c'est sale.

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Enfin pas exactement. Le terme correct c'est, je suis sale. En tout cas c'est ce que je ressens depuis très exactement vingt-sept jours.

Je prends tellement de douche que j'ai l'impression qu'a la prochaine, c'est ma peau qui s'en ira. Ce ne serait pas plus mal sois dit en passant.

Quand je ferme les yeux, je revois leurs mains qui se baladent, leurs rire affreux, leurs couteaux qui me menacent, qui me laissent des cicatrices un peu partout... je revois leurs coup pour me mettre à terre, leurs pieds qui viennent me détruire le ventre, les jambes...

J'ai l'impression d'être devenue un monstre. Je refuse de voir mon propre corps parce qu'il me dégoûte. Je refuse de passer devant des miroirs, je n'arrive même plus à répondre à des snaps si je n'ai pas quatre grammes d'anti anxiolytiques dans l'sang. C'est carrément invivable.

J'ai besoin de dormir, sauf que moi ce que je veux vraiment c'est dormir pour toujours. Rejoindre Sébastien, Will, Coline et Wes. C'est eux qui sont dans ma tête quand ce n'est pas ces quatre connards aux visages masqués.

Cette sensation... elle est tellement affreuse. Dès qu'on me touche, c'est comme des flashes qui s'enchainent dans ma tête. C'est comme voyager dans le temps pour revenir pile à cette soirée-là qui pourtant avait bien commencé.

Et maintenant en plus d'être officiellement dégelasse, les gens me considèrent comme un petit agneau à protéger dans ce monde remplis de loup affamés. Ils veulent me protéger, mais ça me terrifie encore plus.

La chaleur d'un autre humain me dégoûte. Les mains de mes amis sont comme identiques aux leurs sur mon corps. Je n'arrive juste plus à supporter tout ça. J'suis mentalement épuisé...

J'écris en espérant que tout cela sorte un jour de ma tête mais rien n'y fait. Ces images tournent en boucle dans ma tête et la seule chose que je veux plus que tout c'est détruire ce corps qui m'est devenu si insupportable à voir. Ce n'est plus mon corps... ils me l'ont volé. Mais je le leurs laisse, je ne veux pas le revoir... je n'arrive pas à le nettoyer. Quoi que je fasse la crasse est là, et ne semble pas déterminé à s'en aller. Mais bordel... pourquoi ?

Pourquoi nôtre monde est aussi affreux ? Pourquoi les gens s'en prennent sans arrêt à plus faibles qu'eux ?

Quatre gorilles contre une anorexique. Bravo les gars. J'espère que vous êtes fier de votre prouesse et que vous en rigoler encore entre vous.

Mais surtout je prie sans arrêt, en attente de ce jour où ce putain de numéro privé va me rappeler, pour me dire que ça y est, on vous à trouver. Et que vous allez passer de belles années derrière les barreaux, là où les violeurs ne sont pas super bien accueillis en général. Je prie en attente du jour ou vos compagnons de cellule vont vous ré apprendre le sens de ce mot en quatre lettres avec lequel vous avez détruit ma putain de vie, qui n'avait déjà pas besoin de votre intervention pour être misérable.

Putain... J'en ai ras le cul de tout ça, ras le cul des faux semblant, de sourire a pleine dent devant tout le monde, et de les voir essayer de cacher la pitié dans leurs yeux... au fond ils savent tous à quels point j'suis sale maintenant... alors pourquoi faire semblant que tout va bien tout le temps ? 

une vie un peu compliquée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant