Le couple (Hors Série)

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Les six enfants étaient en train de se balader tranquillement au parc qui, d'après Klaus, était à équidistance des maisons des deux fratries. Ce jeudi-di était ensoleillé, contrairement aux autres jours de la semaine qui s'écoulait. Soudain, les amis sentirent une odeur acre leur piquer les yeux et leur brûler la gorge. Une dame arriva vers eux, paniquée, et se jeta dans les bras de l'ainée Baudelaire.

"- S'il vous plait aidez moi ! Il y a le feu chez moi et mes enfants sont bloqués dans leur chambre ! pleura la femme.

- Ne vous inquiétez pas, la rassura Isadora, Les pompiers vont arriver et...

- Ma ligne téléphonique ne marche plus ! la coupa la mère.

- Alors on va y aller nous même, déclara Violette en donnant la femme à Isadora et en se précipitant vers les flammes."

Klaus hurla pour rappeler sa soeur, et voulu la suivre, mais une poutre enflammée bloqua son passage, quelques seconde après que Violette ne se soit engouffrée dans le brasier. Isadora prit les choses en mains, et fit s'écarter Klaus avec Prunille et Quigley pour aller chercher les secours le plus vite possible alors qu'elle et son jumeau chercheraient une autre sortie pour aider leur amie.

Violette avançait, bien que difficilement, entre les flammes. La fumée lui piquait les yeux à l'en faire pleurer, et elle toussait en s'en faire vomir, mais elle continuait d'avancer, en sachant que des enfants étaient près d'elle, proche de la mort et pourtant au début de leur vie. Elle entendit soudain des appels à l'aide, et se dirigea vers eux. Là, dans une chambre délabrée et en flammes, deux enfants étaient blottis l'un contre l'autre, pleurant et toussant. 

"- Les enfants ! appela l'adolescente, On a pas beaucoup de temps, alors vous allez faire tous ce que je vais vous dire et vous retrouverez rapidement votre mère en sécurité, ok ?"

Les deux enfants aquiescèrent et suivirent la brune. Cette dernière les faisant passer pas dessus des poutres, contourner les flammes et les faisant prendre les chemins les plus sûrs, compte tenus de la situation. Pourtant, la progression de la petite troupe était trop lente, et Violette le remarqua vite. Elle essaya d'accélérer la cadence, mais avec deux enfants en bas âge, c'était leur faire prendre trop de risques. Ils arrivèrent enfin vers la sortie. Violette pris le premier enfant sous les bras, le porta hors du feu, et Isadora l'emmena un peu plus loin, avec sa mère. Mais, alors que Violette allait faire passer le deuxième enfant, une poutre tomba devant eux, leur bloquant le passage. Violette s'écarta brusquement, protégeant l'enfant, alors qu'une cuisante douleur lui prenait au bras. 

"- Violette ! cria Duncan.

- Duncan, on va passer par la porte de secours, elle est pas loin ! toussa la brune.

- C'est trop risqué !

- Et ça l'est encore plus de rester ici sans bouger ! se défendit la jeune femme en s'écartant de l'entrée."

Violette reprit sa route vers l'issue de secours, l'enfant dans ses bras. Elle peinait à tenir debout, toussant si fort que sa vision devenait floue, et serrant les dents si fort sous la douleur qui lui prenait au bras qu'elle avait peur qu'elles se cassent. Pourtant la brune restait debout, elle sentait les petites mains de l'enfant serrer le col de sa robe, et elle avançait. Violette arriva enfin vers la sortie de secours, e s'empressa d'y courir pour s'éloigner le plus possible des flammes. Là, elle posa l'enfant au sol qui s'empressa de courir dans les bras de sa mère, alors que Duncan et Isadora se précipitaient vers elle. 

Violette chancela, et Duncan la rattrapa juste avant qu'elle ne s'écroule sur les pavés. La brune toussa violement, en se tenant le bras et gémissant de douleur.

"- Violette, tu m'entends ?! demanda Duncan avec une voix paniquée, Violette reste avec moi, les secours vont arriver.

- Violette tu as mal quelque part ? questionna Isadora en s'agenouillant près de son frère."

La brune enleva la main qui protégeait sa blessure, et qui atténuait la douleur, laissant à la vue de ses amis sa plaie. Isadora poussa un cri de stupeur alors que Duncan masqua un juron avec sa main. Isadora couru chercher une fontaine pour y plonger un bout de tissus.

"- Merci, réussis à dire la brune entre deux quintes de toux.

- Merci pour quoi ? s'enquit Duncan en regardant frénétiquement autour de lui, cherchant des secours. 

- De m'avoir aidé."

Le garçon reposa son regard sur la brune dans ses bras. Leurs pupilles s'aimantèrent, et les bruits autour d'eux semblèrent s'éloigner. Duncan baissa la tête, et posa ses lèvres sur celle de son amie. Violette n'entendis pas ce que le garçon dit après cet acte, tombant sous un voile noir et silencieux.  

Les pompiers arrivèrent, et mirent la brune sur un brancard pour l'emmener à l'hôpital, alors que les cinq autres amis regardaient l'ambulance partir. 

La petite troupe attendait depuis une longue heure dans les couloirs blancs de l'hôpital, attendant patiemment que quelqu'un vienne leur donner des nouvelles de Violette. Soudain une blouse blanche vint vers eux, un calepin à la main.

"- Vous êtes là pour Violette Baudelaire ? s'enquit-il.

- Oui ! s'exclama brusquement Klaus.

- Vous pouvez aller lui rendre visite deux par deux et pas plus de dix minutes, elle doit se reposer."

L'homme les accompagna jusqu'à la chambre de la jeune femme. Klaus et Prunille entrèrent, laissant les triplés seuls.

"- Alors, tu lui dis quand ? demanda Isadora en glissant un regard à son frère.

- Comment ça ? fit Duncan en soupirant.

- Bah dire à Violette que tu l'aimes crétin ! s'exclama la brune en frappant la tête de son frère avec un magasine.

- Aïe ! Et d'abord il se pourrait que je l'ai embrassée avant qu'elle ne s'évanouisse...

- Sérieux ?! s'écria Quigley.

- Et tu as pas eu le temps de voir sa réaction je suppose...

- Non, souffla Duncan alors que Klaus et Prunille sortaient."

Isadora emmena précipitamment Quigley avec elle. Les dix minutes passèrent lentement pour Duncan  qui avait peur de la réaction de la brune. Isadora sortit suivit de son frère, alors que le dernier visiteur de Violette Baudelaire entrait dans la salle. La brune était là, dans une chemise blanche, le teint pâle et un bandage au bras. Elle était reliée à une machine à côté d'elle et ses cheveux étaient légèrement en bataille. Duncan souffla un grand coup et s'avança jusqu'à la chaise à côté du lit.

"- Comment tu te sens ? s'enquit le garçon en s'asseyant.

- Ca va mieux, je suis bourrée de calmants donc je ne sens pas trop mais ça va, lui répondit Violette en désignant une poche au dessus d'elle."

Un blanc s'installa entre les deux adolescents. Tout deux étaient mal à l'aise, ayant bien en tête ce qu'il s'était passé. Duncan ouvrit la bouche pour parler, mais Violette le coupa en posant ses lèvres sur les siennes. Quand ils se décolèrent, ils se sourirent tendrement avant d'être coupé par la porte qui s'ouvrit violement. 

"- Mlle Baudelaire, vous devez vous reposer, décréta le médecin, Vous pourrez rentrer chez vous demain dans la journée, pendant ce temps les visites sont terminées.

- Très bien je te laisse, déclara Duncan, Repose toi."

Il passa une main sur la nuque de la brune pour l'embrasser doucement avant de partir. Quand il sortit, Isadora le regardait avec un franc sourire, comme son frère, alors que Klaus avait l'air renfrogné. Les cinq amis rentrèrent chez eux, alors qu'une phrase tournait dans la tête de l'un d'eux : tout est bien qui fini bien.

Les désastreuses aventures des orphelins BeauxdrapsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant