Chapitre n°15 Aurore

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Playlist

« Human » Rag'n'Bone Man

« A certain romance » Arctic Monkeys

« You're the best thing about me » U2

« Heathens » Twenty one pilot

« Earned it » The Weeknd

« Fire meet gasoline » Sia

Chapitre n°15

Point de vue d'Aurore

Ma matinée s'est résumée à un cours d'italien, d'un cours de géographie, d'une heure d'histoire et une heure passée à la bibliothèque. Les cours me passionnent en ce moment. Je suis dans une bonne humeur. Depuis que j'ai vu Matt, mes sentiments évoluent. Sauf que j'en ai aucune idée de son côté. Il est distant. Et rien ne va s'arranger si l'un de nous ne fait pas le premier pas. En fait, je me demande comment il va lorsque je me lève le matin pour aller au lycée, quand je rentre du lycée, quand je vais chasser, quand j'invite Alice a boire un café, quand je vais en cours de sport, quand je couds sur le canapé du salon ou dans ma chambre et même parfois quand je conduis. 

Triste constat. Matthéo ne m'aime pas. Je me résous à espérer quelque chose dont j'entends parler depuis des années sans savoir ce qu'il en est réellement. C'est triste. Dommage. J'aurai aimé vivre une belle histoire dès le début. Les visions d'Alice m'en ont fait voir de toutes les couleurs et mes flashback le concernant aussi. L'ai-je idéaliser ? Possible. Je n'ai jamais eu la sensation d'avoir été aimée, d'avoir conquis le cœur de quelqu'un. En fait, je n'ai aucune idée de ce que c'est. Prendre le cœur de quelqu'un. Aimer une personne fortement. La regarder sans se préoccuper des autres, sentir son cœur battre plus fort que d'habitude dans sa poitrine, penser à cette personne n'importe où et n'importe quand. Rêver d'elle parfois et songer aux futures occasions de la rencontrer en cours ou ailleurs. Voilà ce à quoi je passe mon temps. Je me sens comme une adolescente classique, enfin une jeune femme comme d'autres et c'est une sensation agréable parce que je ne suis pas un vampire, je ne suis pas une créature normalement habituée à vivre la nuit, on ne me regarde pas comme un monstre. On me regarde comme tout le monde, sans penser que ma condition de créature mortelle change quelque chose. 

Il me semble tout de même que mon cœur est encore présent. Je ressens des choses. J'ai besoin de le connaitre, de toucher ses mains ou si je peux ses beaux cheveux, de sentir son odeur de menthe qui plane lorsqu'il passe à proximité. Je me sens perdue. Donc ma situation reste inchangée. Je n'ai pas de miracle. Personne n'en a un. Même mon frère Edward ne sait pas quoi faire. J'ai longuement hésité à lui en parler. Il m'a quand même sauvé la vie et je sais que son côté frère protecteur est un atout énorme. Je me vois mal me confier à Jasper. Il est le frère biologique de celui sur lequel j'ai flashé. Il ne peut pas m'aider sans lui parler. Et comme je ne sais pas ce que Matthéo en pense. Il est focalisé sur les études de médecine. Il veut faire de grandes études et c'est louable. Il y a moi qui est passionnée de couture et qui ne sait pas quoi faire après le lycée. Je n'ai jamais eu d'ambitions professionnelles telles que me voir dans de grandes maisons de couture parisiennes ou italiennes. Alors je ne peux pas comprendre. 

Je regarde Edward courir partout dans la forêt depuis tout à l'heure. Je n'ai aucune idée de ce qu'il cherche. Il m'a dit avoir repéré une proie potentielle qui serait susceptible d'assouvir sa soif mais elle lui a échappé. Je ne peux m'empêcher de rire. Edward me sourit timidement sans savoir quoi me répondre. La situation est absurde. Je lève les yeux au ciel. Edward est pourtant le plus rapide d'entre nous. Je ne comprends pas comment une proie peut lui échapper. Ma vision repère la fameuse proie et je pense qu'à deux on doit réussir à mettre la main dessus. Un regard entre nous et nous concluons que se séparer pour piéger la proie est une bonne idée. Autant essayer on a rien à perdre. Nous courrons aussi vite que possible et le miracle se produit, Edward bondit et attrape l'animal en question. Il la mord et consomme l'animal rapidement. Je repère une proie potentielle que je mords aussi et le reste de son hémoglobine coule dans ma gorge. J'essuie une goutte qui me reste au coin des lèvres. J'ai presque envie de rire parce que c'est très rare de voir Edward stresser pour quelque chose dont j'ignore la raison. Il continue sa progression dans la forêt sous mon œil amusé. Il n'est jamais dans cet état d'habitude ou alors il se passe quelque chose avec Bella. J'ai envie de lui poser la question mais sans être indiscrète. Au pire des cas, j'aurai le droit à une remarque et au meilleur un regard noir de sa part. Je me dis aussi qu'Edward ne se gêne pas pour lire dans les pensées des gens alors je peux me le permettre, non ?

Après tout, nous avons l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant