Chapitre 18.

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Point De Vue Malia :

J'ouvre rapidement la chambre d'hôpital de ma fille. Elle est en train d'avoir plusieurs examens par un médecin et ses yeux se tournent vers moi. Son teint est blafard, elle a l'air fatiguée et souffrante mais ses yeux s'illuminent et elle me sourit doucement. Le médecin sort de la chambre après m'avoir lancé un sourire et je me précipite vers elle. Mes yeux sont rapidement embués par mes larmes salés et je passe une main sur sa joue. Elle ferme doucement les yeux et je souris grandement.

-Ma chérie, murmurais-je doucement.

Elle rouvre ses yeux et pose sa main sur la mienne avant de la saisir et de la poser contre le matelas. Je continue de la tenir et porte ma seconde main à mon coeur.

-Si tu savais comme j'ai attendu ce moment.

Elle hoche lentement la tête puis tente de se redresser alors je soutiens son dos pour l'aider.

-Les médecins m'ont expliqué. Je vais vivre, dit-elle avec un semblant de sourire.

Son regard observe les alentours puis elle me fixe de nouveau.

-Où sont les garçons ?

-Au procès.

L'information atteint lentement son cerveau et elle fronce les sourcils avant de commencer à gigoter de nervosité.

-Il a déjà commencé ?

J'hoche doucement la tête.

-Après que son père ait tenté de tuer, il était évident qu'il ne voulait pas que tu témoignes, mais il a voulu te tuer, alors les choses se sont accélérées. Les preuves récoltées sont trop évidentes.

Leena serre les dents mais reste silencieuse.

-J'aurais dû être avec eux, murmure-t-elle doucement.

-Tu y seras. Il faudra que tu témoignes et ensuite il y aura son jugement. Mais ils attendront ton témoignage.

Elle confirme d'un léger hochement de tête puis laisse sa tête se reposer sur l'oreiller et elle ferme doucement les yeux.

-Je suis fatiguée, dit-elle calmement.

-Alors repose-toi. Nous serons là à ton réveil.

Je ne sais pas si elle a entendu ma phrase puisque ses yeux restent fermés et bientôt sa respiration se régule. Je m'assois sur le fauteuil et saisit sa main entre la mienne, bénie par les dieux d'avoir pu retrouver ma fille.



Point De Vue Leena :

Je pose les mains sur le bois, pensive durant quelques secondes puis revient à mes esprits lorsque la voix du juge parvient à mes oreilles. Je ne suis sortie qu'hier de l'hôpital et la dernière session du procès datait d'il y a deux semaines, à mon réveil. Je pose mon regard sur Aiden qui me fait un sourire d'encouragement.

Finalement je tourne les yeux pour fixer le coupable. Alessandro. Le père d'Elio.

-Madame Leena Fabre, pouvez-vous nous expliquer votre histoire avec Alessandro Alfarez ?

J'hoche lentement la tête puis respire profondément avant de prendre la parole.

-La première fois que j'ai entendu parler de lui ça faisait environ deux semaines que je côtoyais Elio Alfarez et ses amis et colocataires. Il avait reçu un appel de son père où celui-ci l'a menacé, puisqu'il savait que j'habitais avec eux. On m'a expliqué leur histoire compliquée. Et ils ont décidé de m'accompagner dans mes déplacements pour éviter qu'il puisse s'en prendre à moi. Ce qu'il a quand même fait. Enfin...ses hommes l'ont fait alors qu'il s'est contenté d'observer les coups que je me prenais. Mais j'ai enregistré l'agression et ait fourni cette preuve à son fils, pour lui donner les moyens de l'arrêter. Lorsque l'enquête s'est ouverte sur lui, les policiers ont trouvé des preuves sur la mort de sa femme, dont vous avez déjà probablement entendu parler. Une importante somme d'argent avait été viré sur le compte du médecin légiste, de sa part, et la conclusion de sa mort avait été modifié. Le coup à sa tête n'a jamais été dû à sa chute, et ce n'est pas ça qui l'a tué.

Je m'arrête un instant, mes yeux fixant le regard détruit d'Elio.

-Ils ont trouvé ça la veille où Alessandro Alfarez m'a une seconde fois agressé. De lui-même cette fois-ci. Et je suis restée trois mois dans le coma parce que j'ai failli ne pas y survivre, tant sa volonté était de m'éliminer. Ce dont le policier et l'un de mes amis a été témoin. Cet homme ne mérite pas la liberté. Pas seulement pour ce qu'il a fait mais...pour ce qu'il est.

Je m'arrête définitivement et je suis bientôt invitée à me rasseoir de nouveau. Aiden pose doucement sa main sur la mienne et je respire profondément pour éviter de laisser les larmes couler. Il passe lentement son pouce pour que je me détende et je ne peux m'empêcher de l'aimer encore plus pour ses attentions.

La séance est levée pour au moins une heure avant le jugement final et nous sortons tous du tribunal. Je pousse un soupir une fois dehors en sentant l'air frais entrer dans mes poumons et je m'écrase contre le torse d'Aiden. Il m'entoure de ses bras et je ferme les yeux, profitant de ce contact qui me ramène à un semblant de normalité. Finalement je m'écarte de lui et m'assoit sur un banc. Ma mère me tend un peu d'eau et je la remercie. Pensivement, comme j'ai l'habitude de le faire ces derniers temps, ma main frotte ma cicatrice sur mon torse, me ramenant sans cesse à ce jour où j'aurais pu réellement perdre la vie. Je ne cesse d'être effrayée depuis. Craignant le moindre des accidents, apeurée par le moindre bruit qui me rappelle celui de la gâchette qui s'est enfoncée ou celui des crissement de pneus qui indiquait son arrivée. J'ai peur de ne pas assez profité de chaque moment qui me sont désormais donnés et je ne veux plus passer à côté de rien.

Tout peut disparaître si vite.



Les jambes d'Elio ne cessent de bouger frénétiquement et je pose une main sur son bras pour le détendre. Il me jette un rapide coup d'oeil puis détourne le regard tout en restant aussi nerveux. Je le comprends parfaitement. En une phrase tout pourrait basculer. Du bon ou du mauvais côté, ça ne dépendra que de la décision finale du juge, même si je me doute que nous gagnerons. Les preuves sont trop flagrantes pour passer à côté de ça.

Le juge s'assoit puis frappe avec son marteau avant de prendre la parole.

-Les jurys ont rendus leur décisions. Monsieur Alessandro Alfarez, vous êtes condamné à la prison à perpétuité, pour agressions physiques préméditées, tentative de meurtre sur la personne de Leena Fabre et meurtre sur Madame Angela Alfarez.

Un second coup de marteau et Elio se plie en deux. Il se cache la tête dans ses mains mais je vois son dos se soulever à un rythme rapide. Je frotte doucement ma main dans son dos puis il se redresse.

Je souris en voyant son visage enfin en paix.  

LEENAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant