En général, j'ai de plutôt bonnes notes dans la plupart des matières. J'excelle même dans certaines d'entre elles, particulièrement en sport et en histoire. En économie, je m'en sors plutôt bien. La chimie, elle, ne cessera jamais de me perturber. Pourtant, je comprenais relativement bien le sujet, quand j'étais au collège. Maintenant que je suis lycéen, c'est une autre histoire. La question dix-huit de l'examen est en train de venir à bout de ma tête. Vous savez, quand vous ne comprenez pas une question, alors vous passez à la prochaine, et là vous voyez que la question est en rapport avec la réponse de la question précédente ?
Je déteste quand mes professeurs font ça. Je ne comprends pas la chimie, je ne me sens pas bien, mon cerveau est distrait par tous ces milliards de petits bruits autour de moi, entre les bruissements des feuilles, les crayons, les respirations, les cœurs qui battent, l'horloge, les voix des autres professeurs dans les autres classes, en plus de ma propre petite voix intérieure qui me demande qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire à Stiles quand je le verrai. Je ne peux pas aller le voir et lui dire quelque chose du genre « Hé, salut, je sais que ça fait dix ans que je t'ignore, mais j'ai bien envie d'être ton ami maintenant ! » Je risquerais seulement de me prendre son poing dans la figure. Je me contente donc d'essayer de me concentrer sur mon examen, et de relire des dizaines et des dizaines de fois cette phrase diabolique : Question 18 - Un gaz exerce une pression de 1126 kPa. Quelle sera la nouvelle pression exercée si on triple le volume du gaz, qu'on diminue sa température absolue de moitié et qu'on laisse s'échapper le tiers de ses particules ?
Je soupire et choisis tout bonnement la réponse D dans le plus grand des hasards. Dans le pire des cas, j'échouerai à cet examen. C'est un peu le cadet de mes soucis, aujourd'hui. Pour le métier que je veux faire, de toute façon, je n'aurai pas besoin de connaitre la nouvelle pression d'un gaz selon son volume, sa température et ses particules. Connaitre la pression du gaz peut être très important, je suis d'accord, mais je ne crois pas que les pompiers s'attardent vraiment longtemps aux autres détails quand une bombonne de gaz menace d'exploser.
Devenir pompier a toujours été mon rêve. Quand j'étais tout petit, je me souviens que je m'amusais souvent à courir le long de la maison avec mon camion rouge en main, imitant le bruit des sirènes avec mon casque en plastique sur la tête. Sébastian était toujours là pour me servir de capitaine. Il m'appelait lieutenant Hale, titre que j'adorais. Une fois, quand les parents n'étaient pas là, il m'a emmené à l'extérieur et il a frotté une allumette contre une roche, déposant la flamme sur un vieux cahier que ma mère voulait de toute façon jeter. Il m'a ensuite dit de courir à la piscine chercher de l'eau pour éteindre le feu le plus vite possible avant que des victimes ne soient faites. C'était mon jeu préféré.
Puis il y a eu l'incendie de ma maison, et les choses ont changées. Devenir pompier n'a plus seulement été un rêve d'enfant : c'est devenu un but, une détermination. À l'hôpital, pendant que mes parents se faisaient examiner par des médecins pour leurs poumons et leurs quelques brûlures, un soldat du feu m'a pris dans ses bras, dans la salle d'attente, et ses collègues et lui m'ont raconté ce qu'ils faisaient tous les jours. Apparemment, ce métier consiste tout autant à sauver des personnes des flammes qu'aider de jeunes couples menottés à se libérer - même si je ne savais pas encore ce que ça signifiait, quand j'étais petit. J'appréciais l'odeur de fumée qui émanait de leurs uniformes, et je trouvais rigolotes les traces de poussière et de suie sur leurs visages souriants. Depuis ce jour, je m'acharne à avoir toutes les notes qu'il me faut, dans l'espoir d'un jour entrer à l'académie des pompiers et devenir un soldat du feu à mon tour, pour raconter mes récits aux jeunes enfants que je tiendrai dans mes bras, peu importe l'intervention que je viens de vivre sur le terrain. Simplement pour apporter un peu d'espoir aux gens.
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Torn Soulmates {Tome 1} - Little Paradise
FanficQui a dit que les âmes-sœurs avaient une vie de rêve ? Derek et Stiles se sont rencontrés quand ils avaient tout juste huit ans. Derek, effrayé par l'idée de blesser Stiles ou de se voir rejeté à cause de sa nature de loup-garou, ne lui a plus parlé...