Il était là, se regardant dans le miroir de sa salle bain. Observant son reflet dont l'opacité laissait à douter. Dans un soupir d'une souffrance certaine, il se hâta avec le peu de force qui lui restait, de s'allonger dans son lit, seul cocon qui semblait l'aider dans ses noeuds de réflexion, apaisant ses mœurs.
Il commençait depuis un certain temps à accepter la dure vérité. Celle qui l'avait mit dans cet état indésirable.
Il posa sa main sur son front humide de sa précédente douche, puis tourna la tête. Il y vit un marqueur, le marqueur qu'elle avait utilisé avant de s'en aller. Il le prit doucement, comme s'il avait peur de briser un des souvenirs que contenait la désormais. chambre vide de toute gaieté.
D'un mouvement souple il commença à tracer sur la longueur de son bras courbaturé, une ligne aux proportions inexacts mais à la signification importante.
Il tatouait sa peau d'une histoire, la leur, contenant de nombreux souvenirs, les marquants comme les plus insignifiants. Il aimait la sensation délicate de la bille du stylo roulant sur sa peau presque translucide.
Chaque trait composait en lui même un moment de sa vie passé à deux. Acceptant doucement et douloureusement une tragique réalité. Dire que les larmes ne coulaient pas serait un euphémisme. Trop longtemps gardées au chaud, il laissa sa tristesse le submerger.
On pouvait y entendre ses sanglots déchirer toutes barrières, les barrières qu'il s'était lui même forgé dans le seul but de ne pas souffrir plus.
Alors c'est dans la solitude qu'il repensa à tous ses instants passés à ses côtés, le laissant sourire parfois. Il aimait se perdre dans une existence déjà vécu, comme un retour dans le temps, qu'il savait impossible.
La matière si sombre qui lui tournait autour depuis un moment déjà, disparaissait pour faire place à quelque chose de peut-être un peu plus clair. Comme un rayon de soleil traversant les nuages gris, après un dur orage.
Perdu entre réalité et vie illusoire qu'il n'aura plus, il continuait comme dans une transe douce et légère à peindre sur son corps fatigué, d'innombrables arabesques. Il voulait que son être entier soit recouvert de noir, comme pour graver les meilleurs instants de son existence, voulant garder à jamais tout ce qui a fait de lui la personne qu'il était aujourd'hui. Gardant en mémoire ses bons et mauvais côtés, les épreuves franchis et ne pas oublier que d'autres comme celles-ci réaparaitraient.
En agissant de cette manière il arrivait à voir le côté optimiste de la chose. Il repensait sans cesse à la personne qui avait partagé une partie de la vie, le temps de quelques années, certainement un peu trop courtes. Cependant peut-être qu'ainsi avait été écrit les chapitres de son histoire. Il n'y avait pas une totale tragédie dans tout cela et que sûrement au fur et à mesure les choses évoluraient, il apprendrait de ses dénouements, l'aidants dans son avancée à grandir, s'endurcir dans cette vie un peu trop obscure. Trouvant des opportunités à voir haut delà de la noirceur apparente.
Alors c'est avec engouement qu'il termina la line finale de son oeuvre, un fin sourire ornant ses lèvres charnues, fier de son effort mais surtout motiver à accepter et avancer pour un avenir pas entièrement noir mais pas totalement blanc non plus. Un futur gris, neutre où qu'advienne que pourra.
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Bon. Plus qu'un chapitre.
Je fais au plus vite pour tout corriger.
En attendant je pose ça là.
