Chapitre 2 : Brisée

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Note d'Auteur

Pour comprendre l'histoire il faut savoir ce qui s'est passé dans le chapître 105: Hiro a dit à Haru qu'Akito avait poussé Rin par la fenêtre alors Haru a pratiquement voulu casser la figure à Akito. Il lui a dit que si il « elle » lui reparlait, il la tuerait et se tuerait ensuite et il est parti et Akito s'est effondrée. Encore plus parce que Kureno a libéré Rin qu'Akito avait enfermé dans la chambre du chat après lui avoir coupé les cheveux. Donc Kureno a trahit Akito.

Voilà ! Maintenant vous pouvez comprendre mon histoire !

__________

Elle ne bougeait plus. Elle avait cessé de pleurer et restait allongée sur le lit, immobile et triste. Une pauvre petite perle blanche dans une chambre vide et froide.

Cela faisait deux semaines maintenant qu'elle n'avait voulu voir personne et ne parlait presque plus.

Le plus dramatique était qu'elle continuait à perdre du poids.

L'histoire avec Haru l'avait profondément blessée. La violence qu'il lui avait manifestée et les menaces qu'il avait proférées envers son Dieu, sans peur et avec tant de haine, avaient affaibli Akito.

Mais c'était peut-être l'action de Kureno qui l'avait meurtrie le plus. Son Kureno l'avait trahi.

43kg... Hatori fixait le chiffre sur la feuille de maladie de sa déesse, la pointe du stylo encore planté dans la feuille où elle avait achevé de calligraphier le dernier chiffre. Elle est si maigre. Encore une perte de poids et il devrait surveiller le rythme de son cœur pour prévenir une éventuelle crise cardiaque. Non, cela ne pouvait pas continuer comme cela.

Hatori se leva de son bureau et se dirigea vers le jardin. Adossé au chambranle, à peine calé contre le fin panneau de bois, il alluma une cigarette, en regardant la pluie frapper la pierre et les arbustes. Il inspira profondément, réconforté par les premiers effluves du petrichor, si familiers. L'odeur de la terre après la pluie avait ce pouvoir de nostalgie, d'éveiller les souvenirs enfuis.

Il se revit enfant, jouer dans les buissons et se cacher. Akito lui courait après, s'accrochait à son bras, heureuse de l'avoir attrapé.

Hatori, Hatori, je t'en prie, fais-moi un câlin !

Oui elle était heureuse dans ces moments-là, n'est-ce pas? En ce temps-là, un câlin de l'un d'eux était tout ce dont elle avait besoin.

Et il l'avait pris dans ses bras. Il l'avait serré, cette petite fille qui pleurait, cette petite fille rejetée par sa mère, bouleversée par la mort de son père.

Hatori serra le poing, la peur lui vrillait le ventre, à lui, l'Homme de Glace, que rien ne semblait attendre.

Il ne savait que faire mais une chose était certaine : Il ne la laisserait pas mourir !

Il écrasa sa cigarette dans le cendrier sur son bureau et sortit.

Il marchait dans les couloirs qui menaient à la chambre d'Akito, du pas qui avait perdu sa langueur. Il stoppa net quand il croisa Kureno qui sortait de la chambre.

« Je te déconseille d'entrer,» dit-il, le visage triste et fatigué.

Hatori soupira.

« Elle ne veut toujours voir personne ?» demanda-t-il.

Kureno s'éloigna de la porte coulissante de la chambre, s'approcha d'Hatori et murmura d'une voix brisée par la tristesse:

« Elle ne se rendra même pas compte que tu es dans la pièce. »

Il avait l'air abattu, impuissant devant la douleur d'Akito, rongé par la culpabilité.

Tout comme moi, pensa Hatori

« Tu te sens coupable de son état, n'est-ce pas ?»

Le visage de Kureno était assombri, figé dans la douleur, les yeux rougis.

« Je sais que j'ai eu raison, dit-il, les yeux dans le vague et les poings serrés. Mais ça ne devrait pas être ainsi. À chaque fois que quelqu'un essaie d'agir pour le meilleur, cela se révèle désastreux pour Akito. Qu'il s'agisse de moi, de toi, de n'importe qui... nous envenimons les choses à chaque acte de bienveillance. Même Tohru. On ne peut pas accuser cette jeune fille de faire le mal. Pourtant, plus elle reste auprès des « douze », plus Akito est malheureuse. Je me demande si nous pouvons être heureux sans que nous la perdions totalement. Et ça... ça m'est insupportable ! »

Ils restèrent un moment sans rien dire. Tous deux sentaient qu'ils devaient agir pourtant.

« Qu'est-ce que tu suggères ? demanda finalement Hatori.

- Je n'en sais rien... Est-ce que... Shigure est venu la voir ? »

Hatori sourit, un sourire amère, avant de sortir une cigarette de sa blouse de médecin et de l'allumer.

« Oui, bien sûr, dit-il en tirant une bouffée. Plusieurs fois, mais "la vieille" l'a renvoyé en disant qu'Akito ne voulait voir personne.»

Kureno rit doucement au surnom. Il ne pensait pas qu'Hatori se permettrait de dire ce genre de chose.

« Elle ne m'inspire pas confiance, dit-il. Tu sais, quand Haru est parti, Akito s'est effondrée en disant qu'elle était née pour être aimée par tout le monde ; que c'était ce qu'ils avaient dit. Je me souviens que son père disait la même chose. Mais quand je me suis fait réprimander par cette vieille servante, j'avais l'impression d'entendre tous les mots d'Akito, dans sa bouche, mais proclamés avec plus de conviction que lorsqu'Akito les prononce.

- Qu'a-t-elle dit ? demanda Hatori, troublé.

- Que j'étais né pour vivre et mourir avec Akito. Que sans elle nous n'étions pas différents du chat, tous des «monstres ». Elle a aussi insulté Rin avec les mêmes mots qu'Akito.

- Tu veux dire qu'Akito répète ce que dit la servante ?

Kureno sembla hésiter, et finit par secouer la tête.

- Je ne sais pas, mais je n'aime pas l'influence qu'elle a sur elle. Cette femme est malsaine. Tu sais qu'il y a une ancienne rivalité, qui est apparue quand Ren a épousé Akira. Le Manoir s'est scindé en deux. Ceux qui étaient contre cette union, ont pris Akito comme Maître de leur cause et lui empoisonnent l'esprit depuis longtemps. Je pense que le conflit qui déchire le domaine Soma détruit Akito. En grandissant, elle aurait pu comprendre et se rebeller. Mais la peur de nous perdre et la malédiction qui... »

Kureno se tut... il en avait trop dit.

La malédiction qui disparait...

«Je pense que cela ne ferait pas de mal à Akito si elle s'éloignait un peu de l'influence du manoir...»

Hatori ne put qu'acquiescer.

Fin du Chapitre 2

Être libre [Akigure] (Fruits Basket)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant