chapitre 3

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- Enchantée, je suis madame Bellini. Mais vous pouvez m'appeler Magdalena si vous préférer, je me présentai en lui serrant la main. Vous êtes Mademoiselle Contentin, c'est ça ? Je peux vous appeler Sarah ? Elle hocha simplement la tête.

Personnellement, je n'ai jamais aimé que, par exemple, les profs m'appelle par mon prénom et me tutoie sans me demander mon avis. Alors que de mon côté, je devais faire l'exact opposé. Sous peine de colle pour manque de respect.

Je suis pour le respect des ainés, c'est quelque chose que mes parents mon inculqué dès mon plus jeunes âge et c'est pour moi naturel. Mais ça ne donnent pas le droit de ne pas respecter les personnes plus jeune que sois. Alors je ne me vois pas l'appeler Sarah si elle ne le veut pas. De plus cette patiente et une jeune étudiante dont j'ai lu le dossier, mais j'ai beau être au courant de comment elle s'appelle et de pourquoi elle est là. C'est normalement à elle de décider ce qu'elle veut que je sache. Et j'agirai seulement avec ce qu'elle me dira, la base de ce que je sais de son souci et non ce qu'on m'a dit d'elle. Surtout, que le consentement doit être primordial pour elle, sous tous ces aspects.

- Vous devez bien le savoir, non ? Mon père a dû vous faire une biographie bien détaillée de qui je suis et de ce que je fais là. Alors on devrait économiser nos salives, vous ne pensez pas ?

En réalité, les véritables raisons de sa présence ici sont assez floues pour moi. Mais de ce que je vois elle n'est de toute manière, pas là d'elle-même. Ce qui rend la thérapie, ou du moins son début, plus compliqué.

- Effectivement Sarah, mais en ce qui me concerne, je suis là pour vous et pas pour votre père. Ce qui au vu de votre attitude ne doit pas être votre cas. Cependant, bien que j'aie reçu un mail de votre père introduisant les raisons de pourquoi, lui, voulait que vous alliez voir un psychologue. Je ne l'ai pas rencontré. Et ce que j'aimerais entendre et savoir, c'est ce que vous, vous voudrez bien dire. Je lui expliquai en essayant de la mettre du mieux que je le pouvais, en confiance.

La jeune femme ressortit de mon bureau une heure plus tard, un rendez-vous pour la semaine prochaine de prit. Elle n'avait pas dit grand chose durant cette première séance, mais le fait qu'elle ai pris d'elle-même un prochain rendez-vous me satisfit de cette première séance en temps que psychologue diplômée.

Je pris quelques secondes pour observer mon bureau. Un léger sourire aux lèvres. J'étais venu l'aménager il y a quelques jours. A défaut de la décoration de l'appartement, il était chaleureux comme je le souhaiter. En face de mon bureau, j'avais installé un fauteuil confortable. Jugeant que si le corps n'était pas à l'aise il y avait peu de chance que l'esprit le soit. J'avais aussi installé une vielle bibliothèque en bois où j'avais rangée une partie de mes nombreux livres de psychologie, philosophie... Les virant de l'appartement qu'ils encombraient trop au goût de Bérénice. Je ne pouvais qu'être d'accord avec elle, des livres on en avait tellement a nous deux qu'il y en avait dans chaque pièce alors qu'on avait une bibliothèque dans chaque chambre, et même une plus petite dans le salon. J'avais disposé à côté de celle-ci un canapé en cuir noir, lui-même à côté d'une espèce de hamac assis. Laissant plusieurs choix pour s'asseoir, le hamac étant aussi un peu pour moi aussi. Mais un tout petit peu. Ce bureau était la concrétisation de cinq années d'études. Mon pied-à-terre, réservé depuis trois bonnes années, dans le métier que j'ai toujours voulu exercer.

Je rédigeai à la hâte un rapide rapport de ma première séance, ayant si faim que cela devait fait cinq minutes que mon ventre m'envoyer des signaux sonores. Ce que je peux conclure, c'est que Sarah est une jeune étudiante de dix-neuf ans, forcée par son père à  venir me voir, celle-ci vivant un cauchemar depuis trois mois. Se battant contre elle-même chaque jour depuis son agression sexuelle. Perdue entre sa peur des hommes, son désespoir et sa haine contre elle-même. Elle m'avait seulement dit, accidentellement, s'en vouloir de ne pas avoir pu se défendre.

D'une seule phrase sortie de sa bouche, j'avais pu comprendre bien des choses. C'est peut-être une des choses que je préfère dans la psychologie. Je ne pouvais pas lire dans les pensées, mais je trouvais ça fascinant toutes les hypothèses qu'on pouvait émettre. Souvent juste et avec le même cœur de problème.

Je suis captivée et j'admire le paradoxe que peut être l'esprit humain. Chez chaque personnes si semblables et à pourtant si différentes. Je peux torturer mon esprit comme cela pendant des heures. À réfléchir à des choses aussi incompréhensibles que celle-ci. Pour finalement revenir n'aboutir à aucune conclusion. Si ce n'est celle que l'humain n'est pas même compréhensible par lui-même. Quelle que soit la problématique, c'est un peu ma conclusion à chaque question sur le comportement humain. Enfin, avant que j'entame mes études et que ma frustration passe. Mais ma frustration n'avait pas totalement disparu. Et ça ne me dérange même pas. Alors il m'arrivait de me dire que ça devait être moi qui suis dérangée. C'est ce que je dois être. Une dérangée dont la plus grande satisfaction actuelle était de se lancer des défis à travers ses patients, en profitant pour les aider. M'enfin, le plus gros du travail venait en vrai d'eux. Il m'arrivait aussi de me dire que je me servais seulement des autres pour assouvir ma curiosité malsaine. Divaguant, concluant que si je pensais déjà ce genre de chose avant même avoir commencer à réellement exercer, j'étais bien dans la merde. Tant pis.
Esprit humain. Compliqué ; divaguant ; intrigant ; incompréhensible mais surtout fascinant.

Je coupai mes pensées pour rejoindre ma collègue. J'étais à l'aise et ne pus m'empêchais d'être reconnaissante envers mes collègues et surtout ma patronne pour cela. J'avais eu de la chance de faire mon stage de troisième année dans ce cabinet. D'avoir rencontré Valérie. La patronne de ce cabinet si chaleureux grâce à elle. Ce cabinet, c'est son œuvre, l'accomplissement de sa détermination. Et c'est surtout grâce à elle que j'aurai ou travailler dès la fin de mes études si je n'avais pas dû partir pour Bouillotte. J'avais essayé de la remercier de quand même m'accueillir un an plus tard, mais elle m'avait de suite coupé, me soutenant que c'était normale et qu'elle me remercier aussi de venir travailler dans ses locaux.

Nous fermâmes à clé les bureaux puis sortions manger dans une petite brasserie. Une fois nos plats avalés, nous retournâmes travailler. La journée passa plutôt rapidement, j'avais eu trois autres consultations et j'ai pu terminer à dix-sept heures trente, le temps de rédiger mes comptes-rendus histoire de ne pas oublier d'éléments aux prochaines consultations. Je me retrouvai alors tôt à l'appartement, à raconter ma journée à Judy. La reprise de nos habitudes parisiennes.

" - En sois tant que tu ne te retrouves pas avec une Jena Lee, pseudo-dépressive de quatorze piges ça passe. Elle blagua, la voix toujours légèrement roque et enrouée.

- Pas faux, je répondis le sourire aux lèvres, amusée de sa comparaison. M'enfin, c'est que le début alors, il y a possibilité qu'on me les refile les patients de ce style. Mais c'est le jeu hein, j'ai hâte à avoir des cas plus intriguant malgré le fait que ça me plais déjà beaucoup.

- Tant mieux, j'ai hâte de reprendre aussi, plus que quelques mois et tout sera enfin terminé, je pourrai avancer dans mes projets et retrouver réellement ma voix, elle rajouta avec un sourire enfin apaisé. Je lui souriais doucement en réponse, heureuse de savoir que tout cela touché bientôt à sa fin. Et que même si les prochaines semaines risquées d'être compliquées, on pourrait retrouver un semblant de vie stable. Enfin...A notre manière. "

Magdalena outfit :

Magdalena outfit :

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 les yeux noirs, Nabil AndrieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant