Chapitre 25

3.1K 241 10
                                    


PDV de Cody

Sa mère roulait à une vitesse hallucinante. Il faisait nuit noire, mais le soleil allait bientôt ce lever. Cela faisait plusieurs heures que nous roulions, dépassant facilement les cent-trente kilomètres par heure, sur des routes limités à quatre-vingts. Les flics ne nous arrêtaient pas : ils étaient avec nous. Plus de cinq heures à rouler, et nous étions enfin arrivés à destination. Sur place, plusieurs voitures de police, et notamment un camion des urgentistes. La maman de Chris gara le véhicule près de la station essence, avant de descendre, moi sur ses talons.

- Madame Harriman ?

- C'est bien moi.

- Et lui ?

Le flic me montra du doigt, et sa mère tourna son regard vers moi. J'avais l'air pathétique, les yeux rouges. J'étais vêtu d'un jogging trop large, accompagné d'un pull à mon père, trop large aussi. Sa mère finit par se retourner vers le flic, avant de lui répondre :

- Il fait partit de la famille.

Ses mots me faisaient chaud au cœur. Est-ce qu'elle le pensait ? Elle était obligée de dire ça, pour que je puisse pénétrer sur la zone de crime. Elle avait déposé ses enfants à la maison, ma mère ayant voulu aider. Même si les deux ne se connaissaient pas, elles avaient eu le temps de faire connaissance en quelques minutes autour d'un verre d'eau. Nous n'avions pas le choix de partir en vitesse. Les policiers nous avaient appelés, pour nous parler de Chris.

- Si on vous a appelé, c'est pour vous montrer cette vidéo.

Nous étions rentrés dans le magasin. À l'intérieur, plusieurs personnes étaient à la recherche d'indices. Le policier passa derrière le comptoir, avant de tourner l'écran de l'ordinateur vers nous. Sur la vidéo, Chris. Chris, qui faisait passer un message à l'aide. Des mouvements, il épelait son nom... Celui de Brandon... Puis l'écran redevint noir. Sa mère releva la tête, les larmes qui avaient déjà rouler le long de ses joues.

- Est-ce qu'il...

- J'ai une autre vidéo à vous montrer. Elle... Elle peut être violente, alors si vous ne voulez pas regarder...

Le policier bidouilla une énième fois l'ordinateur, avant de nous montrer encore une fois l'écran. Sur ce dernier, un homme avec un fusil. Chris était derrière lui. On pouvait voir Brandon s'approcher dangereusement, les mains en l'air. L'homme avec le fusil semblait mener la dance. Jusqu'à ce qu'un camion passe, et en une seule seconde, le vieil homme est par terre. Il saignait, comme jamais. Puis la vidéo se coupa. Se fut à mon tour de me mettre à pleurer.

- Votre fils est encore en vie. Cette vidéo date de plusieurs heures, et nous avons appelé toutes les forces de l'ordre de plus de cinq états de la côte est des Etats-Unis...

- Comment va t-on retrouver mon fils ?!

- Ils n'ont pas pu aller très loin. Ils ont pu faire grand maximum quatre-cents kilomètres.

Minimum ?! Il se foutait clairement de notre gueule. Ils auraient pu partir au Nord, dans le sud... Nous ne savions pas. Nous ne savions pas où ils se rendaient. À l'heure actuelle, Chris était peut-être plus de ce monde... Il était entre les mains d'un psychopathe, d'un tueur en série... Il fallait qu'on le retrouve, au plus vite.

- Toutes nos équipes sont sur l'affaire. Brandon est l'homme le plus recherché de la côte est. Car en plus d'avoir kidnappé votre fils, il a tué un gérant d'un magasin, mais aussi deux gardiens de prison. Nous allons tout faire pour retrouver votre fils. Je vous le promets.

PDV de Chris

Le matin se levait finalement. J'ouvris mes yeux, à cause du soleil qui me tapait sur le visage. À ma grande surprise, nous n'étions pas en train de rouler, non. Nous étions arrêtés. Je regardai à côté de moi, et Brandon était toujours là. Il ne me regardait pas, il regardait droit devant lui, le pistolet entre ses mains. Une maison se dressait devant nous, et plusieurs autres de l'autre côté. Je ne comprenais pas ce que nous faisions ici, mais j'avais peur.

- Ce que tu as fait aura des conséquences, Chris.

Sa voix. Elle me glaçait le sang. Rien que de le voir, mon sang se figeait. Où étions-nous ? Pourquoi ne m'avait-il pas tué avant ? Tant de questions, qui me fatiguaient encore plus. Je n'osais même pas le regarder. Si mon regard croisait le sien, il allait me faire du mal, c'était sûr.

- Tu sais où on est ?

- Non. 

La nature reprend ses droits. [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant