Seule face à moi-même

Chapitre 6

    Je rentre ainsi dans son logis. C'est très simple, mais remplis. Je m'explique, sur chaque meubles, se trouvent une multitude d'objets. Malgré ces étagères remplient, sa demeure restait rangée. J'ai ainsi pu cerner une partie de son caractère.

- Tiens, si tu veux bosser, on peut s'installer sur la table, m'explique-t-elle.
- Ah, merci, dis-je en sortant de mes pensées.

    Je sors donc mes affaires, attache mes cheveux en un chignon défait, je n'ai jamais réussi à m'en faire un avec les cheveux bien rangés. Je me lance dans mes devoirs de maths, pendant que Karen pose ses copies et s'empresse de les regarder. Je remarque que ce sont les copies d'informations qu'on a remplis ce matin. Je pourrais aisément connaître des informations privées sur les autres personnes de ma classe, mais je détourne le regard. Je n'aimerais pas que l'on me fasse la même chose. Je me reconcentre donc sur mes propres activités.

 
    Vingt minutes plus tard je referme mon cahier et remarque que Karen a fini avec son propre travail de recensement, et qu'elle me regarde.

- Ça fait longtemps que tu as finis ? La questionnais-je.
- Cinq minutes environ, tu étais vraiment dedans, je ne voulais pas te déranger. Me répond-elle calmement. Tu veux boire quelque chose, un café ?
- De l'eau s'il te plaît, lui répondis-je en m'étirant.

     Elle me sert et revient avec son café. Je vois bien qu'une question la taraude, et qu'elle n'ose pas la poser.

- Vas-y je t'écoute, lui assurais-je amusée.
- Pourquoi tu n'as pas mit d'informations sur toi à part ton nom, et ton adresse ? Finit-elle par lâcher
- Je préfère garder ma vie privée, et ma vie au lycée séparées, répondis-je franchement.
- Tu n'aimes pas qu'on en sache trop sur toi pas vrai, elle hésite mais continue, tu as une sorte de carapace qui te protège n'est ce pas ?
- Sûrement... un silence s'installe mais je reprend. Tu semble être quelqu'un d'ouverte, elle me regarde avec des yeux interrogateurs. J'ai une théorie sur le fait que le lieu de vie d'une personne reflète sa personnalité. Ton appartement est remplis de babioles de différents pays, reflétant ainsi les expériences que tu as vécu. Mais en même temps, ça reste rangé, net, comme si malgré tout ça, tu savais exactement ce que tu voulais. Où tu allais aller, que tu te connais et que tout va bien intérieurement.

     J'ai lâché ça d'une traite, comme pour l'empêcher de continuer à me questionner, mais en même temps, obtenir des réponses à mes propres questions.

- Donc tu n'as vraiment pas envie de parler de toi ! Rigole-t-elle.
- Touchée, souriais-je en buvant une gorgée, elle ne semble pas non plus enclin à me parler de son passé.

   Oh un message,
«  Sarah : Ca te dis de venir dormir chez moi demain, j'ai proposé à Mia aussi. »

    Je grimace, Karen m'interroge du regard

- Une amie ma proposé de dormir chez elle demain, lui expliquais-je.
- Et quel est le problème ? Me demande-t-elle.
- Je n'aime pas sortir de chez moi, enfin, je n'aime pas découcher... me confiais-je.
- Comment ça ? Tu ne vis plus avec tes parents ils me semblent, tu as plus de libertés, tu pourrais sortir et t'amuser sans couvre feux, profite ! Me conseille-t-elle.
- Non, je suis assez casanière, je ne sors pas les week-end, enfin pas le soir en tout cas
- Ça veut dire que tu ne rentre jamais chez tes parents le week-end ? Me demande-t-elle tout en utilisant des pincettes, elle sait que je n'affectionne pas ce sujet.
- Non, on n'est pas en bons termes. J'attends juste que mon frère se décide à venir me rendre visite un jour, même si c'est pas facile pour lui sans l'autorisation de ses parents. Me livrais-je, je n'en avais pas parlé depuis un bout de temps.
- Il a quel âge ?
- 15 ans, il s'appelle Pierre, il est adorable, très mature et marrant. On s'adorait et c'était mon meilleur ami en même temps que d'être mon frère. C'est très dur de vivre loin de lui... dis-je avec un sanglot dans la voix en évoquant ce souvenir.

     Karen pose sa main sur la mienne, cette tendresse nouvelle me rend toute chose. Je décide de me ressaisir, mais elle me demande :