Mon Capitaine [Tome 1]

Chapitre 7 - À cœur ouvert

            Natasha reprit conscience environ une dizaine de minutes après notre départ des ruines du camp Lehigh. Nous avions tous une sale mine et nous étions épuisés. Je proposai à mes amis de trouver un endroit pour la nuit, question de refaire le plein d'énergie et de penser à ce que nous ferons par la suite. Le GPS de ma voiture nous trouva un petit motel isolé, loin des autoroutes de la région. Ce serait parfait.

            Trente minutes plus tard, je garais la camionnette dans le stationnement du motel. L'enseigne lumineuse indiquait qu'il y avait encore des chambres de disponibles. Deux autres véhicules étaient stationnés et je ne détectai que le réceptionniste en dehors des clients. Je dis à mes amis de m'attendre dans la camionnette. Mon visage étant moins connu que les leurs, je n'éveillerai pas les soupçons de l'employé à l'accueil. Je me dirigeai vers la réception. Lorsque j'ouvris la porte, une clochette sonna. En relevant la tête, je remarquai une caméra de surveillance. Le réceptionniste sortit d'une pièce adjacente. Il s'appelait Aaron. Il me dévisagea de la tête aux pieds et son visage exprima de la méfiance. Il est vrai que je n'étais pas très présentable, étant couverte de poussière. Je ne perdis pas de temps et m'introduisis dans les pensées de l'homme. « Aaron, je suis Brock Rumlow, du SHIELD, lui fis-je croire. Mes hommes et moi logerons ici cette nuit. Tu vas me remettre les clés de toutes les chambres disponibles. Tu modifieras ton enseigne extérieur pour afficher que tu es complet. De plus, je veux avoir les enregistrements de ta caméra de surveillance. Tu ne la rallumeras que demain, à midi. Tu m'as bien compris, Aaron?

            - Oui, M'sieur. Vous allez payer comment?

            - Aaron, je suis du SHIELD. Tu enverras donc la facture au SHIELD. À Alexander Pierce, ajoutais-je soudainement inspirée.

            - Bien M'sieur. Voici les clés et la cassette. Autre chose pour votre service?

            - Ouais. Mes hommes ont faim. Commande-nous des pizzas. Une par chambre. Et prends-en donc une pour toi aussi. Le SHIELD paiera. » Je retournai à mon véhicule et le garai près des dernières chambres du bâtiment. J'informai mes amis que j'avais pris toutes les chambres restantes pour que nous ne soyons pas dérangés et que je nous avais commandé à manger.

            Nous entrâmes dans l'une des chambres au hasard. Il n'y avait qu'un seul lit, mais elle était munie d'une cuisinette, d'une table à manger avec quatre chaises et d'un divan. Au moins, c'était propre. En attendant l'arrivée de la pizza, je demandai à mes compagnons ce qu'était le Projet Insight. Natasha haussa les épaules. Steve nous résuma une conversation qu'il avait eue avec Fury quelques jours plus tôt et nous décrivit ce qu'il avait vu dans le hangar souterrain du Triskelion. En gros, il s'agissait de trois immenses héliporteurs armés de canons à très haute précision et guidés par des satellites pour éliminer toute menace avant qu'elle n'arrive. Le silence s'installa ensuite entre nous. Chacun prenant conscience des impacts d'un tel projet dans les mains d'HYDRA.

            Je profitai du temps qui restait avant l'arrivée de notre repas pour prendre une douche rapide. Même si l'eau chaude avait détendu mes muscles, mon esprit n'était pas tranquille. Je sentais que mon petit ami était distant avec moi. Depuis le départ de Washington, il m'avait à peine parlé et regardé et ne m'avait pas touché. J'avais peur qu'il me quitte. Natasha me tira de mes pensées en cognant à la porte de la salle de bain pour me dire que la pizza était arrivée. Je renfilai rapidement mes vêtements et attachai mes cheveux mouillés en chignon avant de sortir.

            Nous mangeâmes en silence pendant quelques minutes. Puis, nous discutâmes de ce que nous devrions faire. Il était évident qu'il fallait trouver une façon d'arrêter le lancement des héliporteurs, mais pour cela, nous allions avoir besoin d'aide. Steve nous parla alors de Sam Wilson, un ami qu'il s'était fait récemment. C'était un ancien militaire et il accepterait sûrement de nous aider. « Il faudra partir tôt demain. On est à environ deux heures de route de Washington, dis-je.