Annie avait beau vouloir tout donner sur cette aventure, elle aurait quand même bien aimé conserver la dernière chose qui lui restait. Non, décidément, Annie n'était pas prête à mourir aujourd'hui. C'est pourquoi Annie se leva et attrapa d'une main ferme le poignet du surfeur, celui qui tenait le joint. Tant pis si elle passait pour la vielle trouble fête qu'elle était, on ne plaisantait pas avec ça.
—Tu lâches ça tout de suite. Si tu veux crever, c'est ton problème mais tu seras gentil de faire ça une fois qu'on sera arrivés, parce que j'partage pas ton envie. Non mais... en plus t'as vu comment il pu ! J'en ai fumé quelques uns avant que tu puisses te torcher tout seul et je peux t'assurer que c'est tout sauf de la bonne ! Regarde la route au lieu de me faire tes yeux de merlan frit !
Tout le monde resta un instant sans rien dire avant que le surfeur n'éclate de rire, bientôt suivi par les autres beaufs présents.
—C'est quoi cette expression ? Ça date de Jérusalem c'est ça ?
—Mathusalem, corrigea Annie.
—Je t'aime bien toi. Ok, t'as gagné Mamie...
—Annie.
—Pas de joint pour ce soir. Summer tu peux sortir les bières à la place steup' ?
Annie se leva comme si elle venait de recevoir un choc électrique. Annie s'oubliait souvent, si bien que lancée à pleine allure, Annie n'avait plus l'agilité nécessaire pour contrer les virages que prenait le Combi. Un hurlement de douleur lui fit savoir qu'elle s'était raccroché aux cheveux longs du jeune homme assis juste devant elle. Il n'avait qu'à se couper les cheveux s'il n'était pas content. Ils étaient complètement idiots ma parole ! Avec ce genre d'animaux, une seule méthode fonctionnait. Si elle avait appréhendé la première fois, il n'en était rien cette fois-ci, le surfeur l'aimait bien !
Annie arracha les bières des mains de Summer et ouvrit la fenêtre avant de les jeter. Le bruit de verre brisé lui annonça que sa mission avait été réussie avec brio. Toutefois, à voir le regard haineux que lui jetèrent les différents passagers, il s'agissait peut-être là d'une grave erreur.
Les freins crissèrent sur le goudron et Annie fut débarquée presque sans ménagement.
—Sors notre nouvelle invention Summer, les Che'beuh !
Et la porte se referma sur Annie, seule, condamnée à attendre sur le bas côté de la route la venue d'un autre véhicule, avec, elle l'espérait, des passagers un peu moins dangereux !
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●Rendez-vous à l'épisode 13.
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Cent ans et toute sa tête [Terminé]
General FictionAnnie a cent ans. Et comme bon nombre de femmes de cet âge, elle réside dans une maison de retraite, où ses enfants ont décidé de la placer. Seulement, Annie aspire à une autre vie que celle qui consiste à contempler dentiers et fronts dégarnis à l...