LES CHOIX DU COEUR

Partie 9

****Papa Oumar Fall****

Inquiet est un euphémisme pour décrire mon état émotionnel actuel:j'étais mort de trouille quand Rahim s'était écroulé comme une masse devant moi.

Je me suis précité vers lui pour la soulever et la mettre dans sa voiture en un temps record, direction sa clinique ,avec l'aide de Ndèye Fatou tout aussi inquiète que moi.

Arrivée à la clinique, il a été directement pris en charge. On était resté, Fatou et moi, à la salle d'attente jusque tard dans la nuit sans que Rahim ne se réveille.

J'ai été par la suite obligé de déposer Fatou à son appartement aux environs de 3h du matin laissant mon ami entre de bonnes mains.

Un trajet qui se fit dans le plus grand des silence mais elle n'était plus en colère, elle était plutôt inquiète et elle m'avait demandé,arrivée chez elle, de la prévenir dès qu'il y aura du nouveau.

Je suis par la suite retourné à l'hôpital et j'y ai passé la nuit au chevet de Rahim:le médecin m'avait rassuré qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, que son évanouissement était seulement dû à un choc émotionnel intense  et qu'il allait s'en remettre après quelques heures de sommeil.

J'ai beau réfléchir, je n'arrive pas à comprendre sa réaction quand il  a vu Ndèye Fatou.

Tout c'est tellement passé si vite que je n'ai rien vu venir. Je l'ai seulement entendu bulbutier des noms de personnes dont j'ignorais l'existence:Yaema...bébé Fatou...

Qui sont ces personnes?

Quel rapport avec Ndèye Fatou Guèye?

La façon dont il regardait cette dernière?

Tellement de questions dont lui seul détient les réponses. Ça me démange de ne pas comprendre ce qui se passe réellement...

Il est 17h à présent et j'arrive ni à manger ni à fermer l'oeil, j'ai l'estomac noué. Je suis là adossé au dossier du fauteuil à côté du lit où Rahim dormait paisiblement.

Je sais que y a tout un tas de choses que j'ignore de la vie de mon ami commençant par la disparition mystérieuse de sa demie soeur:s'il est morte ou seulement disparue, je n'ai jamais su.

Je n'ai jamais non plus insisté pour savoir le fond de l'histoire me disant seulement qu'il se confierait à moi dès qu'il serait prêt.

Hélas ça n'a jamais été le cas:il n'a jamais voulu m'éclairer la dessus.

N'empêche je l'aime comme un frère sinon plus, après tout chacun à son jardin secret ou une partie sombre de sa vie qu'il n'aimerait pas partager.

Heureusement que je travaille pas aujourd'hui, je pourrais donc rester le temps qu'il faudra même sachant qu'il est entre de bonnes mains.

-Tan...te...Yea...ma...bébé Fa...tou

Alhamdoulilah!

Rahim venait de se réveiller et il répétait les mêmes noms qu'avant son évanouissement.

Je filais prévenir le médecin qui lui prenais en charge, et revint  quelques secondes après accompagné de ce dernier.

Je m'écartais pour laisser le médecin faire son travail...

***Abdou Rahim Guèye***

J'émergeais doucement de mon sommeil, les paupières complètement lourdes et j'avais du mal à les tenir ouvertes alors  je les refermais aussitôt.

J'essayais de me lever pour me mettre en position assise avant de retomber sur le lit frappé par un mal de tête atroce.

J'essayais quand même tant bien que mal de remettre mes idées en place en tentant d'analyser les événements d'hier toujours les yeux fermés.