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Ma journée est enfin finie

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Ma journée est enfin finie. Mes jambes me font souffrir et mes oreilles bourdonnent encore.

Mais rien que l'idée de retrouver mon lit me donne envie de marcher encore un peu.

Mon bonnet sur la tête et mon manteau sur le dos, je suis enfin prêt à combattre le froid de l'extérieur, je sors donc du café où je travaille depuis déjà deux petites années et me mets en route.

La nuit est tombée sur la ville, elle la recouvre de son voile sombre et provoque des milliers de petits points lumineux qui viennent la décorer.

Je glisse presque contre les façades des habitations, haïssant le regard des autres sur ma personne. Haïssant les autres tout court.

Bien que l'envie de rejoindre ma couche me demande de me bouger un peu plus vite, j'ai envie de faire mon petit détour habituel.

Je vire alors sur ma gauche, me retrouvant dans ce petit parc que je viens occuper à des heures tardives et m'assois sur une des balançoires grinçantes. Mes écouteurs vissés à mes oreilles, je fixe un point invisible devant moi.

Et son nom glisse inconsciemment de mes lèvres.

-Jeno...

Son doux visage se dessine sous mes paupières et j'éclate silencieusement en sanglots.

Mes pleurs se mêlent à ceux des nuages, formant une véritable cascade sur mon visage rougi par le froid.

Soudainement, dans le silence quasi religieux du parc, des pas se font entendre. J'enlève mes écouteurs et me concentre sur ces petits bruits.

C'est une personne qui court, sûrement pour s'abriter des intempéries qui frappent la ville.

Je tourne lentement la tête et vois passer un homme habillé en costard noir passer en courant, une malette sous le bras et son téléphone collé contre son oreille.

Je n'arrive pas à apercevoir les traits de son visage mais ses cheveux m'ont l'air si familier que mon cœur se serre, combien y'a t-il de chances que ce soit lui ?

Il s'arrête, lâche un grognement mécontent.

Sa voix aussi a l'air si ressemblante.

30%

Ses cheveux ébènes, je les ai tellement regardés et touchés quand il a enlevé son bonnet.

45%

Puis il se tourne entièrement, me faisant face.

Mon cœur s'arrête.

Mon souffle le suit.

100%

Je l'ai devant moi. Lee Jeno est devant moi mais mes jambes refusent de me lever.
Mon corps entier ne me répond plus.

Seuls mes yeux le détaillent, longuement.

Il est beau.

Ses traits sont plus marqués, mais ça ne me déplaît pas, son visage enfantin a laissé place à un visage plus mûr.

Il repart sans même m'avoir remarqué, mais ce n'est rien, j'en ai l'habitude.

À la dernière seconde, alors qu'il vient de disparaître au coin d'une rue, je réagis, comme si je réalise enfin ce qu'il se passe et me lève, déterminé à...

À je ne sais pas.

Ça fait tellement longtemps que j'attends le jour où je le reverrai que je ne sais comment l'aborder. Que faire, que dire.

J'ai peur.

Il m' a peut-être oublié.

Il est peut-être passé à autre chose.

Le bonheur ultime qui avait prit possession de tout mon être en le voyant, faisant presque vibrer tous mes membres s'est transformé en angoisse.

Ma gorge se serre et j'ai du mal à respirer mais je continue de le suivre silencieusement comme le plus glauque des stalkers.

Je me cache dès qu'il tourne la tête.

Jeno...

Une multitude de questions fusent dans ma tête pendant ces quelques minutes où je le suis.

Il n'a vraiment pas l'air préoccupé par mon absence. Mais ça doit être parce qu'il est occupé. Son costard doit être sa tenue de travail et il doit sûrement en sortir. C'est normal qu'il ne pense pas à moi maintenant.

De toute façon, il n'est pas obligé de tout le temps penser à moi.

C'est pareil pour moi.

Et pourtant, le seul sujet qui occupe mes pensées c'est Jeno.

Je l'aime si fort.

Il s'arrête enfin devant un de ces immeubles gigantesques qu'il haïssait tant à l'époque. Il disait toujours que ça salissait le ciel et que ça l'empêchait de voir notre future maison.

Je sors de la cachette où je m'étais faufilé pour ne pas qu'il me remarque et souris tristement en le voyant disparaître dans le géant en béton.

Je ne le suis pas plus loin.

Nos chemins se recroiserons sûrement.

Et si ce n'est pas le cas, je les croiserai.

Je suis réellement devenu fou.

C'est avec l'image d'un tout nouveau Jeno dans la tête que je rentre chez moi.

Il a grandi sans moi mais je ne lui en veux pas.

Parce que je l'aime.


ˢᵉᶜᵒⁿᵈ ˢᵗᵃʳ ᵗᵒ ᵗʰᵉ ʳⁱᵍʰᵗ [ɴᴏᴍɪɴ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant