Seule face à moi-même

Chapitre 13

     Je me réveil à cause d'un rayon de soleil qui arrive pile sur mes yeux. Rahhh... Je ne pourrais plus me rendormir c'est sûr. Du coup, je décide de me lever. Mais un poids m'en empêche. En effet, mon bras est coincé sous ma bien aimée. Je vais devoir user d'une stratégie très élaborée afin de me dégager sans la réveiller. Je retire donc mon bras avec précaution et vérifie qu'elle dort toujours, et c'est le cas. Elle est très belle quand elle dort.

 
    Je décide de cesser de la contempler dans son sommeil car si elle se réveille et qu'elle me voit au pied de son lit à la regarder, elle va fuir c'est sûr ! Je pars donc vers ma cuisine et commence à préparer le petit déjeuner.

 
     Puisque lorsqu'il est prêt, Karen n'est toujours pas levée, je me dirige vers la salle de bain, je me douche, et me maquille légèrement, juste histoire de camoufler quelque peu mes cernes. Je remarque d'ailleurs que j'en ai moins que d'habitude aujourd'hui. Étrange...

 
    Je mets un t-shirt blanc et un short en jean taille haute, me prépare un thé à la menthe et me pose sur mon canapé en révisant quelque cours en l'attendant.

    C'est une heure plus tard qu'une voix endormie me sort de mes révisions :

- Tu es déjà en train de réviser ?
- Bonjour à toi aussi. Et oui, puisque Madame préfère dormir, je me suis dit que ça ne me ferais pas de mal, rétorquais-je en lui faisant un clin d'œil.
- Hum, bonjour princesse, elle m'embrasse et se dirige vers la table. Ca à l'air bon !

     On prend donc notre petit déjeuner en silence, pas un silence pesant, au contraire. Ce silence est celui de la plénitude. Je me sens bien. Je lui demande donc :

- On fais quoi à manger ?
- Oh, je suis désolée, j'ai complètement oublié de te le dire, mais je vais manger chez mes parents à midi, je suis désolée princesse, elle m'embrasse la tempe.
- Ce n'est rien, et puis j'aurais du m'en douter, tu fais ça quasiment chaque week-end, lui répondis-je avec un sourire rassurant.
- La semaine prochaine tu n'as qu'a venir avec moi ! s'empresse-t-elle de me proposer.
- Je ne sais pas... Je ne veux pas vous déranger ta famille et toi... lui dis-je gênée.
- Nan, tu es ma copine et je veux te présenter à mes parents si tu es prête bien sûr.
- Je n'ai jamais fait ça... Mais il faut bien une première fois à tout, lui répondis-je en stressant déjà.

    Elle décide ensuite de rentrer chez elle sur cette promesse, afin de pouvoir se changer et se préparer. Au final ça tombe bien, demain débute la dernière semaine de révision avant les épreuves du bac. Même si je sais que je l'aurais, je préfère me concentrer et réviser une dernière fois.

Point de vue de Karen :

   Je suis finalement préparée et je sors de mon appartement en me dirigeant vers ma voiture. J'y monte et me mets en route jusqu'à chez mes parents. Sur le chemin, je repense à ma première nuit avec Aurore. C'est incroyable comme elle veut toujours être parfaite et tout prévoir ! C'est marrant comme de l'extérieur elle semble si confiante, alors qu'en réalité elle ne l'est pas du tout... Cette façon et cette maturité qu'elle a de gérer sa vie... Ça me donne vraiment envie de la rassurer, et d'être avec elle pour qu'elle m'étonne chaque jour.

 
    Après cette réflexion, je me rends compte que je suis déjà arrivée devant chez mes parents. Je me gare dans l'allée et descends de la voiture. Je rentre sans même prendre la peine de frapper, c'est chez moi après tout !

 
      Mes frères Eliott et Edgar se trouvent devant la console dans les salon. Eliott a 19 ans, il est en IUT de physique chimie et souhaite devenir ingénieur, il rentre à la maison seulement les week-end. Quant à Edgar, c'est le petit dernier et il a eu 14 ans.

