Mochaccino vanille

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Petite précision avant la lecture. Je reposte cette histoire postée il y a quelques mois sur FF net. Je n'ai pas le temps de relire en ce moment, j'ai donc décidé de poster la plus récente, mais je sais déjà que des fautes traînent ici et là (ce qui agace mon côté perfectionniste). J'espère cependant que vous saurez (encore, pour ceux qui l'ont déjà lue) apprécier cette histoire malgré les petites fautes laissées ici et là par Horizon et moi-même. 

Bonne lecture ♥

XXX

Revoir Lexa m'avait brisé le cœur, plus encore qu'il ne l'était déjà auparavant. Lexa était devenue une femme magnifique avec une empathie développée. Une employée de bas étage avait ruiné le buffet d'un meeting important, et elle lui avait quand même sauvé la vie. Elle m'avait sauvé la vie.

Mes mains au-dessus du feu de bidon qui me maintenait en vie en cette nuit glaciale, le regard de Lexa me hantait. Dans son bureau, alors que nos regards venaient tout juste de se recroiser, j'avais cru pendant un court instant qu'elle m'avait reconnue. L'intensité de son regard avait amené un flot de souvenirs et j'avais manqué de succomber. Je ne voulais pas lui mentir, mais je n'avais pas eu le choix. Ce n'était pas du mensonge, finalement, c'était la réalité, ma nouvelle réalité. Alexis était ma vie depuis dix ans.

- Tu as de quoi manger ma petite ? me demanda Fred, l'homme sans-abri qui avait accepté que je passe une partie de la soirée avec lui, le temps que je me réchauffe.

- J'ai un sandwich, ne t'en fais pas, je ne vais quand même pas prendre dans ta ration ! répondis-je aussitôt.

Il était sympa et ne méritait pas de vivre ainsi. Il avait tout perdu trois ans plus tôt lorsque sa femme le quitta et emmena leur fille loin de lui. Il ne s'en était jamais remis, avait sombré dans l'alcool, et sans aucun proche pour le remonter des enfers, il avait fini à la rue. Seul, misérable, avec pour unique identité ce surnom par lequel il se faisait appeler par les sans-abris de passage devant son bidon : Fred.

Sa barbe d'une semaine m'intriguait. Je me demandais comment il avait pu se raser, mais n'osait pas poser la question. Fred n'avait pas grand chose. Il était propriétaire d'une couverture volée, d'un sac à dos sale, et de trois conserves de haricots, petits pois et flageolets.

- Tu sais ma petite, t'es jeune, ils te prêteraient sûrement un lit au centre des sans-abris de la ville. Moi, ils m'acceptent plus trop maintenant, juste de temps en temps pour une douche et un bol de soupe, mais autrement ils veulent plus de moi, je suis trop compliqué à réinsérer dans le monde civilisé, alors ils me laissent vivre comme un rat dans la rue. Mais toi, t'as vraiment une chance de t'en sortir, saisis-là.

Je me sentis coupable parce que j'avais déjà une chance de m'en sortir, j'avais un travail et bientôt j'arriverai à louer une chambre. J'arriverai à refaire ma vie. J'étais certaine que Fred s'en sortirait mieux que ça avec mon petit salaire. La vie à Polis était chère, et Fred la connaissait bien. Il aurait sûrement trouvé une solution plus vite que moi. Mais ça, c'était une autre question. Le feu mourait peu à peu, je ne pouvais pas voler le peu de chaleur que fournissait le feu à Fred, alors je décidai de partir, trouver un coin tranquille où dormir.

- Merci Fred. Tu as raison, je peux m'en sortir. Mais toi aussi. Il n'est jamais trop tard.

Je lui accordai un dernier sourire et le laissa avec sa moue sceptique. Il m'avait redonné de l'espoir, mais surtout, la motivation de m'en sortir. Quand j'aurai une situation stable, je lui viendrai en aide. Après tout, il m'avait aidée ce soir, alors qu'il n'avait rien d'autre qu'un vieux bidon de feu.

J'errai un moment dans les rues, perdue dans le souvenir de ma rencontre avec Lexa plus tôt dans la journée. J'avais souvent rêvé de la retrouver, me réveillant en pleine nuit cinglée par la promesse que j'avais faite à ma mère. Je n'avais jamais imaginé revoir Lexa ainsi, la quittant à nouveau sans même l'enlacer une seule fois.

La survie de la flammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant