Chapitre 11

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La rue🚶🏽‍♂️

Alors que je venais d'une bonne famille, me voici dehors tel un clochard. En sortant de la prison, je m'étais dit que je devrais éviter une quelconque autre erreur qui pourrait me mener à l'échec mais le diable dans le cœur de l'homme a pris le contrôle sur ma vie. Je me rappelle à l'époque, mon père au chômage, ma mère coiffeuse à domicile et c'était si difficile pour survivre. Mon frère et moi allions quémander chez l'oncle (le frère à mon père. A un moment donné, il nous proposa du travail à mon frère aîné et moi, pour pouvoir se faire de la tune et s'occuper de nos parents. Sauf, que nous étions pas prêt à risquer la vie. Et depuis Ken n'a jamais remis les pieds chez lui. Pourquoi je dis ça ? Bah parce que moi si, j'avais accepté et c'est ce qui m'a envoyé en prison. J'étais encore jeune mais j'ai connu ce que je ne pouvais imaginer, entre détenus et surveillants, j'ai dû coopérer pour me faire des amis.
Après il y a eu toutes ses anecdotes en commençant par la femme de mon frère pour en finir avec les attouchements du prête qui m'accueilli gracieusement dans la maison du Seigneur.
J'étais conscient que le diable s'en prenait totalement à moi, mais au point de me tenter dans l'église, m'a dépassé. C'est dans ces circonstances qu'on réalise combien la vie est difficile.
J'ai donc marché toute la nuit jusqu'à arriver chez Marc , mon seul espoir.
Toc Toc Toc !!!
Quelqu'un m'ouvre
- Marc : Wsh, tu fais quoi ici à cette heure ?
- Moi : Laisse moi entrer, j'ai besoin d'un verre
On entre et il referme la porte regardant de gauche à droite.
- Marc : Il t'arrive quoi ? Tu m'as l'air perdu.
- Moi : Je suis perdu
- Marc : Comment ça ?
Il se dirige vers son bar, sort une bouteille de Jack Miel et me serre.
- Moi : Merci
- Marc tenant un verre de vin : Alors ?
C'est en finissant la bouteille de Jack, que je lui racontais mes problèmes. Il n'avait pas l'air surpris concernant mon boulot car Mike lui en avait parlé.
- Marc : Il n'a pas arrêté de te patrouiller. Au tout début, il s'inquiétait puis une fois il m'appelle pour m'informer que tu avais quitté la ville et vendu sa voiture.
- Moi : Ce sont des conneries, tu sais
Il y avait un truc étrange , à chaque fois qu'on parlait, Marc regardait son téléphone. C'est comme s'il attendait un sms ou encore un appel important.
- Moi : Ça va ?
- Marc : Oui oui.. Et qu'est-ce que tu comptes  faire maintenant ?
- Moi : Je ne sais pas mec, j'ai même pas un endroit pour dormir.
Il se gratte la tête..
- Marc : C'est chaud !
- Moi : Tu es mon seul espoir.
- Marc : La seule chose que je peux faire, c'est de te laisser dormir ici ce soir, te passer des fringues et dans la semaine, j'essaierai de discuter avec Mike Cooper pour ton cas.
- Moi : Je ferai comment en attendant ?
Il se lève, prend son téléphone et s'en va. Quelques minutes après, il revient avec des affaires, serviette, couette et des vêtements.
Je le remerciais mais une fois sous l'eau dans sa salle bain, j'effondrais en larmes. Je me demandais comment est-ce que j'allais faire.
La nuit était tellement courte que je me suis réveillé par un coup de sonnette, et il faisait déjà jour. La personne insistait tellement, mais Marc n'entendait pas. Je me suis donc levé pour aller ouvrir... Et là, je vois un mec, vêtu comme une gonzesse, jeans slim, t-shirt juste corps. Tout comme moi, il était surpris de me voir. Je portais un bas du pyjama que Marc m'avait passé cette nuit et tellement il faisait chaud dans la chambre que j'étais torse nu. Faut voir le regard, il me grignotait !
- Moi : Oui ?
- Le mec : Euh...
Tout à coup, il entre et commence à hurler « Marc..Marc...Marc »
- Moi : T'es qui toi ?
- Le mec : Pardon ?
- Moi : Tu cherches qui ?
- Le mec : ...
Il monte en courant dans les escaliers pour chercher sûrement Marc, j'essayais de le rattraper, mais en il était déjà là Marc, torse nu portant une serviette autour des hanches.
- Moi : Eh eh tu vas où là ?
- Marc : Daryl ? Mais...
Il le gifle..
- Le mec : C'est qui lui ? Tu couches avec aussi ?
- Moi étonné: Ah quoi ? Euh..
- Marc : Chris, tu peux descendre, je m'en occupe.
- Le mec : Il n'ira nul part.. tu vas me dire ce qu'il fait dans mon pyjama et pourquoi est-ce qu'il est chez nous ? vous avez passé la nuit ensemble ?
Chez eux ?
- Moi : Marc, il raconte quoi là ?
- Marc d'un air sérieux : Putain, je t'ai dit de descendre..
- Moi : Mais pourquoi il se permet de te gifler ? Et tu restes là sans rien faire
- Le mec me regardant : Tu couches avec lui ?
- Moi : Ça va pas non ? On t'a dit que j'aimais la saucisse ?
- Marc : Arrête D
- Le mec : La ferme !
- Moi : T'as vu comment il te parle ce gars, Marc ?
- Le mec : Je lui parle comme je veux parce que c'est mon homme, ok ?
Heiiiiiiiiiiiiiiiin ?
Elle m'a mit d'accord de suite.. Oui, je dis « elle » parce que c'était la meuf à Marc. Donc pendant tout ce temps, il cachait bien son jeu. Monsieur est bisex. Non mais c'est quoi ce bordel ?
- Moi : En tout cas, je reste pas ici.
Je suis descendu..
- Marc : Chris !
- Le mec : Tu me trompes avec lui ?
- Marc : Non bébé..
Je les entendais s'engueuler là haut.. j'ai pris mes clics et mes clacs, je suis parti. Une déception en plus. Mon meilleur se tapait des putes dans plusieurs soirées et vivait avec un homme. J'étais pas prêt à vivre ça.

