Epsilon

chapitre 4

{18h30
Maison des Overland
Point de vue Amalia }

J'étais en train de cuisiner et de raconter ma journée à ma mère lorsque la porte s'est ouverte, laissant apparaître le visage de mon grand frère.

Antoine : 《 - Desolé, accident de bus, j'ai dû en prendre un autre qui faisait un détour.
Clem : - Tu es rentré, c'est le principal. Mets la table s'il te plaît.
Antoine : Papa doit rentrer vers quelle heure ?
Amalia : - Pas avant 19h. 》

Sur ce, Antoine commence à mettre la table. Je sens qu'il est tendu, mais impossible de deviner pourquoi. Peut être que sa première journée à été difficile, les études de médecine, surtout la première année, sont réputées très complexes.

{20h00
Chambre d'Amalia
Point de vue Amalia }

Après le dîner et une interminable conversation autour des rentrées, je suis montée me doucher, puis me suis glissée dans mon lit. Mickey est lové contre mon épaule, et n'a pas cessé de ronronner. L'année ne démarre pas si mal finalement, mais j'espère que mon estime va remonter dans l'esprit de ceux que j'ai blessés l'année dernière. J'étais mal, si malheureuse, et je pensais tellement que j'étais désormais seule, que j'ai décidé de tout haïr. Il faut que je me reconstruise auprès de ceux que j'ai blessés.

{ Trois mois plus tard
Salon des Overland
Point de vue Amalia }

En poussant la porte, je balance mon sac à travers le salon et me jette sur les petits écoliers. Déjà quelques mois de cours passés. Je ne vois presque plus Antoine, il est sans cesse pris par ses révisions, si bien que le week end dernier, j'ai dormi avec lui dans sa chambre alors que j'avais fait un cauchemar. J'ai tant de chance de l'avoir, malgré toutes nos disputes, il reste mon grand frère, et je l'aime plus que tout. J'allume la télé et lance une chaîne de dessins animés quand mon téléphone se met à sonner. C'est Nina. Je décroche après avoir enlevé le son de la télé.

Nina : 《 - J'ai une nouvelle qui devrait pas te faire plaisir.
Amalia : - Après la journée que je viens de passer, je suis prête à tout entendre. Je me suis faite virer trois fois de cours aujourd'hui et j'ai pris une heure de colle, souviens toi.

Chloé demande à rejoindre l'appel. Nina l'accepte.

Chloé : - Ninouche t'as balancé la nouvelle ?
Nina : - J'y venais.
Amalia : - Dis moi tout. Mickey pas touche aux petits écoliers.
Nina : - Adrien déménage et, comme si ce n'était pas assez, te quitte par la même occasion. 》

Adrien... quoi ? Non, c'est impossible.

Amalia : 《 - Pourquoi il ne me l'a pas dit ?
Chloé : - Il préférait que la nouvelle vienne de nous, ça lui donne certainement l'impression qu'il n'a pas grand chose à se reprocher. 》

La porte s'ouvre. Je m'effondre, le visage rempli de larmes. J'ai déjà perdu ma moitié, qu'on ne m'enlève pas Adrien.. Je sens une main se poser sur mon épaule. Je me retourne, mon regard croise celui de ma mère. J'ai mal, horriblement mal. Mes poumons se compriment, j'ai du mal à respirer. Je raccroche.

Clem : 《 - Amalia, eh, ça va ?
Amalia : - Après lui, c'est Adrien qui part maman.. 》

Ma mère me serre contre elle. Mais mes poumons étouffent. J'ai besoin d'air, mais je n'arrive pas à respirer. Je m'assois sur le sol en suffoquant. J'entends ma mère prononcer mon nom puis me tirer par le bras. Elle me fait traverser le salon, le bras sur son épaule, pendant que je continue d'essayer de trouver de l'air. Elle me fait assoir dans la voiture, et elle marmonne quelque chose en rapport avec les urgences, mais je n'écoute pas. Ma mère roule vite, très vite, beaucoup trop vite. On sort de l'impasse puis arrivons sur une double voie, elle accélère encore. Tandis que je cherche ma respiration, je sens la voiture heurter violemment quelque chose. On vient de percuter une voiture. Ma mère est projetée sur le volant. Alors que la voiture s'immobilise, je hurle à ceux que nous avons percuté d'appeler les urgences. J'entends alors ma mère me murmurer ces mots :

Clem :《 ...retrouve le... et dis lui qu'il me manque..et que... je l'aime...Arthur. 》

Arthur. C'était le nom de trop. Mes yeux se ferment, j'entends des sirènes, et c'est le néant.