Adolescente tourmentée, Billie Eilish se lie d'amitié avec Inès. Petit à petit, les deux filles construisent une relation. Billie est tout pour Inès, Inès est tout pour Billie.
Le frère de Billie, Finneas, semble s'être suicidé. Sa soeur n'arrive pa...
Le weekend se terminait. Je savais que lendemain, j'aurais à me montrer au lycée, et bien que j'aime Inès plus que tout, cette idée continuais de me terrifier. J'assume mon amour pour Inès, j'ai toujours su supporter le regard des autres, mais cette fois était différente. J'avais peur que les autres blessent Inès, et ce étant me blessent aussi. Je peux supporter les critiques, les insultes, les coups bas. Mais j'étais incapable de les imaginer blesser la fille que aimait.
From You, to Inès. 21h18 : Hey chat. Comment tu vas? Est-ce que tu es prêtes pour demain?
From Inès, to You. 21h20 : Ça va mon coeur. Et toi? Tu sais, on se fiche pas mal des autres non? On va se faire dévisager par tout le monde, on va même peut-être avoir des insultes ou quoi, mais ça ne doit pas nous empêcher d'être normales. Ok? Est-ce que t'as peur ou quoi que ce soit?
From You, to Inès. 21h24 : J'ai pas peur de me faire insulter ou regarder, mais j'ai peur qu'on t'insulte toi. Je sais que je ne pourrai pas supporter si quelque chose, peu importe quoi ; mais si quelque chose te faisait du mal je ne le supporterai pas. Je t'aime, je l'assume, mais il y a quand même quelque chose qui me fait peur, et j'arrive pas à savoir ce que c'est.
From Inès, to You. 21h27 : On reste naturelles. On agit comme si on était que toutes les deux. (bon pas trop quand même non plus haha) Les autres ne sont rien, même pas un obstacle. On ne répond pas aux remarques et on va voir le proviseur ou les CPEs si y'a quoi que ce soit. On ne doit pas s'abaisser devant les autres ou même leur montrer qu'on a peur. Si jamais y'a besoin on reste simplement dans le hall, on va pas en cours, tant pis. D'accord?
From You, to Inès. 21h28 : Ouais, ça marche. Merci beaucoup, ça va déjà mieux.
POINT DE VUE D'INES
J'attendais devant la grande porte du hall, les mains dans les poches de mon blouson. J'ai toujours eu, en allant au lycée, un petit mal de ventre dû au stress. Mais là, j'avais les mains moites, le mal de ventre et les jambes en coton. Je t'attendais arriver avec impatience, mais aussi avec appréhension. Je me perdais dans mes pensées, mes doutes et mes craintes, et puis tu es arrivée. Enfin. Je restais bouche bée en te voyant. Tu avais fait une coloration bleue, et ça t'allait à merveille. En me voyant, un sourire avait illuminé ton visage, qui était déjà pourtant angélique. Je sortais mon téléphone pour te prendre en photo. Je sais, c'est cliché, mais tu étais si belle...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
POINT DE VUE DE BILLIE
Tu étais là, à m'attendre devant le lycée, pas complètement rassurée. La veille, au soir, j'avais eu envie de me colorer les cheveux en bleu. Ça faisait longtemps que je n'en avais pas fait, et j'étais sûre que ça te plairait. Je voulais te faire la surprise. D'ailleurs, je crois que ça a plutôt bien fonctionné. Si tu avais vu ta tête en me voyant. Tu étais si surprise, mais toujours magnifique. Je me précipitais vers toi et scellais mes lèvres aux tiennes avant même que tu n'aies eu le temps de prononcer le moindre mot.
" Et voilà, on ne peut plus faire marche arrière...
- Crois-moi, je n'y comptais pas."
Tu me pris la main, me regardas de nouveau avant de prendre une profonde inspiration et nous entrâmes dans le lycée.
"Au fait, ma couleur te plaît?" Te demandais-je d'un air taquin.
"Je crois que je n'ai pas besoin de répondre..." répondais-tu en rigolant.
Tu resserrais ta main plus fort contre la mienne et nous nous dirigions vers les salles de classes. On avait été assez discrètes, et puis les élèves étaient trop occupés à leurs discussions futiles que seuls quelques regards se détournèrent d'abord vers mes cheveux, puis vers nos mains entrelacées.
Nous nous asseyions dans le couloir, près de la salle d'anglais. Je posais ma main sur ta cuisse et je te vis sourire. Ta tête reposait sur mon épaule, ta main sur la mienne. On restait comme ça jusqu'à ce que la sonnerie d'abord, puis un troupeau d'élèves nous tira hors de notre petite bulle pour nous ramener vers l'hostilité du monde réel.