Une semaine..un mois..quatre mois, je dormais dans la rue avec des sans abris. Comment je survivais ? Bah, je m'adaptais. Je me suis fais des amis et tous les matins, on se levait pour aller chercher de quoi manger. Je lavai des voitures, garder des chiens, j'aidais un ami à tailler le gazon et faire des courses d'une vieille dame infirme qui vivait de l'autre côté de la rue et elle nous laissait souvent des pourboires.
Un jour, en sortant d'une cafétéria, je rencontre une fille congolaise comme moi, belle, soignée et bien formée comme j'aime. L'odeur de son parfum m'envoûtait.. Elle avait un regard OULAH.. Elle cherchait une cabine téléphonique pour appeler l'Afrique. Je l'ai accompagné dans un taxi phone du coin et je suis resté dehors pour faire sa connaissance. Tellement gentille que nous avons échangé nos numéros, je n'avais toujours pas de toit mais un téléphone à 15€. Je m'en étais permis.
A l'espace de quelques temps, nous avons commencé à nous fréquenter, on se donnait régulièrement rendez-vous à la cafétéria « notre point de rencontre » puis on allait se poser au parc. C'était tout nouveau pour moi, je ne sais pas si je devrais le dire mais j'étais entrain de tomber amoureux d'elle. Et voilà je l'ai dit..A chaque fois qu'elle s'absentait ou qu'on se séparait, je me sentais mal. J'arrivais pas à être loin d'elle et tout ce que j'espère c'était de faire ma vie avec elle. On se parlait tout le temps au téléphone, s'envoyer des textos comme deux ados. Un ami ,sans abri, m'a conseillé de lui relater un petit peu ma vie car elle n'arrêtait pas de me demander où j'habitais. J'avais honte et peur qu'elle me quitte en découvrant que je vivais dans la rue. Je lui avais donné mon ancien adresse mais on ne se voyait jamais là-bas. De peur de la perdre, j'ai décidé ce soir avec le peu d'argent que j'avais, la ramener dans un petit resto chinois et lui dire la vérité...

20 heures 30 !!!
Assis sur une table à deux, nous avons commandé de quoi manger et boire selon mes moyens. Sur ce côté, elle n'était pas du tout compliquée. C'était une fille simple et humble, une qualité que j'aimais. Elle me répétait souvent « même un tacos ça me va pourvu que je passe un moment avec toi ».
Anicia était son prénom.
- Moi parlant de la nourriture : C'était bon ?
- Anicia : Oui bébé, mais j'ai trouvé les raviolis un peu salé sinon ça va.
- Moi : Ça me rassure.. Euh, nini (c'est comme ça que je la surnommais) il faut que je te dise quelque chose.
Son visage change d'un coup..
- Anicia : Qu'est-ce qui se passe ? J'ai dit quelque chose qu'il fallait pas ?
- Moi : Non..non.. c'est à propos de moi
- Anicia : Toi ? C'est à dire ?
- Moi : Je sais que tu me fais la tête parce qu'on va jamais chez moi.
- Anicia : Hum !
- Moi : Et je te comprends car toute fille sortant avec un gars, aimerait passer la nuit avec son chéri chez lui et...
- Anicia : Ce n'est pas grave.. tu dois avoir une bonne raison. On continuera à se voir au café ou au parc, ça ne me dérange pas.
- Moi : Je suis un sans abri...
La tête qu'elle a fait.....

MA FEMME Où les histoires vivent. Découvrez maintenant