partir à grandes enjambées.

— Rassure-toi, tu n'es pas virée ! Reviens samedi !

— Ouais, c'est ça ! À samedi !

Une heure plus tard, elle se trouvait assise sur le bord d'une fontaine, le regard dans le vide. La place de la Liberté grouillait de monde, dont quelques touristes, venus voir ladite fontaine et sa statue de Marianne. Installée sur le côté, elle était relativement tranquille. À vrai dire, elle s'en moquait comme d'une guigne. Plongée dans ses pensées, elle n'avait de cesse de se repasser son rêve, ainsi que son début de matinée catastrophique.

Et si tout cela relevait simplement du songe ? Certes, le visage de ce Satan était trop précis pour ne pas être réel, mais... depuis qu'elle avait quitté son domicile, elle avait quelques doutes. Peut-être n'était-elle pas très bien réveillée à ce moment-là, tout compte fait ?

Son regard accrocha la bague gothique à son doigt.

Non.

Ce n'était pas un rêve.

Mariée à un DémonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant