Point de vue D'Aurore :
Respire, respire, respire ! Ça va pas le faire, pourquoi je fais ça déjà ? Putain, c'est le pire jour de ma vie, qu'est-ce qu'il se passe putain ? Je crois que je suis en train de faire une crise de panique là !
- Aurore, ça va ? s'inquiète Chloé de l'autre côté de la porte.
- Ca va aller, ajoute Sarah. Respire, respire.
→ Flashback : LA VEILLE ←
On est le 29 juin 2024, quand j'y repense, ça fait plus de cinq ans que Karen et moi sommes ensemble. Cinq ans putain ! On a traversé une vie presque paisible, mais heureuse ensemble. Nous avons décidé d'emménager ensemble en Novembre de ma première année à l'université. De toute manière ça n'a pas changé grand-chose étant donné qu'on vivait toujours chez l'une ou l'autre. Nous avons donc tout d'abord vécu dans un petit appartement avec une chambre d'amis et un petit balcon. Puis, trois ans plus tard, on a décidé de voir plus grand, et plus dans nos critères et projets communs... J'avais juste commencé mon travail d'assistante sociale et Karen étant passée professeure titulaire dans mon ancien lycée, elle gagnait plus d'argent qu'avant. On a donc maintenant un appartement avec un plafond terrasse. En gros, c'est un extérieur, mais sur le toit, et il n'appartient qu'à nous. On a trois chambres et une suite parentale. Oui, dans Paris c'est cher ! On a pu acheter ce magnifique appartement grâce à un terrible évènement.Un jour, peu avant ses 18 ans, Pierre, dans une énième dispute, a reproché à mon père de m'avoir jeté pour mes attirances sexuelles et de le forcer à reprendre l'affaire familiale. Mon père l'a poignardé et ma mère l'a encore une fois laissé faire. J'ai donc été contacté par l'hôpital et j'ai prit la charge de Pierre jusqu'à sa majorité. Il a donc porté plainte et j'ai moi même fait la même chose, avec mon « kit agression ». Mon père a été envoyé en prison, mais ma mère y a échappé. Un jour, on a apprit qu'en prison, une bagarre à mal tournée, et mon père en est mort.
Honnêtement, ça a été une sorte de délivrance pour moi. Pierre et moi ne parlions plus à notre mère pour des raisons évidentes. Lorsque nous avons reçu un appel du notaire, nous informant que nous récupérions les parts de la société et l'héritage de nos parents. Nous ne comprenions pas pourquoi cela arrivait, étant donné que cela devait revenir à notre mère. C'est donc le notaire qui nous a informé du suicide de notre mère deux semaines avant. Ca a été un choc pour nous... Plus pour Pierre que pour moi, mais ça a été dur. D'un commun accord, Pierre et moi avons tous vendu, les parts d'entreprises, les placements dans d'autres entreprises, les mises en bourses... Puis nous nous sommes partagés en deux l'argent récolté. On a donc eu un joli pactole chacun. L'achat de cet appartement a été l'une des seules bonnes choses que mes parents m'ont « apportés ». Karen a été là lors de toutes ces épreuves, et notre amour n'a fait que grandir. C'est pourquoi, il y a environ 10 mois, je l'ai demandé en mariage. Oui, moi, Aurore, qui a peur de l'engagement, ai demandé la main de ma copine. J'ai hâte de la voir dans sa robe de mariée... Oui, demain, je pourrais enfin dire que Karen est ma femme...
→ Fin du flashback ←
- Je ne peux pas, j'ai peur ! Pourquoi je l'ai demandé en mariage déjà ?! criais-je presque.
- Parce que c'est la femme de ta vie, et que... Putain Aurore déconne pas ! Tu l'aimes et tu flippes juste pour rien là ! m'engueule Chloé.
Chloé c'est une de mes meilleures amies, je l'ai rencontré à la fac et elle est devenue l'une de mes amies les plus chères. Sarah est l'une des seules amies que j'ai gardée du lycée. Elle et Tahir sont restés des amis proches. Bien entendu j'ai invité les autres de « la bande » du lycée à mon mariage.
- Ne te stresses pas, je suis sûre que tu appréhendes pour rien et lorsque tu seras devant le maire, en la voyant, tu vas être plus que sûre de ton choix, essaie de me rassurer Sarah.
