Au pied d'un épicéa plus blanc que neige, un bébé tout tremblant de froid hurlait, se tortillant dans une fourrure d'ours entouré de bois de cerfs. Les rayons paresseux du soleil matinal de décembre perçaient les branchages des sapins noirs, et projetaient sur l'enfant des tâches jaunes qui caressaient son teint pâle et ses cheveux d'or. Il portait une petite couronne de fleurs et de légers flocons de neige venaient se déposer sur ses longs cils.
Plus loin dans la forêt, une joyeuse petite famille se baladait et riait , insouciante et de bonne humeur. Accompagné de ses deux parents, un petit garçon de 9 ans chantait d'une très belle voix une charmante berceuse parlant des étoiles et des merveilles du monde.La mère de l'enfant était belle comme le jour, et son sourire éblouissant faisait vibrer le cœur de son mari qui rougissait jusqu'aux oreilles, tout trois étaient ivres de bonheur. Tandis que les jeunes amoureux discutaient avec animation et complicité de leur mariage prochain, une idée candide jaillit dans l'esprit du garçon ; il allait faire un beau et grand bouquet, pour faire plaisir à sa maman !
Après avoir obtenu leur autorisation, l'enfant s'éloigna pour cueillir les plus jolies fleurs qu'il trouvait. Comme ses parents ne lui prêtait pas vraiment attention, il s'éloigna toujours plus loin et s'enfonçait dans la forêt de hauts sapins noirs." Ne t'éloigne pas trop mon petit lapin, ou un vilain loup te mangera pour le goûter !
Lui avait lancée sa mère, en voyant son enfant s'éloigner en sautant dans tout les sens. Andrew ne l'avais pas entendu, trop absorbé.Trente, cinquante, deux cents mètres plus loin, le garçon tout fier d'avoir terminé son bouquet leva enfin le nez, un grand sourire sur les lèvres. Celui ci s'effaça en une seconde. Il était perdu.
Paniqué, il se mit à pleurer et à crier de toute des forces s'interrompant parfois et tendant l'oreille, pour mieux entendre si ses parents le cherchait. Ses sanglots et ses sanglots et ses cris auraient déchiré le cœur des plus durs des rochers, personne ne lui répondait.
Il courait à en perdre haleine, dans la direction qu'il pensait avoir empruntée, et déboucha après plusieurs minutes sur une clairière magnifique bordant un lac plus beau encore. Ses cris de désespoir se mêlèrent à ceux d'un autre enfant, qu'il devina bien plus jeune. Alors Andrew se tut et écouta.
Non loin de lui, au centre du lac de cristal, gisait un petit îlot servant de base à un épicéa gigantesque. Il s'approcha de la rive, et vit qu'un petit être se balançait et pleurait, en agitant ses petits bras dodus de bébé, couché sur une pièce de fourrure. Quelle curieuse découverte ! Que faisait donc un bébé au milieu de la forêt en plein hiver, au pied d'un arbre si étrange ?
Il fit le tour du lac et traversa le pont, guidé par sa curiosité. Soudain, il fut prit d'une d'une violente envie de vomir ; des dizaines de cadavres de corbeaux jonchaient le sol autour du bébé, dans un chaos de sang et de cris. Chaque corbeau était transpercé d'une flèche en bois sombre, avait dans le bec une rose blanche qui semblait avoir pris racine dans leurs entrailles, et avait de dessiné sur la poitrine un symbole étrange, tracé à l'encre blanche. Andrew avait apprit à l'école qu'il y a des milliers d'années, les populations païennes de la régions organisaient ce genre de génocide d'oiseaux, en guise de sacrifice, pour apaiser les dieux de la Forêt qu'ils vénéraient. Mais selon sa maîtresse, ces pratiques barbares s'étaient évanouies lorsque les Romains ont conquit la région. C'est à n'y rien comprendre.
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Adonis et la Forêt Sombre
Mystery / ThrillerNoyé dans la lourde obscurité de la nuit, un jeune enfant trottinait joyeusement sur l'asphalte d'une route déserte. Le garçon avait l'habitude de s'absenter seul en pleine nuit pour observer les étoiles. C'était un rendez-vous quotidien qu'il avait...