- Ça va les gars ? leur demandais-je en leur faisant la bise.
- Nickel, répondirent-ils en cœur.
- Ces ados... lançais-je en étant consciente de la réponse à venir.
- Eh ! Je suis plus ado moi, je suis un homme majeur et vacciné ! réplique Eliott.

    Je les laisse en entrant dans la cuisine. Ma mère et mon père s'y trouvent, ainsi que Carla. J'embrasse ma sœur et ma mère qui est au téléphone avec mon autre sœur Camille, 23 ans. Je me dirige ensuite vers mon père et le prends dans mes bras. J'ai toujours eu une relation fusionnelle avec lui. Et ça a d'ailleurs été lui, qui a été au courant en premier pour mon homosexualité. Il l'a très bien pris et cela a d'autant plus resserré nos liens.

- Camille ne vient pas aujourd'hui, mais elle a promis qu'elle viendrait dimanche prochain, m'informe Carla.
- Ah merde. Mais bon je préfère qu'elle soit là la semaine prochaine qu'aujourd'hui.
- Pourquoi ça ? m'interroge-t-elle.
- J'en parlerais à table tout à l'heure.
- Dacc, tu peux vérifier mon devoir écrit d'espagnol s'il te plaît ?
- Bien sûr, montre moi, lui souriais-je.

     Je la corrige donc pendant un quart d'heure, puis nos parents nous appellent pour aller manger. Nous nous installons donc sur la terrasse. La conversation va bon train, entre les cours des plus petits, et les cours d'Eliott. Nous en arrivons au dessert lorsque je deviens le sujet de conversation.

- Et toi Karen, comment ça se passe ? C'est bientôt les vacances, tu as été contente de ton année ? me questionne ma mère.
- Très bien, on a finit le programme et j'ai même eu le temps de leur faire des révisions, leur affirmais-je tout sourire.
- Et à part ton travail, dans ta vie perso ça va ? lance mon père un sourire en coin.
- Effectivement, j'ai... rencontré quelqu'un... leur confiais-je.
- C'est vrai ?! s'exclame ma mère.
- Ca fais combien de temps ? me demande à son tour Eliott.
- Ca fait à peine deux semaines, mais ça faisait longtemps que ça couvait, leur expliquais-je.
- Et qui est l'heureuse élue ? s'intéresse mon père.
- Elle s'appelle Aurore, elle est grande, brune aux cheveux bouclés. Elle a de magnifiques yeux vert et elle est extrêmement mature et forte, leur confiais-je des étoiles dans les yeux.

     Ma sœur me lance un regard entendu qui en dit long. Elle est fière de moi, que j'ai réussit à surpasser mon appréhension.

- Tu sors avec une grosse ? s'étonne Edgar.
- Mais non ! riais-je. Elle a une taille de guêpe si tu veux tout savoir.
- Très bien alors, si ma fille est heureuse, alors je le suis ! dit mon père.
- Et tu comptes nous la présenter un jour ? Peut être pas tout de suite vu que c'est tôt... me questionne ma mère.
- En réalité, j'aimerais bien vous la présenter la semaine prochaine, si vous êtes d'accord avec ça...
- Ça à l'air sérieux dit donc ! lâche Eliott. D'habitude tu ne nous les présente pas, ou seulement si ça fais au moins 6 mois que vous êtes ensemble.
- Oui, mais là, c'est différent... avouais-je.
- Invite la à dîner la semaine prochaine alors ma chérie, finit par décider ma mère.

     Je souris et acquiesce. Nous continuons notre repas dans la joie et la bonne humeur.

