Chapitre 4

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Hébétée, je fixe la découverte de Asle avec des yeux écarquillés.

— Dépêchez vous d'y aller, me presse-t-il.

Ni une ni deux, je me précipite dans les escaliers sans un regard en arrière. Par miracle il ne grince pas et après une volet de marches j'arrive sur une étroite plateforme plongée dans les ténèbres qui mène à une porte mince dont un mince filet de lumière filtre par en dessous.

Avec une extrême prudence, je pousse la porte. Une faible lumière éclaire la pièce mais la luminosité de la salle est assurée par de longues rangées d'écrans montrant différentes parties de la prison. Cinq fauteuils font face aux écrans qui peuvent être contrôlés par des manettes et de multiples boutons. Une table est placé contre le mur opposé aux écrans. Je remarque qu'un gardien noir est assis sur une chaise près des écrans, mais loin de se soucier de son travail il bavarde énergiquement avec quatre autres gardes assis autour de la table, des tasses dans les mains. Je fronce les sourcils : assommer un gardien noir ce n'est pas un souci mais cinq à moi toute seule ? Cela me parait bien difficile. Je réfléchis rapidement à un plan. Bon j'allais devoir improviser. Heureusement Asle m'avait passé un élément clé avant que nous sortions de ma cellule.

Je m'avance dans la pièce ce qui a pour effet de faire taire les cinq gardes qui m'observent :

— He ! Anthyme, c'est toi ? me demande l'homme près des écrans.

Je secoue la tête et prends sans autorisation une tasse de café sur la table. Ils me fixent tous avec étonnement. J'enlève alors mon casque, révélant mon visage sous la lumière blafarde.

— Hein ? Mais qu'est ce qu... s'étonne un garde à la table.

Je recule vers la porte et commence à fouiller ma poche droite. Mes cinq adversaires en profitent pour se jeter sur moi mais avant qu'ils n'aient pu me toucher, je leur jette le café bouillant au visage et sors une pince de Asle. Celle-ci se met immédiatement à crépiter d'électricité et j'en profite pour la balancer sur les gardiens noirs : La pièce étant exiguë, les gardiens ont tous un contact physique plus ou moins important. Dès que la pince atterrit sur l'un des hommes, ils s'écroulent tous pêle-mêle sur le sol dans un faible cri de surprise.

Mes adversaires à terre, je me précipite sur la commande permettant l'activation de l'alarme d'urgence. Je scanne rapidement le badge de Hilarion sur un écran prévu à cet effet et confirme ma demande avec un autre bouton. L'alarme s'active immédiatement, remplissant la prison habituellement calme en véritable chaos. Je jette un rapide coup d'œil aux écrans et constate avec satisfaction que les cellules se sont bien ouvertes comme prévu.

Je me rue en dehors de la salle et descends précipitamment l'escalier quitte à me rompre le cou.

— C'est parti, As' ! crié-je par dessus le bruit strident une fois auprès de l'androïde.

Je lui tends sa pince droite qu'il remet aussi facilement que si il s'agissait d'une moufle.

Le couloir des cellules de haute sécurité est pratiquement vide à part quelques trainards moins rapide que leurs homologues qui devaient surement déjà être dans la cour.

Nous redescendons d'un étage à la vitesse de la lumière malgré le fait que je dois porter Asle et nous nous enfonçons dans un dédale de couloirs, veillant à ne pas nous tromper de chemin. Nous repassons devant ma cellule et prenons un nouvel embranchement. Notre progression est assez difficile étant donné que les couloirs sont remplis de prisonniers qui se poussent les uns les autres sans distinction.

Au détour d'un petit couloir, une porte se dessine au loin menant au réfectoire des gardiens. Je pousse la porte et je me fige sur place, décontenancée : une centaine de gardiens noirs me fixent avec incompréhension. Le réfectoire est composé de quatre rangées de tables, qui peuvent accueillir jusqu'à cinquante gardiens chacunes et elles sont toutes quasiment pleines.

ImmortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant