Une histoire de fesses

Le temps d'une histoire

C'est dur d'aimer. Surtout lorsque l'on rejette les marques d'affections. Se tenir la main en public, se donner des surnoms, s'embrasser, se regarder avec amour. Ce sont des choses que nous ne faisons pas avec Maxime. Bien que nous soyons désormais en couple depuis quelques semaines rien de notre relation n'a changé, mis à part que nous sommes exclusifs pour le sexe. J'ai effectivement développé des sentiments amoureux à son égard mais ils ne sont pas aussi fort que je ne le pensais. Le voir enjôler d'autres filles ne me rend pas jalouse, je suis stoïque à ce sujet, disons que j'ai l'habitude avec notre ancienne relation. Il est de même de son côté lorsque je lui annonce que mon collègue m'a de nouveau draguer ou qu'un mec m'a abordé dans la rue. C'est un point positif dans notre relation. Pas de jalousie, pas de possessivité, pas d'amour. Voilà le soucis. Nous aimons-nous vraiment ? Dans un geste romantique, je tends ma main vers celle de Maxime. Celui-ci dévie sa trajectoire et vient allumer sa clope. Je soupire et attends qu'il range son briquet pour enlacer nos doigts ensemble. Il hausse un sourcil à mon geste puis sourit en coin.

"- Nous n'agissons pas comme un couple.

- Devons nous agir comme un couple pour en être un ?

- Les couples s'aiment. Nous aimons-nous ?"

Maxime lève le regard vers le ciel faisant mine de réfléchir, puis sourit, serrant ma main dans la sienne un peu plus fortement. Son regard s'accroche au miens avant qu'il ne m'offre un doux baiser.

"- Je t'aime. Peut-être pas de manière amoureuse, mais je suis bien avec toi."

Je ne peux m'empêcher de sourire. 

Maxime me raccompagne jusqu'à chez moi. Rien n'a changé dans cela, nous parcourons les boutiques de vinyles tous les samedi, prenons un verre en terrasse, dansons dans les rues lorsque un musicien vagabond joue de sa guitare et rigolons comme de bons enfants. Nous nous draguons de belles phrases bien beaufs faisant rires les tablées et nous parcourons quelques villages pour acheter des bougies ou simplement respirer l'air frais lors d'une balade. Nous parlons beaucoup, toute discussion est intéressante, un brin amusante et confortable. J'ai rencontré ses meilleurs amis, deux jeunes hommes fabuleux, attrayants, passionnants et l'un deux parle avec les mains, toujours en train de faire de grands mouvements. Cela est très amusant, étant donné sa maladresse. C'est sa manière de draguer, souvent non désirée mais si en discutant, il bouscule de la main une jeune femme ravissante, il n'hésite pas. Je me suis bien amusée. Le trio est attachant. Plutôt attachiant ensemble mais sympathique. Julie n'a toujours pas rencontré Maxime bien que cela fasse trois mois que nous nous côtoyons. Elle ne cesse de me harceler à ce sujet, elle n'est pas la seule. Les garçons se sont mis à me questionner à propos de mon "amoureux secret". Ce surnom me fait bien rire. Alors avec le blondinet et la bande, nous nous sommes mis d'accord pour faire les présentations le vingt-quatre de ce mois. Samedi dans deux semaines. J'ai le temps de me préparer mentalement, surtout de préparer Maxime aux questionnements de mes amis ainsi qu'à leurs caractères. Je suis certaine qu'ils vont très bien s'entendre ensemble. Antoine m'a promit que Stan ne serait pas là, et je croise les doigts pour que ce soit le cas. J'imagine bien la scène : deux exs font les présentations de leur amant respectif. Magnifique. Dans un sens, j'aimerais qu'il soit là pour voir sa tête lorsqu'il rencontrera Maxime mais ce serait sadique, et un peu trop rempli d'espoir de croire qu'il serait déçu d'avoir rompu avec moi pour cette jeune femme gentillette. Je soupire. Evidemment que physiquement cette nénette est bien mieux que moi, mais zut, j'ai bien plus de piquant. J'espère... Ha ! Fichu manque de confiance en sois ! Je t'emmerde Stan ! Toi et ta nunuche ! Et son cul ! Merde !