Point de vue d'Aurore :

    On est mercredi. Cela fait maintenant quatre jours que je suis enfermée chez moi à réviser et que je sors seulement pour faire mes courses. En effet, pendant ma semaine de révision et le passage du bac, Ben, le patron du bar m'a laissé, ou plutôt forcé à ne pas travailler. J'avoue que c'est pas mal cool pour moi. Alors que je fais une petite pause entre mes révisions, je consulte mon téléphone. Deux messages s'affichent :

« Karen : Je sais que tu es en pleine révisions, mais tu as besoin de faire une pause et j'ai besoin de te voir, tu me manques terriblement !S'il te plaît j'ai besoin de tes bras, dors chez moi ce soir <3
Aurore : Je viendrai tu me manques aussi <3 »

    J'ouvre le second et mon cœur s'arrête.

« Pierre : Salut grande sœur, je sais que depuis ton départ on ne s'est pas parlé, et que tu n'as sûrement plus envie de me parler, mais puisque je passe mon brevet la semaine prochaine, je voulais savoir si tu voulais qu'on se voit la semaine d'après. Les parents penseront que je pars avec mes potes au bord de la mer pour fêter la fin du brevet. Donc si tu n'es pas trop fâchée, appel moi. »

      Les larmes au bord des yeux, je décide de ne pas répondre tout de suite, et me reprends. Non Aurore, ne pleure pas c'est une bonne nouvelle après tout. J'en parlerai avec Karen ce soir.
Après ce message, il m'est impossible de continuer de travailler, alors je décide de faire quelque chose que je n'ai pas fait depuis mon arrivée ici, un peu de shopping. Je veux toujours garder mon argent au cas où et pour l'avenir. Mais je ne pense jamais a moi, et cette fois, j'ai décidé de profiter !

 
     J'envoie donc un message à Sarah et Mia, pour leur proposer d'aller faire les magasins, ce qu'elles acceptent sans hésiter. Nous nous rejoignons donc une heure plus tard dans une rue marchande, où se trouvent nos magasins favoris.

- Depuis quand Aurore fait elle du shopping ? nous questionne Sarah en rigolant.
- Une envie, répondis-je.
- Alors allons-y ma chérie, tu vas être magnifique ! imite Mia.

    Nous passons donc le reste de l'après midi de magasins en magasins et je finis par dépenser 200 euros. Outch, non pas que mon compte en banque en soit réellement affecté, cependant, je n'ai pas l'habitude de dépenser autant. Dans le dernier magasin que nous fîmes, de la lingerie sexy attire mon attention. J'ai des sous-vêtements à dentelle, cependant, celle-ci est un ensemble blanc, qui retombe sur les jambes et est vraiment très sexy.

- Je sens que tu nous caches des choses niveau vie sentimental Mlle... me chuchote Mia.
- Tu m'as fais peur, dis je en sursautant. J'ai peur que ça soit trop provoque...
- Bien esquivé, mais pour répondre à ta question, je pense que tu seras irrésistible là dedans, m'avoue-t-elle.
- Je le prends alors ?
- Qu'est ce que tu vas prendre ? demande joyeusement Sarah.
- Euh, ça... dis-je timide.
- Oh, c'est... ajouré, exprime-t-elle tout en s'efforçant de ne pas rougir.
- Tu devrais en prendre un Sarah, ajoute Mia. Ca en ferait craquer plus d'un...

      Sarah devient rouge pivoine. Je passe à la caisse, paye ce dernier article, et sors. Sarah n'est pas avec nous quand nous sortons de la boutique. Mia commence à vouloir rentrer dans la boutique, mais Sarah ressort, un sac plastique à la main.

- Qu'est ce que tu as acheté ? la questionnais-je.
- Un T-shirt, s'empresse-t-elle de répondre.
- Un T-shirt qui ressemble plus à des sous-vêtements en dentelle noir si tu veux mon avis, dis Mia en jetant un coup d'œil dans le sac.
- Mais ! crie Sarah en retirant le sac.
- Tu sais, il n'y a rien de honteux Sarah à acheter ce genre de sous-vêtements. Si ça te plaît, c'est le principale ! la rassurais-je.

     Et c'est ainsi que se termina notre journée entre filles, et par la même occasion, que je rejoignis Karen.

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Le retour!!!!