Chapitre 26 Aurore partie 2

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Playlist

« Heart on fire » Scott Thomas.

« All through the night » Sleeping at last.

« The night we met » Lord Huron.

« Sunflower, vol. 6 » Harry Styles.

« Freeze you out » Marina Kaye.

« From where you are » Lifehouse.

Chapitre n°26

partie 2

Point de vue d'Aurore

Suite au retour de Céleste à l'appartement, j'ai continué à travailler sur mes projets de couture. Me plonger dans mes morceaux de tissus, retrouver mes aiguilles m'a manqué. Je prends de l'avance. Peut-être que ce n'est pas la bonne solution. Que parler avec elle calmement aurait été une meilleure idée mais je n'ai aucune idée de comment procéder. La dernière fois que je l'ai vue, elle n'avait qu'un an. Les choses ont changé; elle la première et je ne veux brusquer personne. La revoir récemment a tout changé. Personne ne peut le nier, la revoir âgée de quinze ans, les mêmes beaux yeux que dans mes souvenirs et de beaux cheveux blonds plus foncés. De plus, Bella a pris l'initiative de la retrouvée et sans que je m'y attende, elle a réussi. Elles ont discuté ensemble sans que je ne sache le fond de leur discussion. Bella a un pouvoir de persuasion redoutable. En tout cas, je ne le soupçonnais pas jusqu'à présent. Bella est retournée au Musée d'Histoire naturelle à l'heure actuelle. On lui a bien expliqué le fonctionnement du métro. Si elle se perd, elle m'appelle et j'arrive la chercher. J'agis sans doute de manière trop protectrice. Je ne veux pas l'étouffer en ne lui laissant pas de la liberté dans cette ville. Je n'ai pas reçu de message ni d'appel de panique de sa part alors je présume que ça se passe bien.

Matthéo a eu l'idée judicieuse de discuter avec Céleste qui a peur de me parler. Je préfère me tenir à l'écart pour au moins une journée. Ces vingt quatre heures ne vont pas suffire à me mettre les idées en place. Nous avons tous besoin d'explications, de mettre les points sur les « i ». Céleste comme moi et je peux comprendre ses réticences, nos vies ont été séparées alors qu'elle n'était qu'un bébé. En grandissant, les questions ont dû s'intensifier auprès des gens qui se sont occupés d'elle. Je suis reconnaissante de l'avoir retrouvée, qui plus est elle est chez moi. Vivre sa vie d'adolescente est nécéssaire pour elle, je ne peux pas la retenir dans une prison dorée. D'ailleurs, j'ai été suffisamment marquée par la « prison » qu'a été l'hôpital dans laquelle je suis restée enfermée avec Alice pour le savoir. Je me concentre sur mes aiguilles, la robe ne va pas se terminer toute seule. En parlant de robe, j'ai terminé et envoyé celle qui doit compter dans l'obtention de mon année. J'espère que mon travail sera apprécié. Je suis sur cette robe depuis un moment, je ne vois pas le temps passé quand je couds. Le résultat avance. Je mets la robe contre moi devant un miroir pour regarder l'effet qu'elle renvoie. La couleur me donne un meilleur teint. Mais je ne suis toujours pas à l'aise face au reflet du miroir. C'est encore difficile de faire face à un teint comme celui de Blanche-Neige sans émotions visibles par les humains dans le reflet du miroir. Ce complexe me fait encore du tords vis-à-vis de moi-même. Mais c'est une autre histoire.

Je ne vais pas m'excuser auprès de Céleste, de toute façon je doute que mes justifications ne suffiront à l'aider à obtenir des réponses puisque je n'en ai pas. Remuer le couteau dans la plaie n'arrange rien alors autant passer à autre chose. J'ai envie de tourner la page, autant pour elle que pour moi mais si elle veut se lancer dans des recherches alors d'accord je l'accompagnerai. Avant, elle doit vivre sa vie d'adolescente. N'en n'ayant pas eu une, je pense qu'elle doit quand même faire ses expériences, même si l'éternité lui tend déjà les bras. Ce n'est pas la bonne façon de la vivre mais sa transformation lui a été imposée, comme à moi et comme à nous tous en réalité et elle mérite de vivre sa vie. Je l'accompagnerai évidemment. Elle est plutôt distante alors je n'insiste pas. Parfois, je me demande ce que j'ai loupé. Si j'avais eu un bébé. Comment aurais-je fait pour m'en occuper, si je n'avais pas été changée en vampire des siècles plus tôt ? Au final, le temps défile à une vitesse incroyable et on en profite pas du tout. On est contraint de le supporter, un peu comme une sentence. Les humains eux profitent de ce temps pour construire une belle vie de famille (beaucoup de vampires en rêvent, cela parait banal mais cela a un sens pour nous) et ils ont raison de mettre ce temps à profit. Ce que j'aime chez Bella, c'est qu'elle se projette. Elle imagine un futur; aux côtés d'Edward bien sûr mais elle songe à entreprendre des études et à voir ses amis. Moi, j'y ai renoncé jusqu'à ce que je rencontre les Cullen et là, tout à changé. J'ai pu reprendre des études.

Après tout, nous avons l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant