Chapitre 26

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PDV de Cody

J'ouvris enfin les yeux. Je m'étais assoupi. En même temps, avec la mère de Chris, nous étions restés dans le supermarché de nombreuses heures. Puis, après une heure de route pour retourner à New-York, les policiers nous avaient appeler de nouveau. Ils avaient trouvé un autre corps, dans une résidence de vacance. Sa mère avait donc fait demi-tour, et la nuit commençait déjà à se coucher.

- Vous pensez qu'on va le trouver ?

- Il ne peut pas être plus loin que ça. Mon fils sera bientôt avec nous, de nouveau. Je te le promets.

Même si elle gardait ses yeux rivés sur la route, elle me jetait des petits regards de temps en temps, pour se montrer convaincante. Sa mère était quelqu'un d'exceptionnel. Pas une seule fois elle s'était plains, pas une seule fois elle avait montré un signe de faiblesse. Elle restait optimiste, même si je pouvais distinguer la peur sur son visage.

- Chris est un battant. On va le retrouver, je vous le promets.

- Je te crois Cody... J'ai juste tellement peur. Il est avec Brandon, un malade mental. Et moi, je n'ai pas pu le protéger...

- C'est moi le fautif. J'aurais dû insister le soir où il a disparu. J'aurais dû toquer à votre porte, et j'aurai pu appeler la police plus vite...

- Ça n'aurait rien changé, Cody. C'est de la faute à Brandon, et nous allons le lui faire payer, je te le promets.

À la fin de sa phrase, nous arrivions enfin à notre destination. Non pas pour des vacances, mais pour retrouver Chris. À l'entrée, au moins six voitures de police, des hommes armés jusqu'aux dents. Des chiens reniflaient chaque centimètre carrés, pour essayer de sortir une éventuelle odeur de Brandon. Je sortis de la voiture le premier, suivis de très près de la mère de Chris. Nous nous approchions petit à petit de la scène de crime, et le même policier qui nous avait accueillis au mini-market s'approcha de nous, une sale mine dessinée sur son visage.

- Un autre cadavre.

- Vous êtes sûr que c'est Brandon ?, demanda sa mère paniquée.

- Certains. On a regardé la vidéo-surveillance, et on le voit l'étrangler à mort. Mes hommes fouillent toutes les maisons, et commencent aussi à s'éloigner dans la forêt.

Je regardai derrière lui, tandis qu'il parlait avec madame Harriman. Des arbres s'étendaient de partout, et je pouvais notamment distinguer quelques maisons. La résidence était juste immense. Je ne savais pas depuis combien de temps les flics étaient sur les lieux, mais il fallait faire vite. La nuit commençait à tomber, et très bientôt, il fera noir. Les policiers devront donc arrêter les recherches, et nous devrions donc laisser Chris entre les mains de son ravisseur. Une nuit de plus. Une nuit de trop. Pendant que je réfléchissais, un policier, jeune, accouru avec son supérieur, le souffle coupé.

- Monsieur... On a trouvé la maison où se trouvait Chris et Brandon...

- Comment ça, où ils se trouvaient ?

- Ils ne sont plus sur les lieux. La porte d'entrée a été forcée, et à l'intérieur, c'est un véritable désastre. De plus, la voiture a reçu une balle. Ça ne peut être qu'eux.

Mon sang ne fit qu'un tour. Une balle. Il avait son pistolet. La voiture était encore là, ils n'avaient donc pas pu partir. Ils étaient encore là, sûrement dans la forêt. Je regardai sa mère, qui paniquait de plus en plus. Mais moi, je ne pouvais pas rester ici, en ne faisant rien. Alors, dans un élan de folie, je me mis à courir dans la résidence. Tous les policiers me regardaient. Certains ne bougeaient pas, tandis que d'autres essayaient de m'intercepter. En vain. Je vis finalement la maison en question. De nombreux flics s'étaient rassemblés, tentant de retrouver certains indices. Puis je vis les traces de pas, des traces de sang, qui partaient en direction de la forêt. Sans même réfléchir, je m'engouffrai dans cette dernière, même si le soleil se faisait de plus en plus rare.

PDV de Chris

J'avais froid. En fait, c'était pire que ça. Le froid me bouffait la peau. Je ne courais plus, je marchais. Je n'arrivais plus à courir. Il commençait à faire nuit, et j'avais simplement avec moi une petite veste, qui ne résistait pas à l'hiver. J'avais couru pendant longtemps, peut-être quinze minutes, sans même m'arrêter une seconde. Mais j'avais du m'arrêter. Mal à respirer, les jambes en compote. Heureusement, Brandon n'était pas derrière moi. Je regardai autour de moi : toujours plus d'arbres.

- Fait chier ! 

La nature reprend ses droits. [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant