N'est-ce pas ?

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Il a plu.
Toute l'après-midi. Il a plu et la foudre s'est abattue, accompagnée d'un son assourdissant. À présent, l'orage s'est arrêté, en laissant derrière lui une douce odeur. L'odeur de la pluie, de l'été, une odeur humide, boisée, fraiche et, étrangement, j'ai l'impression de l'avoir déjà senti, comme un déjà-vu. Seulement, ce n'est pas une image qui nous vient à l'esprit mais une odeur. Pourtant, aucun souvenir ne remonte face à elle mais mon cœur me crie qu'elle m'est familière, que je la connais. Elle semble féérique, tout droit sortie d'un rêve, comme si elle n'était pas réelle. L'herbe mouillée me chatouille les pieds pour aller jusqu'au citronnier, qui lui, dégage une forte odeur embaumant l'air frais de la nuit. Plus loin j'entends légèrement le tonnerre se remettre à gronder et j'aperçois une lueur illuminant le ciel. Je frissonne, observant le ciel noir : ce soir, les étoiles sont absentes à cause de la grande lumière de la gare, près de chez moi. Je sens le froid se glisser le long de mes jambes et parcourir ma peau en la rafraichissant doucement. Je reste là, au bord du jardin, à inspirer profondément l'air présent autour de moi. J'entends encore les dernières gouttes accrochées aux arbres tomber, provoquant un minuscule bruit d'eau et, en fond, j'entends bourdonner la circulation de la ville. J'ai l'impression, à cet instant précis, d'être à la campagne, isolée de toute civilisation, mais le bruit presque sourd de la ville me rappelle où je suis. Verveine, vigne, olivier, citronnier, bougie... Toutes ces odeurs, en un léger courant d'air, se bousculent et me bouleversent sans que je ne sache pourquoi.
C'est une nuit d'été, après la pluie...
20/06/19 22:59