- Tu crois ? me calmais-je.
- J'espère que t'as pas pleuré, parce que sinon ton maquillage va devoir être refait, et on n'a clairement pas le temps, me lance Chloé.
- Nan, mais je sais pas si je suis jolie... leur confiais-je, plus calme à présent.
- Sors de cette pièce et on verra ma belle, se radoucie Chloé.
Je déverrouille la porte, et l'ouvre. Chloé et Sarah sont les seules dans la pièce, mais lorsqu'elles me voient dans ma robe blanche elles ne disent rien et m'observent.
- Je le savais, je suis moche ! dis-je sur le point de pleurer.
- Nan, tu es juste à couper le souffle, me lance Pierre, qui est rentré dans la pièce au même moment.
- Oui, tu es juste, wouaw... confirme Sarah.
Pierre s'approche et je le serre dans mes bras. Il me caresse le dos et me dit :
- Je suis venu parce que j'avais peur que tu flippes et que tu annules le mariage. Tu l'aurais regretté toute ta vie...
- Nan, jamais je n'aurais fait ça, dis-je honteuse.
- Tu aurais dû être là il y a 5 minutes... rit Chloé et touchant le bras de Pierre.
Depuis qu'ils se sont vu il y a quelques temps pour les préparatifs du mariage, ils ne se lâchent plus quand ils se voient... Je ne sais pas s'il y a déjà eu un truc entre eux, mais si ce n'est pas le cas, ça va bientôt arriver.
- Bon, c'est l'heure, on y va ? m'impatientais-je soudain.
On part donc tous les 4 dans la voiture en direction de la mairie. Elle se trouve dans le village des parents de Karen, en banlieue de Paris. J'ai donc passée la nuit à l'appart pendant que Karen était chez ses parents. Malgré ma grande insistance, c'est Pierre qui a pris le volant pour la mairie, et je me suis retrouvée à l'arrière. On doit retrouver Tahir directement à la mairie parce qu'il n'y aurait pas eu assez de place pour lui dans la voiture à cause de ma robe. Quand on arrive, la voiture qui emmène Karen n'est pas encore garée. Alors je me dépêche de sortir et de courir jusqu'à la mairie pour ne pas qu'on se croise avant LE moment de la cérémonie. Je vois Tahir, le serre dans mes bras, et Sarah nous rejoint. Nous partons nous isoler dans une salle de la mairie, comme nous l'a demandé le maire. En effet, ce sont mes témoins. J'ai hâte de la voir. Plus que 25 minutes avant d'être libérée.
Point de vue de Karen :
- Tous le monde est attaché ?! demande mon père comme si on allait en sortie familiale.
- Papa, dépêche toi ! Sinon je vais être en retard à mon propre mariage ! m'écriais-je.
- Oh ça va Karen, on n'est pas en retard, s'énerve Camille en se caressant le ventre.
- Depuis que tu es enceinte tu es irritable Camille, lui reprochais-je.
- Depuis ce matin tu es casse couille Karen, répond elle sur le même ton.
- Oh ! Ca suffit les gamineries ? nous lance Carla.
- Oui ça suffit, c'est une super journée aujourd'hui, c'est le mariage de ta sœur, Camille, donc stop ! Et chérie arrête de stresser, tu es magnifique, et ça va très bien se passer.
- Hum...
Arrivé à la mairie, tous nos invités se trouvent déjà devant. Je descends de la voiture avec ma longue robe blanche et tous le monde m'applaudit. Je me dirige vers l'autel, suivie de tous mes invités. Avant d'entrer dans la salle, je m'arrête, respire un grand coup, et me décide à entrer. Lorsque mes yeux se posent sur elle, je la vois agitée, stressée à mort. Je le savais, elle a dû en baver ces dernières heures. Mais ce que je savais aussi, c'est que dès que nos regards se seraient croisés, tous nos doutes disparaîtraient. Mon Dieu, ce qu'elle est étincelante avec cette robe de mariée qui lui va à ravir... Elle épouse ses formes et, puisqu'elle est à manche courte, pas comme la mienne, elle laisse voir sa peau hâlée qui contraste avec le blanc resplendissant de sa robe. C'est la plus belle femme du monde, et elle sera bientôt mienne.
