Prologue : Nate

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La sonnerie retentit dans toute la fac, précipitant les élèves vers les couloirs pour rejoindre la cafétéria. Je range hâtivement mes affaires et sort de cette salle, déterminé à m'échapper de là au plus vite. Je me faufile parmi les allées de l'établissement remplis d'élèves affamés et pousse les grandes portes bleues qui mènent dehors, ma liberté. Je sens le vent chaud caresser mes joues et l'air léger emplir mes poumons. Je me dirige vers ma moto, tournant le dos à la fac que je ne reverrais que dans deux mois et y grimpe. J'entends des talons claquer contre le bitume et découvre ma professeur qui hurle mon prénom :

"Nate !"

Je démarre précipitamment ma bécane et quitte le parking. Je parcours les rues de la ville après avoir mis mon casque et m'arrête à un feu rouge. Mon regard se porte sur un salon de tatouage où une jeune femme sort, sourire aux lèvres, fière de sa nouvelle marque. Je la suis du regard avant qu'un klaxon fasse écho jusqu'à moi. Le feu est passé au vert et les automobilistes s'impatientent. J'observe une nouvelle fois la façade du magasin. J'ai l'impression que l'endroit m'appelle, me pousse à venir ouvrir ses portes peintes en noir. Je suis mon instinct et gare ma moto un peu plus loin. Lorsque j'entre, une sonnette annonce mon entrée et un homme tatoué de partout s'approche de moi.

"Bonjour, vous avez un rendez-vous ?

- Non, pas vraiment.

- J'ai un créneau de libre, venez vous asseoir, me dit-il en désignant des canapés en cuir rouge trônant au milieu de la salle remplie de posters différents les uns des autres.

- Avez-vous une idée de tatouage ? 

 Je réfléchis à ce que je pourrais mettre à l'encre noir sur ma peau bronzée. Mes pensées se tournent vers ma mère et à cette phrase qu'elle me disait souvent.

- C'est réel pour nous, soufflais-je en riant légèrement.

- Pardon ? M'interpelle le tatoueur.

- C'est une phrase que ma mère me disait souvent quand j'étais gamin. Je pourrais l'avoir sur l'omoplate ?

- C'est une phrase significative ?

- Oui. 

L'homme hoche la tête, comprenant que la discussion sur ce sujet est terminée.

- Ce sera le premier ?

Je secoue la tête et soulève mon tee-shirt, montrant alors un phœnix en plein vole sur mes côtes.

- Tu connais la procédure ?"

                                                                                                       * * * * 

J'insère ma clé dans la serrure et ouvre la porte en bois qui mène au salon. Je traverse la pièce et déambule dans le couloir pour pénétrer dans ma chambre. Je m'approche de mon miroir et me retourne pour apercevoir un pansement sur l'omoplate que j'enlève. La phrase y est inscrite en noir avec des rougeur. Je remet mon tatouage sous protection. Je m'allonge sur mon lit et souffle. Je ferme les yeux et repense à cette année de fac insignifiante. J'entends la porte s'ouvrir et mon cousin, Ethan, entre et me dit :

"Tu as séché, pas vrai ?

Je ne réponds pas, sachant pertinemment qu'il connait déjà la réponse. 

- Tu aurais pu faire un effort, pour le dernier jour, me dit-il calmement. 

Je me lève sur mes deux coude et le fixe. Je remarque alors qu'il est habillé d'une chemise ample et beige, accompagnée d'un jean noir.

- Tu vas quelque part ?

- Il y a un soirée chez Mike, pour fêter la fin de l'année, m'informe-t-il, et tu viens avec moi.

J'arque un sourcil. Il vient vraiment de m'inviter à une fête ? Pourtant, il sait pertinemment que ce genre de soirées puériles ne m'intéressent pas.

Je rigole et répond :

- Si je viens de finir l'année, ce n'est pas pour retrouver ces gueules de cons.

Ethan pouffe et se dirige vers mon armoire pour en retirer quelque chose.

- C'était pas une question, tu viens avec moi. Allez, prépare toi, ça va être super !

Il me balance à la figure un de mes tee-shirt noir et part de la chambre. Je repose ma tête contre mon coussin et souffle en capitulant.

Après m'être habillé, je traîne des pieds jusqu'à la jeep bleue de mon cousin. Il arpente les rues jusqu'à arriver, quelques minutes plus tard, devant chez Mike.

Lorsque je descend de la voiture, j'entends la musique bourdonner. Je m'apprête à partir du sens opposé de la fête lorsque deux mains se posent sur mon dos et me pousse vers la maison de son pote.

"Tu n'y échapperas pas." Dit-il en rigolant.

Je grogne et marche jusqu'au palier et Ethan ouvre la porte.

Je sens que la soirée va être longue...

Summer tripOù les histoires vivent. Découvrez maintenant