Chapitre 8

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24 février
Ce matin, je me suis réveillée avec une affreuse boule au ventre. A contre cœur, je me suis levée, sachant que cette fois, je ne pourrais pas échapper au collège. En effet, Louise m'attendait de pied ferme en bas. Je voyais qu'elle avait fait des efforts. Le petit déjeuner était près, et elle, présentable. Il manquait quelques petits détails, que je me forçais de ne pas voir. Sur la table, pas de trace du lait et d'un bol pour mes céréales, et Louise, sans doute peu habituée à se lever à cette heure, avait oublié de se rajouter une grosse couche d'anti-cernes.
Face à sa tête, endormie et ne réclamant qu'à se recoucher, je n'ai pas pû m'empêcher de sourire. Et ma petite boule c'est légèrement détendue.
Une fois dans la voiture, après quelques contorsions pour que mon pied plâtré puisse passer, je me suis attachée, et nous sommes partis. Le trajet fut beaucoup moins long que ce que j'avais imaginé. Louise, me voyant nerveuse, a tout fait pour me détendre. Sur son téléphone, elle m'a demandé de mettre la musique qui me plaisait. N'ayant quasiment jamais eu besoin d'utiliser un téléphone, j'ai cherché un moment avant de trouver comment utiliser cet objet complètement inconnu.
Et puis, mes doigts m'ont guidés vers un choix si évident, qu'il m'a rappelé les soirées avec mon père... Et dans toute la voiture, la chanson de Frank Sinatra c'est répandue, m'apportant au passage un sentiment de réconfort énorme... Et plus une seule fois, durant le trajet, je n'ai senti ma boule dans le ventre. Ça n'a été qu'une fois devant la façade du collège, que je me suis rendue compte que elle revenait. Plus forte et plus décidée à me pourir cette journée.
Ma mère m'a laissée devant un bureau de l'administration, sûrement chargé de m'expliquer le fonctionnement de l'école. Sur la porte, il y avait marqué CPE. Drôle de nom.
Puis, un homme est sortie et m'a salué. Ensuite, il m'a expliqué tout ce que je devais savoir sur le collège, et il m'a conduit dans des longs couloirs, bordés de salles de classes propres et bien rangés. J'étais persuadée que je ne me repèrerais jamais dans ce labyrinthe.
Il a poussé une porte, celle de la salle 222. Je me suis dis que les deux allaient désormais me porter malheur. Quand nous sommes rentrés, tout était calme. Une trentaine d'élèves étaient assis sagement à leur table, et certains d'eux me dévisageaient avec des yeux ahuris. Comme si j'étais si étrange que ça...

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 05, 2019 ⏰

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