Nous nous tenons la main, et le maire commence la cérémonie. À l'issue de celle-ci, il nous pose la question fatidique.
- Madame Karen Ramirez, consentez vous à prendre pour épouse Madame Aurore Fouchet ?
- Je le veux, dis-je en fixant les doigts de ma bien aimée, étant donné que j'accompagne ses mots en glissant la bague à son doigt.
- Madame Aurore Fouchet, consentez vous à prendre pour épouse Madame Karen Ramirez ?
- Bien sûr que je le veux, me dit-elle en me regardant droit dans les yeux.
- Alors je vous déclare officiellement mariées, vous pouvez vous embrasser pour sceller cette union !
Et c'est ce que nous fîmes. C'est un baiser plein de promesses et d'un amour profond. Je sens même une larme couler sur la joue d'Aurore, que j'essuie de ma main, une fois notre baisé achevé. Nous sortons ensuite main dans la main de la mairie tandis que tous le monde nous lance du riz, et des pétales de roses. C'est un des plus beau moment que j'ai vécue ces derniers temps... J'espère que le photographe a pris de beaux clichés de ce moment !
Ma mère s'approche de nous en pleurant et me prend dans ses bras, se retourne et fait de même avec Aurore, qui fut, je l'ai bien vu, extrêmement touchée par la démarche. Après la séance photo, nous nous séparons une énième fois, Aurore et moi, pour retourner se changer, pour la soirée post mariage. Personnellement j'ai choisi une robe verte émeraude qui met en valeur mes cheveux roux. J'ai hâte de voir comment Aurore aura décidée de s'habiller...
Point de vue d'Aurore :
Quand j'arrive à la réception, tous les invités me félicitent chacun leur tour. Je les remercie et pars en quête de Karen, sachant qu'elle est arrivée. Je la cherche des yeux mais ne la trouve pas. Soudain, deux main m'enlacent les hanches et un souffle à mon oreille me conte :
- Bonsoir Madame Ramirez, vous êtes magnifique dans cette robe blanche.
Je suis vêtue d'une robe blanche, avec un petit décolleté, elle est cintrée, mais lâche sur le bas du corps. J'ai décidé de prendre le nom de Karen, car le miens me venait de mon père, et que je fais clairement plus latino que Karen ! Je me retourne donc, et en voyant ma femme je lance :
- Bonsoir madame Ramirez, ne peut-on pas couper court à cette réception et passer directement à la nuit de noce ?
- Même le jour de notre mariage tu restes perverse ! dit elle en levant les yeux au ciel.
On rit, puis l'on se dirige vers nos invité, et la soirée de mariage commence. Elle se déroule bien, entre diapo de mon frère et des parents de Karen, et le discours à la fois drôle et super émouvant de Tahir, les émotions sont à leur paroxysme. Puis, le moment d'ouverture du bal arrive.
Karen et moi nous levons, et nous dirigeons au centre de la piste. Nous entamons la première danse, sous les regards de tous le monde. Nous avons choisi une danse de salsa douce. Nous avons donc prit des cours, et de l'extérieur, on doit être magnifique... Une fois que d'autres personnes arrivent sur la piste de danse, on prend une danse plus calme. Karen me regarde et me dit :
- Je suis fière que tu sois là, à mes côtés, et j'espère te rendre heureuse toute ta vie, pour que nous vieillissions ensemble. Je t'aime Aurore.
- Tu sais, au tout début de notre histoire, je savais que tu serais la bonne, je me suis même dis « un jour, elle sera ma femme » et regarde où on en est aujourd'hui ! Alors, je promet de te chérir et de te faire passer en première tous les jours de notre vie. Je t'aime plus que tout au monde Karen, tu es mon évidence.On conclus ces promesses par un baiser plein de tendresse et d'avenir.
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Seule face à moi-même
RomanceNouveau lycée, nouvelle vie... Cliché comme début d'histoire n'est ce pas ? Aurore, une jeune femme de 18 ans, née le 1er Janvier, est un peu en décalage avec sa génération, plus mature disons. Elle n'aime pas se prendre la tête, même si elle est d'...