Soirée chez le Baron Clifford

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La voiture avançait dans les rues de Londres, on entendait les sabots des chevaux et les roues sur les pavés frappés par une pluie torrentielle. Cette fois, Ciel portait une perruque noire, aussi sombre que les cheveux de son majordome, qui lui n'avait pas beaucoup changé d'apparence, mise à part sa tenue plus noble. L'objectif était de se faire passer pour le notaire d'une riche famille enquête d'un esclave pour leur enfant, interprété par Ciel. Ce dernier n'aimait pas vraiment ce rôle, mais il fallait bien trouver quelque chose. Hors de question de se retrouver de nouveau dans les articles de la vente !

_ Quels sont vos ordres Monsieur ?

Sebastian était assis en face de Ciel d'un air toujours pragmatique.

_ Le trafic d'être humain ternis l'image de l'Angleterre, et celle de la Reine par ce biais. Cependant quelque chose d'inhabituel se passe... Je pense qu'il faudra se faire discret jusqu'à ce que cette fameuse pièce maîtresse des enchères ne soit dévoilée. Je veux comprendre qui ou quoi cause autant d'effervescence, et pourquoi.

_ Des personnes seront probablement vendues avant l'apparition de votre objectif. Nous allons donc laisser ces personnes à leur sort ?

_ Scotland Yard remontera jusqu'aux acheteurs plus tard.

_ Bien Monsieur. Nous arrivons.

Le cocher ralentit devant la demeure Londonienne du Baron Clifford. Sebastian descendit en premier pour aider ensuite Ciel à sortir de la voiture. La bâtisse était modeste, mais très éclairée par cette soirée festive. L'enfant et le démon entrèrent alors dans ce lieu aux apparences de fêtes qui s'approchait de l'enfer pour d'autres.

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_ AVANCE !

Un homme donna un coup de pied dans les hanches de la blonde qui tomba lourdement au sol. Celle-ci tremblante se releva, mais pas assez rapidement au goût de l'homme qui l'attrapa par les cheveux pour la soulever. Elle laissa échapper un cri de douleur alors qu'un second homme tenta de calmer le premier.

_ Bordel mais arrête ! Le patron veut impressionner les clients ce n'est pas le moment de faire une connerie !

_ Elle a qu'à aller plus vite !

Il finit par la lâcher alors qu'une larme de souffrance coulait sur la joue de la femme. Elle n'avait pas beaucoup pleuré durant son séjour à Londres malgré tout ce qu'on lui avait fait subir. Bien plus de sang que de larmes avait coulé de son corps. On pouvait d'ailleurs la suivre à la trace dans ce couloir où les deux hommes la trainait.

Ils arrivèrent enfin dans une pièce sombre mais éclairé de quelques chandelles. Il y avait deux femmes masquées ainsi qu'une bassine d'eau bouillante dans la pièce. Les deux femmes attrapèrent la jeune femme affaiblit et lui arrachèrent sa robe sale devant les deux hommes. Elle avait beau se débattre, les femmes avaient déchirés sa robe, il n'y avait plus que des morceaux de tissus au sol ainsi que quelques cheveux blonds arrachés au passage. Elle était désormais mise à nue devant les deux hommes qui l'avaient escorté, ils n'en perdirent pas une miette mais ne la touchèrent pas. Ils étaient là, à la regarder de façon malsaine. La jeune femme compris que si elle donnait trop de fils à retordre aux deux femmes, ils interviendraient. Fatiguée de sa première lutte, l'une des femmes en profita pour la bousculer dans la bassine d'eau bouillante. Elle hurla de douleur, hurlement qui résonna sur les pierres de la pièce et dans le couloir. L'eau brûlait sa peau et ses plaies qui n'étaient pas encore refermées.

_ Tais-toi et laisse-toi faire !

_ T'es poisseuse, l'patron veux pas te présenter, la chouchoute, dans cet état !

Alors que les deux hommes la tenaient maintenant fermement, les femmes s'activaient à nettoyer la blonde. Elles lui brûlaient la peau en frottant si fort que cette dernière s'égratignait par endroit, mais l'eau chaude semblait éviter les saignements trop importants. Une des femmes empoigna sa tête et la plongea dans l'eau. Cette fois l'eau ébouillanta son visage, ses yeux bleus, ses narines et ses poumons quand elle tenta de respirer. Une fois la tête hors de l'eau, elle toussa, cracha du sang. Il lui fallut beaucoup de force pour recommencer à respirer pendant qu'on lui lavait les cheveux. Personnes n'avaient pris la peine de lui couper depuis bien longtemps. Plus la toilette avançait plus les hommes étaient là uniquement pour la maintenir droite et non pour éviter qu'elle ne résiste.

Le corps rouge, on la couvrit d'une serviette qui absorba le sang qui coulait encore, pendant qu'on lui brossait les cheveux. La brosse en question se rapprochait plus d'une brosse pour une crinière de cheval qu'une brosse à cheveux. Elle en perdit encore d'autres au passage. Une fois finis, on la força à mettre une robe blanche simple, plus proche d'une chemise de nuit, avec une simple couche de tissu.

Ainsi, ses blessures semblaient bien moins visibles, presque propre, le sang ne tâchait pas sa robe. Cette dernière, d'une simplicité intime, rendait compte de sa beauté simple et naturelle malgré son visage vide d'espoir. On aurait dit une poupée de porcelaine dévêtue, dont le visage avait été travailler d'une main de maître, mais dont le regard resterait à jamais sans âme.

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Cela faisait maintenant une bonne heure que le Comte c'était mêlé à la foule de la soirée avec son majordome. Ils avaient failli se faire remarquer, heureusement Sebastian avait plus d'un tour dans son sac. Une grande salle avait été prévu au sous-sol pour les enchères et seul certain pouvait y accéder.

_ Monsieur, j'ai entendu que certain se préparaient pour les enchères.

_ Faisons de même !

Sebastian suivit un couple qui s'éloignait de la foule. Ils mirent un masque chacun, avant d'être interrompus. Quelques instants plus tard, c'était Ciel et Sebastian qui portaient des masques aux yeux de hiboux.

_ C'est moins ridicule que le signe de ralliement d'Aurora...

_ C'est bien dommage que Monsieur n'ai plus à faire ce genre de pose.

_ Tais-toi !

Ciel était piqué au vif. Ils se dirigeaient maintenant vers une salle qui ressemblait à celle chez le Vicomte de Druitt. Les nobles n'avaient pas beaucoup d'imagination sur ce point apparemment... La pièce était grande, sombre et éclairée uniquement de chandeliers. Comme une salle de théâtre avec des fauteuils et une estrade. La différence ici était l'orchestre...

Il jouait d'une musique de bon goût...

Un bruit sourd résonnait dans sa tête, elle montait les marches de force dans l'obscurité...

La scène était plongée dans le noir alors qu'un homme pris la parole.

On l'attachait au sol, les jambes tendues... Une lumière l'éblouie.

Un homme était apparu sur scène et était fortement éclairé. Ciel devient des plus attentifs.

Mesdames, Messieurs ! Voici la pièce la plus importante de la collection du Baron Clifford !

_ Il commence par « trompe la mort » ? Cela nous fera gagner du temps, commenta Ciel.

Plusieurs hommes se tenaient dans l'ombre à côté d'elle, munit de bâtes, pistolets, épées...

L'ange immortel !

Une lumière illumina une partie de la scène. L'assemblé découvrit une femme jeune de moins de 20 ans, fine, maigre, très blanche et blonde. Elle était attachée sur la scène et mis un certain temps avant de pouvoir ouvrir les yeux.

Des yeux d'un bleu si clair, mais aussi si vide... Ce regard, Ciel l'avait bien connu...

MartyrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant