Atlantide - La Prophétie des Nymphes

§ PROLOGUE §

Extrait du rapport classé secret du sous-général Azrill ôl Dhore au Conseil d'Elifédia, 8ème année de règne de Tibor.

« C'est avec regrets que je déclare avoir constaté par moi-même et ce en la présence de mes agents Mike ôl Mirhil kâ Beryl et Hadia ôl Mirhil, la disparition de Sa Majesté Tibor ôl Standor kâ Ramida et de Notre Splendeur Leisla ôl Standor. 

Nous confirmons que l'explosion qui a dévasté la salle d'audience à 10h43 très précisément est à l'origine de ce drame. Nous ne pouvons néanmoins pas affirmer que le couple royal est décédé dans cet incident au vu des pièces à convictions n°4 et 5. En effet, l'explosion n'a eu lieu que deux minutes après l'arrivée de la fumée sombre qualifiée de ''démoniaque'' par les témoins, laissant le temps à la plupart des personnes présentes dans la salle d'audience de s'enfuir. 

Selon notre rapport, sur les deux cents individus présents, seuls cinq sont décédés dans l'attentat et cinquante ont été blessés. Les seules disparitions signalées à ce jour sont celles du Roi et de la Reine d'Elifédia, ce qui nous porte à croire à un enlèvement. Cependant, je prie le Conseil de rester prudent sur ses conclusions et de prendre en compte le fait que cette attaque avait pour but de tuer. En effet, selon le rapport de nos experts (voir pièce n°7), cette explosion est due à une arme de type T. 

Je tiens à préciser que certains d'entre eux pensent que la fumée et l'explosion étaient deux choses distinctes, arrivées au même instant par pure coïncidence. D'autres vont jusqu'à affirmer que l'explosion ne visait pas le couple royal. Les hypothèses sont nombreuses et confuses, mais aucune ne semble parvenir à expliquer réellement le but de cet attentat.

Je profite également de ce rapport pour signaler la disparition de la Princesse. Selon des témoins, cela fait déjà près de deux semaines que l'enfant n'a pas été vue à la Cour. Si les rumeurs affirment qu'elle est malade et a été envoyée chez sa tante, la Comtesse Calysse ôl Ramida, afin de guérir ; les lettres retrouvées dans la chambre de Notre Reine nous prouvent le contraire. Il y a en effet dans ces courriers (joint en pièce n°8, 9 et 10) des éléments prouvant que Madame la Reine Leisla ôl Standor se savait en danger et avait prévu de s'enfuir. Elle aurait, selon nos hypothèses, confié sa fille unique à une personne de confiance, loin de la capitale et des tumultes actuelles. L'identité de ce contact nous est actuellement inconnue et aucun indice ne semble pouvoir nous mettre sur la piste de l'enfant.

J'ai bien peur, Messieurs, que la disparition des membres de la famille royale ne soit fatale à l'avenir politique d'Elifédia. Par les temps qui courent, je vous prierai donc de faire preuve de la plus grande discrétion quant à cette triple disparition et de mettre tous les moyens en œuvre afin de garder sur le trône la famille Ramida pour les raisons que vous connaissez.

Si je puis oser vous suggérer quelqu'un, ce sera la grand-mère du Roi, épouse de notre ancien souverain. Sa personnalité remarquable et respectée ainsi que sa loyauté envers son petit-fils nous sera salvateur.

Je vous prie d'agréer, Messieurs les Conseillers, mes respects les plus distingués. 

SG : A. ô. D.»

°§°¥°§°

Lettre classée restreinte du Général Azrill ôl Dhore, 11ème année de règne d'Angon.

« Messieurs les Conseillers,

Je prends le risque de m'adresser à vous pour vous faire part de la chose suivante : je pense avoir trouvé ce que nous cherchons.

Malgré le fait que je saisisse parfaitement la situation urgente du Royaume, je vous prierais de bien vouloir comprendre les raisons me poussant à ne pas vous en dire plus pour le moment.

Je connais votre empressement et vous promets de vous satisfaire au plus vite, mais les frais engagés dans cette mission, qu'ils soient humains, temporels ou matériels, sont bien trop importants pour risquer de précipiter les choses.

Je sais que vous me tenez en haute estime et jure de ne pas vous décevoir.

Votre dévoué.

G : A. ô. D. »