Billlie Eilish... memento mori!

Chapitre 10 : Hostage

POINT DE VUE D'INES :

Après être sortie de la douche, j'entendais une mélodie. Je suivais mes sens et arrivais devant la seule chambre que Billie ne m'avait pas montrée. Elle devait être celle de Finneas.

Dans l'encadrement de la porte, je l'observais. Elle était dos à moi, au piano. Elle chantait tellement bien. La lumière tamisée de la chambre donnait à ses cheveux un éclat intense. Elle semblait vivre ce qu'elle jouait, ce qu'elle chantait. Son corps exprimait une souffrance si importante qu'elle parvenait ainsi à extérioriser. Je n'osais pas bouger. Je ne voulais pas qu'elle sache que j'étais là. Je voulais juste l'écouter, et tomber amoureuse d'elle un peu plus à chaque note.

I don't know what to do
To do with your kiss on my neck
I don't know what feels true
But this feels right so stay a sec
Yeah, you feel right so stay a sec

And let me crawl inside your veins
I'll build a wall, give you a ball and chain
It's not like me to be so mean
You're all I wanted
Just let me hold you like a hostage

Gold on your fingertips
Fingertips against my cheek
Gold leaf across your lips
Kiss me until I can't speak

Je n'ai aucune idée de la personne à qui sont dédiés ces mots si tristes et beaux. Mais ils m'émeuvent tellement, ils me font ressentir tout ce que je ressens pour elle. Je vois qu'elle souffre. Je m'approche doucement et l'encercle de mes bras. Je voudrais ne plus jamais la quitter. Je pose mes lèvres sur son cou et lui susurre un "je t'aime" à l'oreille.

Mon corps contre le sien est la meilleure sensation à laquelle je n'ai jamais goûté. Elle pose ses mains sur les miennes, et nous restons ainsi pendant cinq minutes.

Je relâche mon étreinte, elle se retourne et je vois ses yeux baignés de larmes. Je prends son visage entre mes mains et l'embrasse tendrement. J'ai rêvé de ça depuis tellement longtemps.

Mon cœur se resserre. Je ne veux plus qu'une chose : la protéger. Je veux pouvoir revivre ça à chaque instant de ma vie. Je voudrais que ce baiser ne se finisse jamais. Elle s'éloigne de ma bouche et plonge ses yeux dans les miens. Elle me sourit, j'en fais de même. Elle se lève et vient se blottir dans mes bras. L'espace d'un instant j'adresse une prière muette à qui voudra bien l'entendre. Sa respiration soulève légèrement sa poitrine. Une main sur sa nuque, l'autre dans son dos, le nez dans ses cheveux, je commence à pleurer. Et nous restons là toutes les deux dans les bras de l'autre, les larmes coulant de bonheur. Elle me rend si vulnérable et forte à la fois. Elle est collée à moi mais n'est toujours pas assez proche. Je resserre mon étreinte.

POINT DE VUE DE BILLIE

Je sens son cœur battre dans sa poitrine, sa respiration dans mes cheveux. Elle me serre plus fort qu'avant. Mes doigts dans son dos la caressent paisiblement et je ferme les yeux. Je sens sa chaleur, son odeur si près de moi. A ce moment une force m'envahit et j'aimerais pouvoir crier au monde entier que je t'aime.

Mais qui m'écoutera?

Mon sang se liquéfie, tu te noies dedans. Jamais personne n'a pu me faire me sentir ainsi. Plus rien ne peut m'atteindre quand je suis avec toi. Jamais cette sensation de tes lèvres brûlant les miennes ne m'avait effleurée jusqu'à lors. Je suis dans tes bras mais tu me manques. J'ai l'impression de vivre faux. J'ai l'impression que tout ça n'est qu'un rêve merveilleux duquel je me réveillerais bientôt.

Je ne crois plus en Dieu ni au diable ; ni au mal ni au bien. Je n'imagine plus les étoiles dans le ciel, je ne vois plus le soleil. Il n'y a en mon esprit qu'une odeur vanillée et la douceur de tes gestes. Tu es si attentionnée et protectrice.

On se sépare, et je t'emmène dans ma chambre, nos mains liées. Je n'ai à ce moment aucune envie de quoi que ce soit, même pas de sexe. Je veux seulement m'allonger dans tes bras. J'allume mon enceinte, je mets de la musique calme et on s'allonge l'une à côté de l'autre. Ma tête repose sur ta poitrine, ma main sur ton ventre. Tu joues avec mes cheveux en regardant le plafond. Tu scelles nos doigts ensemble en les liant. On reste sans bouger, sans parler, à simplement profiter de la présence de l'autre.