La plupart du temps, lorsque l'on coule, l'amertume est telle que les abysses peuvent sembler Paradis apportant sérénité et calme. Un calme transcendant, incontestable. Le calme funèbre d'une inéluctable fatalité ; celle de la Mort.
De son cortège magnifique, elle tend la main à l'âme qui chavire avec démesure dans les profondes abysses, accompagnée par les écumes sombres et poissons abyssaux. Et si la Mort pouvait Elle-aussi signifier sainteté ? Pourquoi la Vie resterait-Elle éternelle souveraine, synonyme de pureté et incontestable pérennité ?Mais alors que les pâles mains de la Mort approchaient mon bras cadavérique, je réalisais soudain que quelque chose clochait. Une anomalie subsistait en ce paroxysme du cycle de la vie, presque parfait. Les mains semblaient être plus masculines que prévu. Je tentai d'entrouvrir les yeux, pour plonger mon regard dans celui de la Mort, dans le but d'accéder à la satisfaction tant désirée auparavant.
En ouvrant finalement les yeux, je découvrais des prunelles bleues impassibles, et une aura plus que sinistre. Tout ce que j'avais pu imaginer concernant la Mort était davantage nuancé à présent. De plus, la Mort n'était pas une jeune-femme, représentée par la faucheuse, mais un jeune-homme aux cheveux noirs, au regard sombre, aussi froid que la glace, et aux mains d'une dureté littéralement palpable. Aussi terne physique fut-ce, je demeurais fascinée par ces yeux d'une âpreté sans pareille, sans doute propres à l'implacabilité de la Mort.
Tandis que je le détaillais, il était parvenu à se rapprocher de moi. Juste assez pour m'effleurer, et, me susurrant de faibles mots à l'oreille, je n'étais que réduite à l'écouter, incapable de maîtriser ma conscience devenant plus floue au fur et à mesure des secondes qui passaient. Était-ce donc la finalité de ma vie ?
« Espèce d'idiote ! Quelle merde ! »
Un bourdonnement assourdissant engloutit subitement presque toutes les abysses, et le regard impassible du garçon se transforma brusquement en rictus, mêlé de mélancolie, voire... de déception ?
« Saloperie ! »
« Lisa ! »
« Lisa ! »
« L s
i a
¡ »
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the last tears
Teen FictionC'était une nuit, une sombre nuit d'été. L'espace d'une fraction de secondes, Lisa avait perçu l'inconcevable. Mais, et si l'inconcevable pouvait prendre l'apparence d'un jeune-homme de son âge ?