Chap19: pourquoi vis-tu encore ?

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Environs un quart d'heure plus tôt:

« ...Jamais trop parano... hein ? »

Je ne réponds pas.

« ...Désolé de retourner le couteau dans la plaie. »

« ...Qu'est-ce que tu veux ? »

« Ah ! Tu es donc toujours en état de parler ! »

« Je t'ai demandé se que tu me voulais encore !! »

Il me présente ses mains vides en signe de paix, pour me calmer.

« Pas la peine de s'énerver ! »

« Répond sale traitre. »

« ...Je te l'accord. Je t'ai trahis. J'ai essayé de mentir le moins possible, mais oui je t'ai trahis. »

Il penche la tête sur le coté, me toisant.

« Réfléchie. Pourquoi à ton avis je suis encore là, à te parler alors que j'ai une évasion en cour ? »

« Je sais pas et je m'en fiche. »

« Effacer mes traces. Tu connais mon visage et mon identité Tenya. »

Evidement. Comment ai-je fais pour ne pas y avoir pensé.

« ...Alors qu'attends-tu ? Finissons en... Toi ou Shoto derrière toi, allez y ! »

Le bicolore reste les bras croisé, en retrait, attendant que son chef dise quelque chose. Mais celui-ci continu à m'étudier du regard, en silence. Je lui rends son regard, défiant pour ma part.

« Et bien ? »

« Ochaco t'aime bien. Elle t'aime même plus que les autres avec qui elle a joué. Tu as dut bien t'en rendre compte toi même, non ? C'est pour ça que je réfléchie encore. »

Je sens le sang me monter aux joues en entendant ça. Sérieux ? Elle m'apprécie tant que ça ?

« Alors dit moi Tenya : à tu un rêve ? Un désir ? Un quelque chose qui te tient en vie, qui te fait te lever le matin ? Dis moi. »

« Quoi ? Pourquoi tu me demandes ça ? »

Isuku émet un bruit irrité.

« Quand j'ai préparé mon plan pour libérer mes compagnons, je me suis renseigné sur toutes les personnes que j'aurais à côtoyer, pour pouvoir anticiper leurs réactions, et mieux les manipuler. Ton ancien confrère n'était qu'un con inutile, je l'ai donc enlevé immédiatement de l'équation pour prendre sa place. Mais toi... déjà là tu m'intriguais. Un frère héros relativement classique, une rigueur droite, un visible optimisme à tout épreuve... et c'est tout. Ton histoire est vide. Tu semblais tout blanc. »

« Je prend ça comme un compliment... »

« Tu peux... Mais cette blancheur ne peut que cacher quelque chose. »

« Vas te faire voir avec tes suppositions à la cons. »

« Surveille ton langage, merci... Tenya : je suis entrain de perdre du temps à réfléchir à la possibilité de te tendre la main, à te proposer une alternative. Donc s'il te plait, facilite moi la tache. Qu'on en finisse, comme tu disais plus tôt. »

« ...Se qui me tiens en vie, c'est ça ? »

« Ca serait un début. »

« ...Tu vas me tuer de toute façon... »

« Répond. »

« ...Avoir une place. »

« Une place ? »

« Ouais... un endroit où je peux exister au regard des autres. Ne pas être qu'un visage parmi tant d'autre. Si j'étais devenu un héro je n'aurais été qu'une copie de mon frère... Alors qu'ici j'étais reconnu pour mon travail, mon efficacité, pour mon sérieux... Ca te suffit comme réponse ? »

« ...Oui. »

« Ah ? Et maintenant ? »

« Ta vision des choses me plait. Je t'offre donc le choix de ta fin : soit tu choisies ta place ici et c'est un aller simple pour la mort. Soit tu viens avec nous, dans notre groupe, et on verra si tu y survis ! En claire : soit tu meurs ici avec tes valeurs, soit tu les abandonnes et tu en baveras, mais échappera peut être à la mort... et ça fera plaisir à Ochaco. »

Isuku fait signe à Shoto, et avec lui s'éloigne dans les couloirs de la prison. Juste avant de disparaître, il me lance :

« Je te laisse réfléchir ! Si tu nous suis, viens à la porte de sortit. Si je ne t'y trouve pas... Je t'enverrai celui qui voudra. »

BagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant