Chapitre n°34 Matthéo

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Playlist

« If I could fly » One direction

« Between the stars » Canyon City

« I found » Amber Run

« 26 » Paramore

« All in my head » Fifth Harmony

« Magic » Sia

Point de vue de Matthéo

La nuit dernière fut la plus étrange car elle a été riche en émotion.

Plus le temps passe, plus on découvre des facettes chez l'autre. En l'occurence, nos corps respectifs marqués par les traces indélébiles de l'armée pour moi et les traces indélébiles de l'hôpital pour ma belle Aurore. L'idée que l'on ai pu lui faire du mal me retourne l'estomac. Son âme est merveilleuse et je ne cesserai de le lui dire. Jamais elle n'aura à endurer la moindre souffrance, je veillerai à ce que ce soit le cas.

Quant elle m'a regardé hier soir depuis la piscine, mon cœur s'est fendu en deux. Son regard triste suite à ma réponse froide. Sans doute qu'elle se demandait la raison de ma présence face à elle. Bien sûr que j'avais envie de profiter de la piscine. Seul problème, mes cicatrices qu'Aurore n'avait jamais vu. J'ai toujours fait en sorte de les dissimuler. Les chemises, les vestes, le croisement de mes bras quand mes manches sont retroussées. Le regard des autres et celui de ma famille me rend nerveux sur mes... traces indélébiles. Sur ma peau dure et froide comme la glace. Ma peau qui garde toutes les traces. Je vais devoir vivre avec jusqu'à la fin de ma vie d'éternel. Un comble. Autant de cicatrices ne devraient pas exister sur un seul corps et pourtant sur le mien oui. Elles existent. Pourtant, j'ai osé les lui montrer. Il le fallait. Au risque de la perdre à un moment donné et il en est hors de question.

Le regard de ma future fiancée a été doux. Elle n'a pas pris la fuite. Je me suis mis la pression à ce sujet. J'ai eu peur des remarques négatives, qu'elle prenne peur. Au contraire, elle a effleuré ma peau marquée avec une telle délicatesse que j'en ai eu des frissons. Son regard vert s'est ensuite reporté sur moi. Ses lèvres ont capturé les miennes et autant dire que ce fut une surprise. Une belle surprise. Elle m'a prise dans ses bras.

Je me souviens encore de sa peau contre la mienne, de ses doigts dans mes cheveux, de ses lèvres sur les miennes. Je veux m'en souvenir toute ma vie.

Quand elle s'est effondrée en larmes dans la salle de bain, je me suis senti impuissant face à sa douleur. La voir ainsi m'a fendu le cœur. Pourtant, c'est elle qui en a recollé les morceaux. Je n'aime pas la voir souffrir. Quand c'est moi, c'est une autre histoire mais pas elle.

En l'allongeant sur le lit, j'espérais qu'elle aille mieux. D'ailleurs, quand elle a attrapé le col de ma chemise pour m'embrasser, je n'ai jamais ressenti ça de ma vie. C'était unique. J'ai déjà eu des fantastiques baisers avec elle mais celui-ci fut réellement unique pour moi. Tout était comme un puzzle enfin complet. Il y a eu une connexion supplémentaire. Son odeur de menthe, ses doigts qui ont effleuré ma peau, ses lèvres sur les miennes et ma réponse à son baiser.

Ce séjour est bénéfique dans le sens où l'on a pu nous mettre à nu si j'ose dire en évoquant un sujet douloureux pour chacun. Je me suis rendu compte de ma chance d'être auprès d'elle. Il m'aura fallu attendre un siècle. Je suis heureux avec elle.

Elle a paru surprise, étonnée quand je lui ai dit à quel point attirer une femme avec mes cicatrices m'a longtemps angoissé. C'est quelque chose de personnel. Pourtant, ma belle Aurore a compris. Sa souffrance fait écho à la mienne.

Après tout, nous avons l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant