Fiction : chapitre 1

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J'essayais en vain de dormir, de nombreuses pensées se bousculaient dans ma tête. J'étais heureux, excité mais paniqué à la fois. Je sentais que quelque chose avait changé en moi et en lui.

L'inconnu me faisait peur, j'allais peut être devoir assumer un crush et pas n'importe lequel, celui sur lequel je fantasmais auparavant. L'impossible devint possible en un claquement de doigt.

Au travers de mes paupières closes, je vis une petite lumière s'allumer et s'éteindre quelques secondes après.
Mon téléphone vibra. Je le cherchais dans le noir, cognant ma petite table basse et ma lampe. Je l'allumais et regardais mon message.
Un numéro inconnu de mes contacts me disant :

Je sortais de mon lit en douceur, prenant soin de ne pas faire le moindre bruit

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Je sortais de mon lit en douceur, prenant soin de ne pas faire le moindre bruit. C'était sous-estimer ma maladresse, je bouscula pas mal d'objet sur mon chemin mais sans pour autant réveiller les autres. L'interrogation de prendre un pull me traversa l'esprit. Mais je ne comptais pas rester très longtemps au vu de la froideur de la nuit ici.
De toute façon nous allions juste mettre les choses au clair et je m'attendais à avoir le discours type d'un mec de cité n'assumant pas « c'est mort toi et moi, j'ai mes potes, ma famille. J'peut pas leur faire ça. »

Je traversais le couloir et prenais l'escalier me menant directement à la porte d'entrée. Je l'ouvrit sans la faire grincer pour ne pas alerter quelqu'un.

Me voilà attendant en plein milieu de ce jardin dans un air qui me paraissait moins froid dans mon esprit. Je décidais de m'assoir sur un banc isolé en l'attendant pour ne pas nous faire griller par un curieux qui aurait décidé de passer sa tête par le fenêtre.
J'apercevais une silhouette cherchant quelqu'un, je compris que c'était Bilel et chuchotait bruyamment son nom pour le faire venir à moi.

Il avait enfilé un jogging et un pull dans la précipitation pour que nous puissions parler plus vite. Il arriva avec une démarche confiante. J'essayais de me faire à l'esprit qu'il ne me dirait pas de choses positives sur nous deux, mais ce que je voulais réellement entendre tentait de prendre le dessus.

Il s'asseyait à côté de moi, nous ne nous regardions pas, nous profitions juste de la brise caressant nos joues. C'est au bout de 5 min que je réussis à prendre la parole en lançant : On en parle ?
Il me répondît d'un ton hésitant : Non
J'acceptais sa décision et nous reprenions notre silence sans croiser nos regards.

La bise de transforma en vent frais, je commençais à avoir froid et à avoir la chair de poule, mes poils se hérissait sur les bras. Bilel se leva, se positionnait devant moi, enleva son pull et me le tendait. J'acceptais en hésitant et lui lança un vague « merci ». Je le mettais sans attendre, il avait son odeur, une odeur de lessive et de son parfum, j'avais envie de garder cette odeur en tête le plus longtemps possible.

🙋🏽‍♂️ : T'as plus froid ?

🙋🏻‍♂️ : Nan c'est bon, merci

🙋🏽‍♂️ : Pour tout à l'heure, c'était vrmnt un gage hein, y'a r

🙋🏻‍♂️ : Ouais tqt j'avais compris ahah

Notre discussion s'arrêta net ici, et nous reprenions notre habitude d'écouter le bois craquer et le vent faire agiter les feuilles.

🙋🏽‍♂️ : vient on va sur les transats la bas et on s'pose un peu

Nous nous levions et allions  jusqu'au transats quelques mètres plus loin. Nous avancions lentement, sans raison.
Nous nous allongions chacun sur un transat, quand il se décida à me parler.

🙋🏽‍♂️ : Oublie pas d'me rendre mon pull après hein

🙋🏻‍♂️ : mdrr tu m'a pris pour qui wsh j'suis pas un voleur

🙋🏽‍♂️ : j'te l'dit juste au cas où si tu t'attaches trop à mon pull

🙋🏻‍♂️ : tqt pas

🙋🏽‍♂️ : du coup moi j'ai froid mnt

🙋🏻‍♂️ : ahah c'est pas mon dos, fallait prendre un pull

Il se leva de son transat et s'asseyait sur le mien, juste à côté de moi. Il me regardais en attendant quelque chose que je ne captais pas. Il me tapota la cuisse et glissa sur ma main pour la prendre dans la sienne. Il l'a regardais comme si il redécouvrais l'utilité d'une main. Il colla nos deux mains paumes à paumes et d'un coup, il se leva et partais en direction de la chambre sans un mot, me laissant seul avec son pull.

Je le regardais partir avec comme seul bruit celui des feuilles emportées par le vent. Je décidais à me lever et à le rattraper. J'arrivais à apercevoir sa silhouette à chaque tournant mais je n'étais pas assez rapide. Je le rattrapais devant la porte de notre chambre, il avais la main sur la poignée prêt à l'ouvrir. Il se retourna vers moi et me regarda dans les yeux pendant quelques secondes.

Il avança sa tête et me vola un baiser. Ses mains était posées sur mes joues comme pour nous rapprocher un maximum, pour qu'il n'y ai aucune partie de nos corps qui ne se touchent pas, je le laissais faire, surpris mais confiant.

Il retira ses lèvres des miennes et me lança un « désolé ». Il ouvrit la porte, s'engouffra dans le noir et regagnait son lit dans le silence, je faisais de même.

Mon coeur avait été mis à rude épreuve ce soir, j'espérais à plus mais je sentais que quelque chose le bloquait, peut être ses amis, sa famille, sa religion ou lui même.

Dilemme or not ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant