Chapitre 16

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Point de vue d'Aurore :

    Je me prépare de bon matin en me maquillant légèrement, et en me mets une robe légère mais pas trop courte, je ne veux pas faire mauvaise impression. Demain j'ai ma première épreuve de Bac... Je ne suis étrangement pas stressée du tout, enfin pour le bac du moins. Je suis consciente de mes capacités, j'ai bien apprit, il n'y a pas de raisons ! Cependant, je suis très stressée aujourd'hui, je rencontre la famille de Karen, et il y aura tous ses frères et sœurs... 

     Je n'ai jamais fait ça,  je ne sais pas comment me comporter, et je ne sais pas non plus s'ils vont m'apprécier... Surtout par rapport à mon âge... Alors là je suis presque à deux doigts d'annuler, mais je ne suis pas comme ça, je ne renonce jamais. Je vais prendre sur moi et afficher mon plus beau sourire ! Enfin ça c'est en théorie, j'essaie de me convaincre, mais c'est dure...
     Je ferme mon appartement, et sors, en direction de celui de ma copine. Je toque et elle ouvre, aussi rayonnante et belle que d'habitude. Elle a les cheveux lâchés et a mit des créoles, comme moi.

- Tu es magnifique ma belle, lui lançais je avant de l'embrasser tendrement.
- Tu m'ôtes les mots de la bouche. On prend ma voiture ?
- Je te suis.

    On rentre dans sa voiture, elle allume la radio et sur le chemin elle me parle d'un de ses amis, Franck je crois, elle rigole en me parlant de lui. Je sais qu'elle me parle mais je ne comprends pas un traître mot de ce qu'elle me dit, trop préoccupée par la suite des évènements.

- Oh tu m'écoutes Aurore ?
- Je, non désolée, je suis un peu ailleurs... lui avouais-je.
- C'est les épreuves qui te stressent ? Je suis bête j'aurais dû te proposer ça après les épreuves je suis désolée... se méprise-t-elle.
- Nan, je m'en fiche pas mal des épreuves, je vais y arriver c'est pas un problème... la rassurais-je. J'ai juste peur que ta famille ne m'apprécie pas...
- Mais ne t'en fais pas princesse ! Tu te souviens, quand je te parlais de Franck ? Quand on t'as croisé dans la rue, il s'est demandé qui ne pourrait pas t'aimer tellement tu es parfaite. m'explique-t-elle. Et au fait il sait pour nous, je sais qu'on ne voulait pas en parler avant les résultats, mais il m'a percé à jour...
- Ne t'en fais pas, Gaëtan aussi le sait, nos meilleurs amis nous connaissent trop bien je suppose.
- Gaëtan, celui qui l'a « enfin dit » ? se moque-t-elle
- Lui même, riais-je. Je l'ai eu 1h30 au téléphone l'autre jour et il m'a tout raconté en détail, grimaçais-je.

    Elle explose de rire en voyant ma tête, on continue a parler de nos amis respectifs sur le reste du trajet, lorsqu'elle se gare, me regarde dans les yeux et me lance :

- Prête ?
- Avec toi, toujours, répondis-je en crânant.

    Elle m'assène un coup de coude et nous sortons de sa voiture. Elle toque à la porte et rentre sans attendre de réponses. Je la suis hésitante. Elle se dirige tout d'abord vers le salon, où deux garçons roux jouent à la console. Ils s'exclament lorsque le message « game over » s'affiche.

- Salut les gars ça va ? leur lance Karen.
- Nan, ça fait 20 fois qu'on meurt, ça commence à faire chier ! s'exclame le plus petit.
- Edgar ! Les gros mots ! On a une invitée en plus ! s'énerve Karen.
- Oh, bonjour, dit le plus grand en se retournant.
- Bonjour, me lance Edgar à son tour.
- C'est Aurore, c'est ma petite amie, me présente-t-elle. Aurore, voici Edgar, le petit dernier, et Eliott, il est à l'université.
- Enchantée, leur lançais-je timide, je rajoute tout de même. Pour ce niveau il faut aller au sous sol pour récupérer une arme pour vaincre le boss.
- C'est vrai ?! s'écrit Edgar.
- On va essayer ça merci, dit Eliott presque aussi excité.

Point de vue de Karen :

    Je reste bouche bée, elle vient vraiment de conquérir mes frères en une phrase ? Elle est incroyable... Bon il ne faut pas lui dire, mais je crois que je suis aussi stressée qu'elle... On se dirige donc vers la cuisine, et j'y entre en première, mes sœur et ma mère s'y trouvent. Lorsque ma mère me voit, elle sourit à pleine dents et me sert dans ses bras. Elle aperçois Aurore, ne perd pas son sourire, et lui dit :

- Bonjour, je suis Hélène.
- Ravie de faire votre connaissance Madame, je suis Aurore, dit-elle avec un sourire timide la rendant si craquante.
- Karen !!

   Je me retourne à peine, que deux bras me serrent allègrement.

- Camille ! Ca fait longtemps !

   Pendant ce temps, je vois Aurore qui salue Carla, et qui parle avec ma mère.

- Vous avez besoin d'aide pour quoi que ce soit ? lui demande-t-elle.
- Ne vous en faites pas Aurore, vous êtes l'invitée, aujourd'hui vous n'avez rien à faire.
- Alors, ton école de commerce, comment se passe-t-elle ? interrogeais-je ma sœur.
- Trop bien, mais attend, elle aperçois Aurore et me dit. J'ai raté un épisode ?
- Non, en fait Aurore est ma petite amie et elle vient manger pour que je puisse la présenter... chuchotais-je rougissante.
- Oh très bien, elle s'approche d'Aurore qui assistais à la scène tout en restant discrète. Enchantée, je suis Camille, la meilleure sœur de Karen.
- Mais ! s'écria Carla.
- Enchantée, dit Aurore en riant.

    Alors que nous discutions dans la cuisine, mon père arriva du jardin et en voyant Aurore lâche :

- Alors vous ne m'avez même pas attendu avant de la présenter !

    On rigole tous, je fais un câlin à mon père et lui présente à son tour Aurore. Nous mettons ensuite tous ensemble le couvert (sauf les garçons évidemment...) et même Aurore insiste pour nous aidez, refusant les réprimandes de ma mère. Nous nous installons ensuite à table et les garçons arrivent en criant :

- On a fini le jeu !!!
- Ne criez pas, les engueule ma mère. Eliott tu as 19 ans, tu n'en as pas marre d'agir comme ton frère ?
- Mais c'est trop bien !! répond le principale concerné.

Point de vue d'Aurore :

   On commence à manger, et les sujets de conversation plutôt cordiaux au début se recentrent vite sur moi, car je le vois bien, plein de questions leur brûlent les lèvres.

- Que faites vous dans la vie Aurore ? j'ai peur de répondre à la question fatidique de son père mais décide de faire comme elle me l'a conseillée, rester moi même.
- A vrai dire je passe le bac la semaine prochaine et je serais donc étudiante à partir de Septembre.
- Mais t'as quel âge ? me lance Edgar.
- Edgar, ce n'est pas poli ! s'exclame Hélène.
- Ne vous en faites pas ça ne me dérange pas. Je ne vais pas vous mentir, Karen et moi avons quelques années de différence, dis-je avec des pincettes en lançant un regard à ma petite amie qui me donne son approbation du regard. J'ai 18 ans.
- Oh, s'étonne sa mère.
- C'est marrant je t'aurais donnée bien plus, me lance Camille.
- Il faut croire que je fais plus vieille, souriais-je.

    Je sens Karen se tendre car sa mère a perdu son sourire habituel. Soudain son père me demande.

- Et que font vos parents dans la vie ?
- Papa, je ne pense pas... commence Karen , mais je pose ma main sur sa cuisse pour la rassurer et la coupe.
- Ma mère est secrétaire dans une société d'import export, et mon père est comptable. Et vous, que faites vous dans la vie ? Si ce n'est pas trop indiscret.
- Pas le moins du monde, je suis cadre dans une société biologique, ma femme est mère au foyer, mais elle fait partie de beaucoup d'association pour aider les sans abris notamment. Quand à Camille, elle fait une école de commerce, elle est en dernière année. Eliott est en première année d'IUT, Carla est en Seconde et Edgar en 4eme, m'explique son père assurément fière de sa famille.
- Et vous voulez faire quoi plus tard ? demandais-je à Carla et Edgar.
- Je voudrais être maquilleuse professionnelle, pour les films tout ça, tu vois ? m'explique Carla. Il faut que je fasse un bac général, puis que j'aille en fac d'art, et que je fasse une formation.
- Et moi je sais pas ! avoue Edgar.
- Ce n'est pas grave tu as encore le temps, le rassurais-je.
- Et toi Aurore, me questionne Eliott.
- Je pars en fac de sociologie en Septembre, pour devenir assistante sociale, je sens Karen se détendre d'un coup car sa mère souris et me demande.
- Oh, et qu'est ce qui vous intéresse là dedans ?
- Que tous les enfants et adolescents puissent vivre une vie plus paisible, dans un cadre adapté et qu'ils puissent être eux même sans avoir peur. Je veux que chaque personne puisse se développer comme elle l'entend, et ne pas être rejetée pour ça, expliquais-je.
- C'est un très beau projet en tout cas, me dit sa mère avec douceur.

    Le repas avance et reste animé de discussion, Karen est totalement détendue maintenant et a retrouvé son sourire et sa joie de vivre habituelle. A la fin du repas, Carla insiste pour me faire visiter cette grande maison, je la suis donc.

Point de vue de Karen :

    Je retrouve ma mère et Camille dans la cuisine, et les rejoins pour les aider à faire la vaisselle. Elles me regardent tour à tour et Camille me lance :

- Elle est géniale.
- Tu le penses vraiment ?
- Oui réellement, elle est parfaite pour toi je trouve, m'explique-t-elle.
- Vous vous êtes rencontrées comment ? me questionne mon père en arrivant.
- Je l'ai formée dans le bar où je travaillait et on s'est tout de suite plu, on a découvert qu'on habitaient le même immeuble. Mais on a découvert que... j'hésite mais poursuis. Que j'étais sa prof et du coup pour ne pas avoir de problème on a arrêté de se parler... Sauf qu'on ne pensait qu'à l'autre tous le temps et qu'un jour, totalement par hasard, on s'est croisés en soirée il y a un mois et on y tenais plus... Alors voilà on restent discrètes même si c'est risqué, on sera tranquille à partir du 5 juillet.
- Je suis fière de toi ma fille, me lance ma mère.
- C'est vrai? Tu n'es pas en colère ? demandais-je les larmes aux yeux.
- Oui ma chérie, même si elle est jeune, dans sa tête elle semble bien plus âgée, elle est très bien, me rassure-t-elle.

    On se fait un câlin collectif, et c'est à ce moment que mes frères et Carla reviennent. Ils se joignent à nous. C'est un truc de famille. Aurore reste en retrait et nous regarde. Mon père lui fait signe de s'approcher et la place entre lui et moi. Elle semble mal à l'aise mais ravie d'être parmi nous. On se lâche et c'est l'heure pour Camille, Eliott et moi de partir. Lorsque mon père me serre dans ses bras, il me chuchote :

- Tu sembles si heureuse, j'ai la sensation que tu as trouvée la bonne...
- Oui je crois aussi, lui dis-je les larmes aux yeux.

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L avenir se précise pour nos belles jeunes femmes. Qu'adviendra t il pour elles?

Seule face à moi-mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant