Journal De Bord

Chapitre 2

20 janvier

Mon réveil a sonné a six heures ce matin. Il me faut une heure pour me rendre à mon nouveau collège, et Louise ( je préfère l'appeler comme ça ) ne comptait évidemment pas m'amener en voiture.... De toute façon, vu l'heure a laquelle je me suis levée, je parie qu' elle dormait! Ça ne fait que deux jours que je suis ici, mais j'ai vite compris le genre de maison. Alors, persuadée que de toute manière elle ne le ferait pas, j'ai passé un coup de balais, jusqu'à devant sa porte, laissant un gros tas apparent , qu'elle devrait ramasser si elle souhaitait l'ouvrir.
Ensuite, j'ai pris mon sac et je suis partie... Le soleil était encore couché mais je savais que la journée serait belle. Pourtant je n'avais qu'une envie: prendre le bus qui attendait en face de mon arrêt, et partir loin d'ici. Loin de cette nouvelle vie et de toutes ses nouvelles choses qui me faisait peur. Mon premier jour au collège, par exemple. Je ne suis jamais allée à l'école. Avant c'était mon père qui s'occupait de me faire les leçons. J'aimais bien sa façon de m'apprendre le monde. On était souvent sur son bateau, mais où qu'on soit en vérité, il détestait me faire cours traditionnellement. On était toujours dehors, à observer les animaux et les plantes de tous les pays où on s'arrêtait.
Alors bien sûr, je ne sais pas comment calculer l'aire et le périmètre d'un cercle. Je ne sais pas non plus la date de la bataille de Marignan. Je ne sais pas créer un programme qui fait avancer un petit robot sur un écran.
Mais j'ai des yeux qui on vu plus de plantes tropicales que la plupart des gens sur terre. J'ai des doigts qui on frôlés plus d'animaux sauvages que de touches d'ordinateur, j'ai des oreilles qui on entendues et compris plus de langues que l'école aurait pût m'apprendre. Et surtout, j'ai des souvenirs de tout ça, gravés au fond de moi.
A cet instant, je savais qu'aujourd'hui allait être catastrophique. Que certains jours, des profs me ferait la morale parce que je ne réussirai pas à retenir leurs leçons sur le subjonctif présent. Mais ils oubliront que j'aurai retenu le choses les plus importantes pour moi. Des visages, des langues, des couleurs de peaux et des personnes inoubliables. Aux côtés de mon père sur ce bateau, j'ai construit la vie que je voulais mené, avec lui. Et c'est pour ça que j'ai pris le bus d'en face. Et c'est pour ça que je suis partie.
J'avais besoin de retourner en voyage