{17h00
Chambre d'hôpital d'Arthur
Point de vue Arthur }Papa entre dans ma chambre et me serre contre lui. Je lui rends son étreinte. 8 mois que je ne l'avais pas vu. Alors que je me mets à reculer doucement, quelqu'un rentre, encore. C'est Antoine. On se fait une poignée de main.
Antoine : 《 - Alors frangin, comment ça va ?
Arthur : - Depuis la dernière fois pas trop mal et toi ?
Amalia : - Comment ça depuis la dernière fois ? 》J'avais oublié ce détail. Papa et Amalia ne sont pas au courant de ça.
Antoine : 《 - Eh bien, il s'avère que toutes les fois où j'arrivais tard à la maison à cause "d'accidents de bus", je rendais visite à Antoine contre l'avis des médecins.
Amalia : - Pas une seule fois tu t'es demandé si je voulais aussi venir ?
Antoine : - Je n'avais même pas le droit à la base, Arthur n'était pas diagnostiqué complètement guéri.
Arthur : - C'est rien frangine, je demande à sortir aujourd'hui puisque vous êtes tous là.
David : - Je pars demander aux médecins. 》{ 20h45
Chambre d'Amalia
Point de vue Amalia }Je suis assise sur mon lit avec Arthur à mes côtés, Mickey sur ses genoux. Il dormira dans ma chambre ce soir, mon jumeau déteste la sienne.
Amalia : 《 - Comment tu te sens, maintenant que tu es sorti ?
Arthur : - Soulagé. Tu sais, la vie à l'hôpital sur le long terme, c'est pas ouf. Les médecins viennent sans cesse dans ta chambre pour s'assurer que tu vas bien, ils guettent tous les signes de rechute psychologique. C'est pas facile, mais je m'étais fait quelques amis qui ont ensuite quitté l'hôpital, et n'ont plus jamais donné de nouvelles. Tu sais, les premières semaines, je ne mangeais pas. On a dû me nourrir artificiellement. J'étais mal, et profondément détruit. J'avais l'impression qu'on m'avait tout volé, et je pensais ne plus jamais pouvoir accéder au bonheur. J'ai d'abord cru que j'allais mourir, mais je me suis accroché à ton souvenir. J'avais oublié le sentiment d'être aimé. Je croyais sans cesse que j'allais faire des rechutes et avoir besoin des médecins, mais la seule personne dont j'avais besoin, c'était toi. Mais maintenant, tout ça est derrière moi, et j'ai l'intention de vivre, et de vivre, pour l'instant du moins, pour maman. Une vie pour nous deux, le temps qu'elle sera dans le coma. Elle se réveillera. Et toi Amalia, comment tu allais durant tout ce temps ? 》Je reste silencieuse face à ses maux. Arthur a ce don de manier les mots pour les transformer en phrases parfois plus difficiles à comprendre les unes que les autres.
Amalia : 《 - J'allais pas bien non plus. Tes émotions sont aussi les miennes, je les ressens jusqu'au plus profond de mon être. J'ai eu honte de moi. Pendant que tu traversais une dépression à cause du harcèlement, j'étais devenue la peste du lycée. J'envoyais tout le monde balader. Les premiers mois de ton absence, maman n'arrêtait pas de pleurer. Elle souhaitait la mort à tous ceux qui t'ont haï et détruit. On s'en est tous voulu de n'avoir rien vu et de ne pas avoir pu t'aider. Le jour où on t'a retrouvé pendu pendant ta tentative de suicide pour mourir sous le flot des critiques et des remarques des harceleurs, on a tous cru que tu allais y rester. Je n'ai jamais eu aussi mal de ma vie lorsque je t'ai vu, pendu à cette corde qui te retenait de peu à la vie.. 》
Des larmes ruisselent sur mes joues, et ma voix se perd dans mes sanglots. Arthur me prend dans ses bras. Je hais ceux qui m'ont privé de ma moitié pendant tout ce temps. Il m'a tant manqué. C'est lorsque l'on perd quelqu'un qu'on se rend compte à quel point on tient à lui. Arthur me dévisage de ses grands yeux verts. C'est ce détail qui permettait de nous différencier lorsque nous étions petits. J'ai les yeux d'un bleu océan, tandis qu'il a des yeux couleur émeraude. Il n'est pas tard, mais je sens le sommeil m'appeler. Cette journée était bien trop riche en émotions. Sous l'effet des papouilles d'Arthur dans mes cheveux, je sombre dans le sommeil, en murmurant doucement :
Amalia : 《 - Je t'aime, espèce de pachyderme débile.
Arthur : - Moi encore plus, arachnide sans cervelle.》
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Epsilon
Teen FictionLorsqu'Amalia Overland rentre en classe de première, tout semble lui réussir. Elle a le plus mignon des petits amis, des notes stables, une grande maison et de quoi satisfaire tout ses besoins coûteux. Seule tâche noire sur le tableau, elle n'est pa...